Mise à jour sur la force multinationale d'intervention dirigée par le Kenya

Malgré la vive opposition du peuple haïtien et de ses amis et alliés à travers le monde, les préparatifs de la Mission multinationale d'appui à la sécurité en Haïti (MMAS), composée de 1000 policiers kenyans et 2000 soldats du Bénin, en plus des renforts de plusieurs pays des Caraïbes, se poursuivent. Haiti Libre rapporte que le 17 avril, le Conseil des ministres du Bénin a annoncé la nomination du Colonel Pamphile Zomahoun, directeur des services de liaison et de la documentation (DSLD) du Bénin, en tant qu'envoyé spécial du Bénin en Haïti pour préparer Haïti à recevoir les 2000 soldats du Bénin. Avant leur départ pour Haïti, les soldats recevront une formation supplémentaire dispensée par des instructeurs béninois et étrangers. Le calendrier de déploiement de la MMAS n'est pas encore connu.

Des articles parus dans les médias kenyans montrent quels intérêts soutiennent le déploiement. Selon ces médias, des chefs d'entreprise haïtiens ont écrit une lettre au président kenyan, William Ruto, pour accélérer le déploiement, qui selon eux mettra le pays sur la voie du redressement. Ils ont affirmé leur volonté de coopérer avec le Kenya pour que le déploiement soit un succès. Les chefs d'entreprise ont également reconnu et soutenu la formation du Conseil présidentiel de transition.

Le 12 avril, quelques instants après la déclaration du Conseil de transition présidentiel, le gouvernement Biden a ordonné le déblocage de 60 millions de dollars, dont la majeure partie servira à armer et à former la MMAS. Un article du Miami Herald indique :

« L'administration Biden [...] s'est heurtée à des obstacles du Congrès malgré les 300 millions de dollars promis pour la mission. Pour contourner une partie de la résistance, Joe Biden a utilisé un pouvoir exécutif peu connu sous le nom de Presidential Drawdown Authority. Cette autorité a été créée en vertu de la Loi sur l'aide étrangère de 1961, et Joe Biden l'utilise pour contourner la résistance du Congrès face au financement d'armes destinées à l'Ukraine.

« L'équipement, qui peut provenir des stocks de n'importe quelle agence gouvernementale américaine, et la formation du département de la Défense aideront à faire décoller la Mission multinationale d'appui à la sécurité », écrit le Miami Herald. La mission est en suspens depuis que [le président Ariel] Henry, sous la pression de Washington, a annoncé sa démission le 11 mars. Le Kenya, qui est censé déployer 1000 de ses policiers pour servir de colonne vertébrale de la force, a déclaré qu'il ne déploierait pas ses policiers en Haïti à moins que le financement ne soit en place. »

L'article ne précise pas quel niveau de financement est nécessaire pour satisfaire la demande du Kenya. Le Miami Herald souligne également :

« Les principaux républicains de la Chambre et du Sénat ont exprimé leur scepticisme au sujet de la mission et ont refusé d'approuver 40 millions de dollars sur les 100 millions de dollars promis par le département d'État. Le Pentagone, qui est censé construire une base en Haïti pour la mission, a promis séparément 200 millions de dollars. »

Pour sa part, le Canada s'est engagé à verser 80,5 millions de dollars à la MMAS en février, tandis que l'ONU a jusqu'à présent recueilli 10,8 millions de dollars auprès des États membres.


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Volume 54 Numéro 3 - Avril 2024

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