La question clé dans la discussion sur le projet de loi sur l'assurance médicaments
La question clé dans la discussion sur le projet de loi sur l'assurance médicaments est de savoir s'il doit y avoir une assurance médicaments universelle et gratuite ou pas. Ce dont la société a besoin, c'est la mise en oeuvre complète et universelle d'une assurance médicaments payée par les entreprises, qui profitent de l'augmentation de la valeur produite par les travailleurs de la santé à leur emploi. La deuxième question sur laquelle il faut se pencher est l'industrie pharmaceutique elle-même et la nécessité de faire en sorte qu'elle devienne la propriété du peuple, et sous son contrôle.
L'assurance médicaments est la distribution gratuite et universelle de médicaments sur ordonnance et autres. En grande partie, la discussion sur l'assurance médicaments ne porte pas sur la nécessité ou pas d'un programme en vertu des besoins du peuple, mais plutôt sur ses coûts. Et le coût en soi est calculé en fonction d'intérêts privés étroits et non en fonction de l'intérêt public. Cela laisse entendre que, de façon générale, la nécessité d'une assurance médicaments gratuite et universelle est acceptée, mais que la question demeure de savoir si l'économie peut la maintenir ou non et, si oui, comment ce soutien doit-il être organisé.
La santé de masse moderne, ainsi que l'éducation de masse et d'autres facettes de l'économie socialisée et de la société engendrent une énorme valeur, non seulement en termes des avantages qu'elles apportent au peuple et à la société, mais aussi en termes de valeur économique. La valeur économique est tangible et on peut la voir dans la valeur accrue de la capacité de travail de tous. Cette valeur accrue de la capacité de travail est ensuite transmise, par le biais de la production de biens et services, au produit social produit par la classe ouvrière.
Il découle naturellement de cette réalité objective que la valeur accrue des fruits du travail de la classe ouvrière produits dans les entreprises de l'économie grâce à la socialisation des soins de santé, l'éducation et des autres programmes sociaux, devraient revenir directement aux forces productives d'où ils viennent, en l'occurrence les centres productifs des soins de santé, de l'éducation et autres. Réaliser la valeur économique de la santé et de l'éducation ne devrait pas arriver par une voie indéterminée de taxation généralisée, souvent des taxes de ventes et de l'impôt sur le revenu qu'est obligé de payer la classe ouvrière, mais directement du revenu brut des entreprises qui profitent de la valeur accrue.
En outre, plusieurs des produits requis par le marché canadien pourraient être produits au Canada sur la base de projets menés en recherche, développement, production et distribution.
La réalisation de moyens de production matériels comme le minerai de fer pour les aciéries ou l'électricité pour toutes les entreprises ne provient pas de la taxation généralisée mais de l'interaction normale de l'achat et de la vente de marchandises entre entreprises qui sont nécessaires à la production de biens et services. Pourquoi les personnes au pouvoir, y compris les commentateurs et les médias, ne reconnaissent-elles pas que le fait de maintenir une industrie pharmaceutique au pays en comptant sur les ressources naturelles et humaines et le savoir-faire canadiens ne relève pas de la sorcellerie ? Tout cela est connu et peut se faire en ayant recours à des importations, entre autres, seulement lorsque c'est justifié. La valeur économique de la capacité de travail des moyens de production humains, qui est l'achat le plus courant entre entreprises pour qu'elles puissent fonctionner, doit être prise en compte.
Les rapports de production fondés sur la propriété dans leur forme périmée actuelle sont dominés par le diktat voulant que la capacité de travail des moyens de production humains est achetée selon sa valeur présumée. Mais la vraie valeur économique de la capacité de travail, selon sa valeur optimisée par les programmes sociaux telles que la santé et l'éducation de masse, est niée. Les hommes de propriété qui contrôlent l'économie et en sont propriétaires, qui ont besoin des moyens de production humains pour faire fonctionner leurs entreprises, refusent de réaliser (payer) la pleine valeur de la capacité de travail qu'ils achètent. Ils cherchent à éviter de payer la pleine valeur de la capacité de travail de leurs employés et, par conséquent, empochent ce montant en tant que profit privé.
Ce vol aux dépens de l'économie, qui cause un grave dommage social pour le peuple, l'économie et la société, doit changer. Il ne faut pas attendre le renversement du système impérialiste. Cela peut se faire tout de suite grâce à la force organisée de la classe ouvrière.
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 3 - 23 mars 2024
Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2024/Articles/LM54032.HTM
Site web : www.pccml.ca Courriel : redaction@pccml.ca