Le peuple doit avoir le pouvoir de décider

La privatisation des soins de santé révèle des stratagèmes pour payer les riches

Il y a souvent dans les nouvelles des rapports sur les scandales et les décisions scandaleuses prises par les gouvernements à différents niveaux, qui concernent la privatisation des services de santé, y compris les établissements de soins pour personnes âgées, et toutes sortes de stratagèmes pour payer les riches. Ces choses sont souvent considérées comme des questions de corruption et de mauvaise politique sociale et la preuve est faite que la population est considérée comme jetable quand la recherche de profits est placée au centre des considérations des fournisseurs. S'il est important d'élever la voix contre la destruction des programmes sociaux et d'apporter la preuve de leurs conséquences néfastes, ces systèmes pour donner l'argent aux riches révèlent surtout l'absence de pouvoir de décision pour le peuple.

Il n'existe aucun mécanisme dans la société qui permette au peuple de définir l'orientation de la politique sociale ou la manière dont elle est mise en oeuvre. Il ne suffit pas de dire que le peuple a la possibilité de voter pour remplacer un parti cartellisé par un autre, tous deux engagés dans les mêmes pratiques. La situation appelle les travailleurs à développer les nouvelles formes où débattre des questions qui préoccupent la société et discuter d'une nouvelle orientation, et sélectionner des candidats parmi les leurs pour parler en leur propre nom et représenter les réclamations que la classe ouvrière et le peuple sont droit de faire à la société..

Il y a une discussion cruciale qui se mène sur comment remplacer le principe fondamental de la loi électorale qui a pour objectif de former des gouvernements de partis. Cela fait de la lutte de ces partis pour le pouvoir, pour contrôler la prise de décision et servir les intérêts privés, la finalité du processus. Lorsqu'ils forment un gouvernement, ils deviennent aussi corrompus, voire plus, que leur prédécesseur.

Le 2 mars, le Hamilton Spectator rapportait que les Services de santé de Hamilton (SSH) ont signé des contrats de six mois avec deux entreprises américaines privées pour fournir des perfusionnistes, les professionnels de la santé qui font fonctionner les machines coeur-poumon. Le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO), qui représente les perfusionnistes des SSH, affirme que les travailleurs intérimaires sont payés 200 dollars américains de l'heure, soit plus de quatre fois le salaire du personnel, qui est de 48 à 58 dollars canadiens, et que les entreprises reçoivent un montant en plus. Les SSH ont déclaré qu'ils utilisaient trois à quatre perfusionnistes intérimaires par semaine et qu'ils leur garantissaient un travail à temps plein.

Les SSH disposaient à l'origine de 17 perfusionnistes avant de passer à 12 en 2022, puis à quatre à temps plein et quatre à temps partiel en 2023. En plus du personnel d'agences, les SSH embauchent un à trois suppléants itinérants, généralement des retraités ou des personnes venant d'hôpitaux extérieurs à la ville qui viennent travailler à Hamilton pendant leurs vacances. L'année dernière, les suppléants gagnaient environ 121 dollars canadiens de l'heure, plus les frais de déplacement et d'hôtel. Le syndicat affirme maintenant que les suppléants qui travaillaient régulièrement pour les SSH ont été embauchés par des agences privées, dont Perfusion Life, une agence américaine de recrutement de perfusion.

Un suppléant est un professionnel de la santé qui remplace un membre du personnel habituel d'un cabinet pendant un certain temps. De même, lorsque les hôpitaux ou les cliniques connaissent une affluence supérieure à celle que leur personnel actuel peut gérer, les administrateurs de l'établissement peuvent demander un soutien supplémentaire aux médecins suppléants.

Pas un mot sur les agences privées qui reçoivent une prime pour fournir ces professionnels de la santé aux frais de l'État, alors que les cliniques et les établissements de santé se détériorent de manière exponentielle. Pas un mot sur la vie des jeunes qui sont attirés par le secteur privé plutôt que par le secteur public en raison des rémunérations plus élevées. Et pourquoi pas, mais il y a des conséquences. Tous ces jeunes sont contraints de se débrouiller seuls, sans protection syndicale ni la solidarité sociale qui découle de l'appartenance à une force organisée qui régule la concurrence avec leurs pairs et élimine la nécessité de se vendre ou de payer des agences de recrutement. Les jeunes finissent par dépendre totalement des banques, des compagnies d'assurance et des investissements pour les urgences et les pensions. Ce qui semble être une bonne affaire lorsqu'ils sont jeunes peut se transformer en cauchemar au moment où l'on s'y attend le moins.

Les SSH affirment que les contrats n'ont pas modifié la disponibilité des médecins suppléants. Le SEFPO affirme que l'une des principales causes de la pénurie est que les perfusionnistes de Hamilton sont payés 10 à 17 dollars de moins par heure que les perfusionnistes des hôpitaux de Toronto, ce qui rend difficile le recrutement et la rétention du personnel. Sara Labelle, présidente de la division des professionnels hospitaliers du SEFPO, affirme que les SSH ont eu recours à des primes temporaires pour augmenter les salaires, mais que cela n'est pas satisfaisant car les perfusionnistes ont besoin de taux horaires plus élevés, ouvrant droit à une pension et permanents. Natalie Mehra, de la Coalition de la santé de l'Ontario, souligne que le personnel des SSH travaillant côte à côte avec du personnel d'agence gagnant quatre fois leur salaire peut choisir de partir et de rejoindre lui-même une agence. « Ils cannibalisent le personnel existant, ce qui crée un cercle vicieux par lequel les hôpitaux qui manquent de personnel se tournent vers les agences de recrutement privées pour faire face à la pénurie, ce qui crée des pénuries de personnel encore plus graves », explique-t-elle.


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Volume 54 Numéro 3 - 23 mars 2024

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