Le ministre de l'Immigration tient une conférence de presse sur les changements touchant les étudiants internationaux


Les étudiants internationaux ont tenu des manifestations à Mississauga contre
les expulsions injustes en juin 2023.

Lors d'une conférence de presse tenue le 7 décembre, le ministre de l'Immigration, Marc Miller, a déclaré : « Ce serait une erreur de blâmer les étudiants étrangers pour la crise du logement. Mais ce serait aussi une erreur de les inviter à venir au Canada sans aucune aide, y compris sans savoir comment leur mettre un toit au-dessus de la tête. » C'est la justification qu'il donne pour augmenter de 10 000 $ à 20 635 $ les exigences relatives au coût de la vie pour les nouveaux demandeurs de permis d'études.

« C'est pourquoi, a-t-il dit, nous attendons des établissements d'enseignement qu'ils n'acceptent qu'un certain nombre d'étudiants (étrangers) qu'ils seront ensuite en mesure d'aider à subvenir à leurs besoins – capables de les loger ou de les aider à trouver un logement hors campus. » Il n'est pas question de s'en prendre aux propriétaires qui escroquent les étudiants en imposant des loyers exorbitants, voire en exigeant un semestre entier de loyer à l'avance.

Le ministère de l'Immigration a annoncé qu'« à l'approche de la session de septembre 2024, nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires, notamment en limitant les visas, pour garantir que les établissements d'enseignement désignés fournissent un soutien adéquat et suffisant aux étudiants dans le cadre de leur expérience universitaire ».

Le ministre de l'Immigration a également déclaré qu'il faudra poursuivre les discussions avec les provinces avant d'introduire des plafonds pour les visas d'études.

« Assez, c'est assez. Si les provinces et les territoires ne peuvent pas le faire, nous le ferons pour eux, et ils n'apprécieront pas le caractère brutal des instruments que nous utiliserons », a-t-il déclaré.

« Les provinces disposent d'un certain nombre d'outils, notamment la réglementation sur les établissements d'enseignement désignés, qui, dans certains cas, devraient simplement être fermés », a ajouté le ministre.

Le ministre Miller a dit que son gouvernement était en train d'examiner le nombre d'heures que les étudiants devraient être autorisés à travailler au Canada. Il a dit qu'un plafond de 20 heures par semaine serait « du côté draconien du spectre », mais qu'autoriser 40 heures de travail par semaine donnerait aux gens une raison de venir au Canada sans vouloir vraiment se concentrer sur leurs études. Le ministre ne fait de cadeau à personne puisqu'il est établi depuis longtemps qu'un étudiant à temps plein ne doit pas travailler plus de dix heures par semaine s'il espère pouvoir suivre ses études.

Le ministre Miller a noté : « Nos données montrent que 80 % des étudiants étrangers travaillent plus de 20 heures par semaine. »

Avec le même air d'innocence, le ministre nie que les étudiants étrangers sont déjà réduits à la pauvreté, raison pour laquelle ils travaillent plus de vingt heures par semaine pour conserver les emplois les moins bien rémunérés dans de nombreux cas. Leur permettre de travailler désormais plus de vingt heures par semaine n'est pas un cadeau qu'on leur fait.

Il est clair que le ministre ne veut que des étudiants internationaux issus de milieux relativement aisés pour étudier au Canada, car ceux qui ont des moyens modestes doivent emprunter ou vendre leurs terres et leurs biens simplement pour payer les frais de visa actuels. Une fois ces frais doublés, la situation des étudiants étrangers et de leurs parents s'aggravera considérablement.

Les efforts déployés par le Canada pour justifier la surexploitation des étudiants étrangers sont méprisables.


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Volume 53 Numéro 31 - Décembre 2023

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