L'utilisation de l'Intelligence artificielle par des acteurs locaux pour justifier l'ingérence de l'État dans le processus politique
Une des questions qui devraient, selon la police politique du Canada, préoccuper les Canadiens, est le recours à l'Intelligence artificielle (IA) par une influence étrangère cherchant à infiltrer et déstabiliser la démocratie au Canada. Cette même police politique a elle-même recours à l'IA pour déstabiliser la démocratie au Canada en créant des sondages qui prétendent être des consultations publiques pour ensuite tirer des conclusions non fondées sur tout et rien, selon ce qui leur convient.
Le « sondage » publié récemment par Sécurité publique Canada au sujet d'un éventuel registre pour la transparence en matière d'influence étrangère (RTMIE) illustre bien le phénomène. Le sondage formule cinq messages-guides laissant une des questions ouvertes. L'IA a été utilisée pour compiler et résumer les réponses données ainsi que le « sentiment » et les « émotions » éprouvés par chaque répondant. On ne mentionne pas pourquoi on juge bon de mesurer le sentiment ni, plus particulièrement, comment il est mesuré.
Sécurité publique Canada a dit ce qui suit : « Quantitativement, un programme informatique a lu chaque réponse et noté le sentiment de chacune d'elles. Les notes ont été attribuées sur une échelle de -1 à 1. Les notes les plus proches de 1 indiquent un sentiment positif et celles proches de -1 indiquent un sentiment négatif. L'analyse indique que le sentiment des réponses dans l'ensemble est surtout neutre. [...] Une analyse qualitative indique que la majorité des répondants ont appuyé l'établissement d'un registre. »
Pour mieux expliquer ses conclusions, il précise : « -1 = 100 % négatif; 0 = neutre; 1 = 100 % positif », notant que « la note attribuée au sentiment qui se dégage d'un document indique l'impression générale d'une réponse et non si les répondants appuient ou non l'établissement d'un registre ».
Message-guide numéro un : Un mandant étranger peut être une puissance étrangère, une entité économique étrangère, une organisation politique étrangère ou encore une personne ou un groupe qui est détenu ou dirigé, en droit ou en pratique, par un gouvernement étranger
Question : Quels types d'organisations ou d'entités devraient faire partie de la définition de « mandant étranger » ? À votre avis, y en a-t-il d'autres qui devraient être inclus ?
Nombre de réponses : 861
Note attribuée au sentiment : 0,09
Message-guide numéro deux : Les activités devant être déclarées pourraient inclure le lobbying parlementaire, le lobbying et la défense des intérêts politiques généraux et les activités de décaissement et de communication.
Question : Quels types d'organisations ou d'entités devraient faire partie de la définition de « mandant étranger » ? À votre avis, y en a-t-il d'autres qui devraient être inclus ?
Nombre de réponses : 869
Note attribuée au sentiment : 0,11
Message-guide numéro trois : Les exemptions de déclaration pourraient s'appliquer aux conseils juridiques et à la représentation en justice, aux activités diplomatiques et consulaires de la part de représentants accrédités, et aux situations dans lesquelles il est déjà transparent ou évident que la personne ou l'organisation travaille au nom d'un gouvernement étranger.
Question : Ces activités devraient-elles, à votre avis, être exemptées de l'obligation d'inscription ? Quelles autres activités (le cas échéant) devraient être exemptées ?
Nombre de réponses : 850
Note attribuée au sentiment : -0,17
Message-guide numéro quatre : Toute personne qui fait une déclaration pourrait être tenue de communiquer des détails personnels, comme les activités entreprises, les dates des activités et la nature de la relation avec le mandant étranger.
Question : À votre avis, quels types de renseignements les inscrits devraient-ils être tenus de communiquer en ce qui concerne leurs activités ? Dans quelle mesure les renseignements devraient-ils être rendus publics ?
Nombre de réponses : 831
Note attribuée au sentiment : -0,12
Message-guide numéro cinq : Les mécanismes visant à encourager la conformité pourraient inclure des sanctions administratives pécuniaires (SAP) ainsi que des sanctions pénales.
Question : Devrait-il y avoir, à votre avis, des sanctions en cas de non-conformité ? Dans l'affirmative, ces sanctions devraient-elles être adaptables, tant les SAP que les sanctions pénales ?
Nombre de réponses : 867
Note attribuée au sentiment : -0,05
Question numéro six : Avez-vous d'autres points de vue que vous souhaitez faire connaître dans le cadre de la présente consultation ?
Nombre de répondants : 758
Note attribuée au sentiment : -0,29
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 1-2 - Janvier-Février 2024
Lien de l'article:
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