Solidarité et soutien aux étudiants internationaux

« Qu'ils soient tenus pour responsables de la crise du logement ou interdits d'accès aux banques alimentaires locales, les étudiants étrangers ont récemment fait la une des journaux », écrit Elizabeth Berman, de l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université (ACPPU) dans le bulletin de l'organisation. « Autrefois une petite minorité, les étudiants étrangers – et les frais de scolarité élevés qu'ils paient – sont aujourd'hui une force motrice sur certains campus de collèges et d'universités du Canada.

« Ce n'est pas la valeur éducative des étudiants étrangers qui motive les gouvernements et les établissements d'enseignement postsecondaire à en recruter de plus en plus », note-t-elle, ajoutant que le gouvernement Legault au Québec a annoncé en octobre qu'il « récupérerait environ 17 000 $ de frais de scolarité pour chaque étudiant étranger ».

L'auteure informe que « sauf pour les étudiants de France et de Belgique, pays qui ont des accords de réciprocité avec le Québec, les frais de scolarité internationaux augmenteraient considérablement dans la province, ce qui entraverait le recrutement ».

« Face à des défis tels que le financement public et le logement abordable, les associations de personnel académique des collèges et des universités peuvent se sentir impuissantes à apporter des changements. Cependant, la collaboration avec d'autres syndicats et organisations peut créer un pouvoir collectif. »

Au Québec, « les syndicats travaillent ensemble par le biais de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU), qui s'oppose fermement à la politique de frais de scolarité proposée par le gouvernement Legault », écrit Elizabeth Berman, et « les associations de personnel académique et leurs membres dans la province sont encouragés à signer une pétition officielle demandant au gouvernement d'annuler les changements apportés aux frais de scolarité. »

Sarom Rho, une organisatrice de l'Alliance des travailleurs migrants pour le changement, qui comprend les Étudiants migrants unis, écrit : « Lorsqu'une partie de notre société a moins de droits et se voit refuser les mêmes protections, cela fait baisser le niveau pour tout le monde" et que dans les collèges et les universités, lorsque les étudiants internationaux se voient refuser des droits, cela nuit aux étudiants nationaux, aux professeurs, aux autres travailleurs sur le campus, car je ne pense pas qu'aucun d'entre nous ne veuille d'un modèle d'éducation financiarisé. »

Sarom informe également que « l'Alliance des travailleurs migrants pour le changement, la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants et l'ACPPU ont collaboré plus tôt cette année pour aider à empêcher l'expulsion d'étudiants indiens qui avaient reçu des lettres d'acceptation frauduleuses de la part d'un recruteur d'éducation non réglementé. Pour éviter que d'autres étudiants ne se fassent piéger par des recruteurs sans scrupules, l'Alliance des travailleurs migrants pour le changement a proposé un régime de réglementation des recruteurs d'étudiants internationaux, qu'elle a présenté au Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration. En octobre, le gouvernement fédéral a apporté des modifications au programme des étudiants étrangers afin de mieux protéger les étudiants authentiques contre la fraude.

Sarom Rho conclut : « Notre solution consiste à réclamer un système dans lequel tout le monde bénéficie des mêmes droits et protections, non seulement parce que c'est juste et que nous voulons vivre dans une société juste, mais aussi parce que cela renforcerait notre pouvoir de négociation collective pour construire le type de système d'éducation publique et de société que nous voulons. »

Des étudiants internationaux manifestent devant le bureau de l'Agence des services frontaliers du Canada à Mississauga contre des expulsions injustes en juin 2023.

(Source: Renforcer la solidarité et le soutien envers les étudiants internationaux, Elizabeth Berman, ACPPU)


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Volume 53 Numéro 31 - Décembre 2023

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