Le Marxiste-Léniniste

Numéro 26

Décembre 2023

Reportage photo – du 20 au 30 novembre

Aujourd'hui et à l'avenir,
nous sommes tous Palestiniens

CANADA

Manifestation nationale du 25 novembre – colline du Parlement, Ottawa

Le Mouvement de la jeunesse palestinienne estime que plus de 100 000 personnes sont descendues dans les rues d'Ottawa pour exiger la fin de l'occupation de la Palestine, lors de la plus grande manifestation pro-palestinienne organisée au Canada à ce jour. Venues de tous les coins du Canada et du Québec, les personnes se sont rassemblées sur la colline du Parlement à 13 h le 25 novembre. Ils ont été rejoints par un fort contingent de rabbins antisionistes de New York.

La manifestation a eu lieu au moment même où une trêve temporaire a été obtenue par la Palestine, avec un premier échange de prisonniers, au cours duquel Israël a libéré des femmes et des enfants détenus dans les prisons israéliennes. La détention de milliers de prisonniers, dont des femmes et des enfants, est une pratique constante de l'État sioniste israélien. L'importance de la trêve et de la demande croissante d'un cessez-le-feu et de la fin de l'occupation a été parfaitement illustrée par une jeune femme parlant au nom du Mouvement de la jeunesse palestinienne, qui a déclaré :

« Saluons les enfants, les réfugiés, qui rentreront chez eux. Salut à nos prisonniers qui sont la boussole de notre lutte, et salut à nos martyrs. Frères et soeurs, camarades, le monde s'est réveillé hier avec une glorieuse nouvelle. Trente-neuf de nos prisonniers ont été libérés des prisons sionistes. C'est grâce au courageux peuple de Gaza qui a montré au monde que se lever et résister à son oppresseur, c'est souffrir pour triompher.

« Le peuple de Gaza nous a montré que notre liberté et notre dignité n'ont pas de prix. Nos prisonniers, qui ont été privés de nourriture et d'eau, voire de la vie elle-même, font aujourd'hui partie de ceux qui sont libres. Trente-neuf prisonniers ont été libérés et ils nous ont fait entrer dans une nouvelle ère. C'est l'ère de la libération. L'ère où tous les murs tomberont, où le monde entier n'aura d'autre choix que de regarder avec admiration une petite nation courageuse mettre à genoux une armée soi-disant indestructible.

« Nous sommes ici aujourd'hui, par dizaines de milliers, sur la colline du Parlement pour exiger un cessez-le-feu, la fin du siège de Gaza, la fin de la complicité canadienne, la libération de nos prisonniers et la fin de cette occupation ignoble. Aujourd'hui, nous avons fermé la capitale, Ottawa.

« Le 25 novembre restera dans l'histoire comme la date à laquelle le peuple canadien a refusé d'être complice de ce génocide. Nous sommes ici parce que nous défendons la justice et la liberté et nous ne sommes pas assez naïfs pour penser qu'ils nous offriraient la justice. Mais nous sommes assez courageux et assez audacieux pour savoir que la justice nous appartient. La justice appartient au peuple, elle appartient aux justes, elle appartient aux courageux, elle appartient à la Palestine et elle vous appartient.

« Nous sommes ici parce que nous ne nous contentons pas de croire en la libération. Nous allons travailler pour elle. Nous, le Mouvement de la jeunesse palestinienne et le mouvement pour la libération, avons jailli de la terre d'où nous avons été déplacés à travers l'Amérique du Nord et l'Europe, créant une nouvelle génération de jeunes arabes et palestiniens qui se dressent contre le sionisme. Ce sont ces efforts à travers le monde qui ont fait de notre mouvement un mouvement d'acier, de coeur, de principe et de dignité.

« Le mouvement des peuples libres du monde s'est exprimé. Nous ne croyons plus aux mensonges de la classe politique. Le Canada, qui prétend défendre la démocratie et les droits humains, est aujourd'hui confronté à nous, le peuple, qui voyons clair dans cette hypocrisie. Cette soi-disant démocratie a permis à nos impôts de financer ce projet génocidaire ; elle exporte des armes qui tuent le peuple de Palestine. Chaque bombe qui tombe, chaque arme dans les mains d'un soldat israélien allonge la liste des martyrs, et nous en avons assez !

« Voici donc le message adressé au Parlement : il ne s'agit pas d'une manifestation, mais d'un procès. Et nous, le peuple, nous vous accusons de génocide !

« Le monde occidental essaiera de nous faire croire que nous sommes impuissants. Il nous traitera de terroristes et d'animaux, mais c'est ainsi qu'il a appelé le peuple vietnamien qui est mort pour libérer sa terre contre l'empire des États-Unis. C'est ainsi qu'ils ont appelé les peuples autochtones, ceux qui ont combattu l'apartheid en Afrique du Sud, les Algériens. Des millions de personnes, comme vous, refusent de se taire.

« L'histoire nous a montré que lorsque nous nous organisons et luttons, nous pouvons mettre à genoux les empires les plus puissants. Depuis 75 ans, cette occupation tente de nous effacer de la surface de la terre, elle tente par tous les moyens imaginables d'éradiquer notre peuple. Nous n'avons peut-être pas d'armes financées par les États-Unis, ni de bombes fabriquées par l'Occident, mais nous avons quelque chose qu'aucune bombe, aucun char d'assaut, aucun fusil ne peut tuer. Nous avons une raison de nous battre !

« Le peuple de Palestine ne se bat pas seulement pour sa libération. Il se bat pour libérer le monde entier de ce projet fasciste appelé sionisme. Chaque jour, notre peuple en Palestine, notre peuple dans les camps de réfugiés et dans les prisons nous montrent que la libération ne peut pas être emprisonnée et qu'elle ne peut pas être détruite. Sachez donc ceci. Le mouvement n'en est qu'à ses débuts et les jeunes s'organisent de jour en jour. Nous ne nous arrêterons jamais jusqu'à ce que chaque centimètre carré de la Palestine soit libre ! »

Ses paroles ont été reprises par des dizaines de milliers de voix qui ont scandé à l'unisson : « Assez, c'est assez ! », « Nous vous accusons de génocide ! », « Libérez, libérez la Palestine ! »

Halifax

26 novembre

Saint-Jean

29 novembre

Rimouski

26 novembre

Québec

29 novembre

Montréal

25 novembre

Journée d'action des travailleurs de la santé, 30 novembre 2023

Toronto

29 novembre

Environ 200 travailleurs de la santé ont participé à une vigile à Queen's Park, à Toronto, dans le cadre d'actions nationales organisées le 30 novembre en hommage aux professionnels de la santé tués par Israël à Gaza. Les noms de tous les travailleurs et leurs professions ont été lus. Plusieurs des travailleurs de la santé présents avaient eux-mêmes travaillé à Gaza.

Ils ont évoqué les conditions de travail épouvantables de leurs collègues à Gaza et leur combat courageux pour défendre la vie, qui est un exemple pour les professionnels de la santé du monde entier. Ils ont également exprimé leur confiance dans la victoire du peuple palestinien et dans la liberté de la Palestine. Les organisateurs ont souligné l'importance de s'exprimer sur la situation en Palestine auprès de leurs pairs.

Vigile de travailleurs de la santé pour les collègues du personnel soignant à Gaza, le 30 novembre

Mississauga

22 novembre

Hamilton

Journée d'action des travailleurs de la santé le 30 novembre

Sudbury

26 novembre

Niagara Falls

25 novembre

Windsor

23 novembre

25 novembre

Dans l'après-midi du 29 novembre, les résidents de Windsor et de Détroit, dans le Michigan, ont marqué la Journée internationale de solidarité avec la Palestine en organisant des actions conjointes « De l'île de la Tortue à la Palestine » sur les berges de la rivière Détroit, tant du côté canadien que du côté américain.

L'action de Windsor a été suivie par un certain nombre de membres des Premières nations, dont Amberley John, coordinateur culturel du Centre d'amitié autochtone Can-Am et l'assistant aux consultations culturelles à l'université de Windsor, qui s'est adressé à l'assemblée. Dans le cadre de l'action menée à Windsor, les participants ont inscrit à la craie, sur la promenade des berges, les noms de quelques-uns des 8 000 enfants palestiniens assassinés par les forces d'occupation israéliennes depuis le 7 octobre.

Plus tôt dans l'après-midi, dans le cadre d'une action provinciale, les élèves de l'école secondaire Vincent Massey ont débrayé pour soutenir la cause palestinienne et ont marché jusqu'à une place voisine où ils ont organisé un rassemblement pour demander un cessez-le-feu et la fin du génocide.

29 novembre

Régina

Blocus ferroviaire, 29 novembre

Calgary

Des milliers de personnes ont participé au rassemblement et à la marche de Calgary le 26 novembre pour exiger un cessez-le-feu permanent et pour mettre fin au génocide à Gaza.

L'après-midi a commencé avec des discours à l'Hôtel de ville. Les orateurs ont salué la résistance du peuple palestinien et la justesse de sa cause. Ils ont aussi condamné la brutalité policière commise contre des hommes, des femmes et des enfants lors de la manifestation du 19 novembre à Calgary.

Un Palestinien de Gaza, qui a vécu plusieurs années à Calgary et qui a perdu presque toute sa famille à cause des bombardements sionistes israéliens à Gaza, s'est adressé au rassemblement. Il a commencé par souligner la politique honteuse et déshumanisante des deux poids, deux mesures dans les médias qui, par exemple, décrit les otages libérés comme étant des « femmes et des enfants », et les Palestiniens comme étant des « prisonniers » ou « des femmes et des personnes âgées de 18 ans et moins ». Il a rapporté qu'un groupe de Canadiens dont les membres de leurs familles ont été tués, blessés ou agressés par l'armée israélienne après le 7 octobre ou qui sont toujours coincés en territoires palestiniens occupés, ont mis en demeure le premier ministre du Canada, la ministre des Affaires étrangères, le Procureur général, le commissaire de la GRC, et le directeur de poursuites pénales, les avisant d'une poursuite judiciaire portée contre des représentants du gouvernement canadien et de l'armée pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par Israël. Ils demandent, entre autres, que le gouvernement canadien publie immédiatement une déclaration publique condamnant les violations israéliennes du droit international et appelle à un cessez-le-feu immédiat et à la fin du blocus de Gaza, de l'occupation israélienne de la Palestine et du crime d'apartheid imposé au peuple palestinien par le gouvernement israélien.

Une des oratrices qui a été témoin des attaques de la police le 19 novembre a dit aux gens rassemblés : « Nous ne nous excuserons pas d'avoir manifesté pacifiquement et rien ne nous arrêtera, peu importe les tentatives de nous faire taire, de nous surveiller et de nous intimider. » Elle a ajouté que les politiciens ne semblent pas comprendre. Ils répètent les mêmes erreurs à chaque fois, que ce soit envers les peuples autochtones, le peuple chinois, le peuple japonais, les Noirs ou les Musulmans. Elle a terminé en disant qu'ils ne comprennent pas que les gens intègres ne peuvent être brisés et les Palestiniens ne peuvent être réduits au silence.

Des enfants de Gaza ont été invités à se joindre au dernier orateur, dont le frère aîné a été hospitalisé à la suite de la manifestation du 19 novembre. Il a remercié la police qui a battu son frère de 13 ans et une femme enceinte, de les avoir fait se sentir en danger en tant qu'enfants – tout comme à Gaza – et de leur avoir appris qu'il n'y a pas de droits pour les enfants et d'avoir montré leur vrai visage. Il a comparé sa vie à celle de ses cousins palestiniens et a promis de continuer à se tenir à leurs côtés. Il a terminé en scandant plusieurs slogans, entre autres : « Libérez la Palestine ! Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre ! ».

Immédiatement après le rassemblement, les manifestants ont marché sur Mcleod Trail jusqu'à 4th avenue, traversé la passerelle pour se rendre sur Memorial Drive, pour ensuite traverser le pont de la Réconciliation, entamer 4th avenue et arrêter cinq minutes devant l'édifice fédéral Harry Hays où la violence policière a eu lieu le 19 novembre. Les manifestants sont ensuite retournés à l'Hôtel de ville.