La poursuite du génocide n'empêche pas les États-Unis de financer la guerre en faveur d'Israël et de l'Ukraine

Le 24 avril, le président américain Joe Biden a promulgué un projet de loi prévoyant un financement supplémentaire de 95 milliards de dollars pour l'Ukraine, Israël et Taïwan. Alors que le génocide israélo-américain se poursuit et que sont découvertes des fosses communes de Palestiniens tués les mains liées, le Congrès américain a approuvé un montant supplémentaire de 26,4 milliards de dollars pour Israël. Plus de 17 milliards de dollars sont destinés à des fins militaires et 9,2 milliards pour l'aide humanitaire, bien que peu de gens croient qu'Israël les utilisera à cette fin. Il y a 61 milliards de dollars pour l'Ukraine, mais 34 milliards de dollars vont à l'armée américaine et aux monopoles de guerre pour reconstituer les armes et les stocks américains. Un autre montant de 8 milliards de dollars est destiné à Taïwan, dont 3,3 milliards de dollars pour l'« infrastructure sous-marine », menaçant ainsi la Chine et les peuples de la région.

En signant le projet de loi, le président a laissé entendre que l'objectif de la guerre par procuration menée contre la Russie en utilisant l'Ukraine n'est pas de défendre les Ukrainiens, mais de renforcer l'OTAN et le commandement américain sur cette organisation. Il a dit : « Au cours des deux dernières années, nous avons contribué à l'unification, au renforcement et à l'élargissement de l'OTAN. Imaginez qu'au lieu de cela, nous ayons échoué – que nous n'ayons pas réagi et soutenu l'Ukraine. Tous ces acquis auraient commencé à se fissurer, la cohésion de l'OTAN aurait été affaiblie et notre sécurité nationale aurait été compromise, cela ne fait aucun doute. »

De même, le rôle de la guerre en Ukraine et le refus des États-Unis de négocier un règlement tiennent en partie à un désir d'unifier la bureaucratie militaire, qui est actuellement divisée sur les questions de guerre, comme en témoignent les luttes de factions qui se déroulent depuis des mois au Congrès à propos de ce projet de loi. Plus de la moitié des 61 milliards de dollars sont destinés à la machine de guerre américaine, dont environ 23 milliards pour le réapprovisionnement en armes, la reconstitution des stocks et aux  bases des États-Unis, et plus de 11 milliards pour financer les opérations militaires en cours dans la région.

Rien n'indique que les échecs de Joe Biden sur ces questions de guerre, y compris l'unification des dirigeants et de la bureaucratie, seront surmontés. Les conflits au sein de l'OTAN persistent, notamment en ce qui concerne l'Allemagne, et les efforts de guerre – que ce soit en Palestine, en Syrie, en Libye ou en Afghanistan – n'ont pas atténué l'intensité des luttes de factions entre les oligarques qui s'affrontent aux États-Unis.

Joe Biden a tenté de convaincre les travailleurs américains que le financement de la guerre était bon pour l'emploi. Il a déclaré que les fonds permettraient de reconstituer les stocks américains « avec de nouveaux produits fabriqués par des entreprises américaines, ici, en Amérique : des missiles Patriot fabriqués en Arizona, des lance-missiles Javelin fabriqués en Alabama, des obus d'artillerie fabriqués en Ohio, en Pennsylvanie et au Texas », et quelques emplois dans 40 États. Les travailleurs rejettent la prétention de Joe le génocidaire que la classe ouvrière américaine est en faveur de la guerre. Ceux qui travaillent dans des usines fournissant des armes à Israël ont respecté les lignes de piquetage dressées pour exiger qu'aucune arme ne soit livrée à Israël et se sont joints aux nombreuses manifestations qui ont lieu dans tout le pays. D'autres ont participé aux campagnes Count Me Out for Genocide (ne comptez pas sur moi pour le génocide) en refusant de voter pour Biden lors des primaires. La position de la majorité est contre la guerre et pour des relations internationales pacifiques dans le respect et l'intérêt mutuels.

Outre le financement de la guerre, la nouvelle loi comprend des attaques contre l'Iran, une interdiction de TikTok, qui compte plus de 170 millions d'utilisateurs américains, et la saisie d'actifs russes détenus aux États-Unis – environ 5 milliards de dollars – pour les utiliser en Ukraine. En ce qui concerne l'Iran, le projet de loi étend les sanctions en appelant à sanctionner les ports et les raffineries qui reçoivent et traitent le pétrole iranien, ainsi que toute personne engagée dans des activités précédemment couvertes par l'embargo de l'ONU sur les missiles iraniens, qui a expiré, ou dans la fourniture ou la vente de missiles et de drones iraniens. Elle restreint également l'exportation de biens et de technologies d'origine américaine vers l'Iran. Il s'agit d'un nouvel effort des États-Unis pour isoler l'Iran et contrôler le commerce international dans des conditions où l'Iran résiste aux attaques, gagne en influence et a changé la donne par rapport au diktat des États-Unis et d'Israël dans la région.

Le plan de saisir les actifs russes aux États-Unis se retournera probablement contre eux, car il signale au monde que les États-Unis sont prêts à voler les avoirs étrangers quand ils le veulent. D'ores et déjà, les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et ceux des Caraïbes et de l'ALBA (Venezuela, Cuba, Antigua-et-Barbuda, Dominique, Grenade, Nicaragua, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Bolivie et Saint-Vincent-et-les-Grenadines) travaillent à la mise en place d'institutions financières et de monnaies indépendantes du dollar américain. La saisie d'actifs ne fera qu'encourager ces efforts dans la bonne voie.

La nouvelle loi exige que ByteDance, le propriétaire chinois de TikTok, vende la société sous peine d'interdiction aux États-Unis dans les 9 à 12 mois. Si cette mesure vise en partie à présenter la Chine comme une menace, elle sert également les intérêts des géants américains de la technologie, tels que Facebook et Google, qui veulent bénéficier de la technologie de TikTok. ByteDance a déclaré qu'elle ne vendrait pas et qu'elle contesterait la loi devant les tribunaux.

Joe Biden avait demandé ce financement de la guerre il y a près d'un an, mais les luttes de factions au sein du Congrès l'ont retardé. Avec l'adoption de cette loi, les leaders du Sénat – le leader de la majorité Chuck Schumer et le leader de la minorité Mitch McConnell, ainsi que Mike Johnson à la Chambre des représentants – se sont tous joints au président pour proclamer qu'il s'agissait d'une grande victoire. Ils tentent de faire croire que les profondes divisions au sein de la classe dirigeante ont été surmontées. Biden lui-même a indiqué que ce n'était pas le cas en soulevant la question de la nécessité d'une plus grande militarisation de la frontière et d'un accroissement des pouvoirs présidentiels pour contrôler la frontière, qui n'a toujours pas été résolue. Par ailleurs, ni Biden ni Trump n'ont cessé de dire que la démocratie à l'américaine était en jeu dans cette élection, ce qui signifie que ni l'un ni l'autre n'est susceptible d'accepter la défaite.

Ce qui est clair, c'est que les Américains se dressent contre la guerre et pour exiger l'arrêt du génocide américano-israélien, et qu'ils rejettent les élections comme étant antidémocratiques et non représentatives. Ils exigent : « Arrêtez de financer la guerre et financez nos droits ! »


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Volume 54 Numéro 3 - Avril 2024

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