Informations actuelles sur la situation des migrants dans le monde

Le rapport sur les migrations dans le monde produit par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), une agence des Nations unies, mis à jour en novembre 2023, indique qu'en 2022, il y avait 281 millions de migrants dans le monde et que ce nombre est en hausse. Elle précise que le nombre de migrants internationaux représentait 2,3 % de la population mondiale en 1980 et, 40 ans plus tard, en 2020, 3,5 % de la population mondiale.

Les Nations unies définissent un migrant comme « toute personne qui se déplace ou s'est déplacée à l'intérieur de son État ou en franchissant une frontière internationale, loin de son lieu de résidence habituel, quel que soit son statut juridique ». Les principales raisons de la migration sont « la recherche d'un travail ou d'une opportunité économique, pour rejoindre sa famille ou pour étudier. D'autres se déplacent pour échapper à un conflit, à des persécutions ou à des violations massives des droits humains. »

Le rapport indique qu'à la fin de 2022, « un total estimé de 71,1 millions de personnes restaient déplacées à l'intérieur des frontières de leur propre pays – 62,5 millions à la suite de conflits et de violences et 8,7 millions à la suite de catastrophes ».

L'OIM indique qu'en 2022, 48 % des migrants étaient des femmes et des filles, et 13 % des enfants de moins de 18 ans. Les jeunes âgés de 18 à 24 ans représentaient 11 % des migrants dans le monde.

Le rapport indique qu'en 2019, 167 millions de migrants étaient des travailleurs, soit 5 % du nombre total de travailleurs dans le monde, et qu'ils représentaient 62 % de l'ensemble des migrants cette année-là. Il est également noté qu'en 2022, les travailleurs migrants internationaux ont envoyé dans leur pays d'origine, en majorité des pays à revenu faible ou intermédiaire, un total de 647 milliards de dollars américains, soit une augmentation de 8 % par rapport à 2021, et plus que les investissements directs étrangers (IDE) ou l'aide publique au développement (APD) dans ces pays.

En ce qui concerne les réfugiés et les demandeurs d'asile, l'OIM note qu'au milieu de l'année 2023, on estimait à 36,4 millions le nombre total de réfugiés et à 6,1 millions le nombre de demandeurs d'asile dans le monde et qu'au cours du premier semestre 2023, seuls 3 % des réfugiés, soit 59 500, ont été réinstallés par les pays d'accueil.

L'OIM indique qu'une part importante de la migration internationale est « irrégulière », car les personnes cherchent à échapper à des circonstances et des conditions désespérées, et qu'entre 2014 et 2023, près de 60 000 personnes ont perdu la vie en transit. En outre, le Projet Migrants disparus de l'OIM note que des dizaines de milliers de migrants sont tués au travail chaque année en raison de « travaux dangereux dans des secteurs tels que la construction, la fabrication, l'exploitation minière et l'agriculture », ainsi que dans l'économie informelle où les risques sont encore plus grands. L'OIM note qu'il est très difficile de quantifier les décès de migrants au travail et qu'il est très probable que beaucoup plus de travailleurs migrants soient tués à l'étranger que ce qui est rapporté.

Le 26 juin 2023, Felipe Gonzalez Morales, Rapporteur spécial sur les droits de l'homme des migrants, a informé le Conseil des droits de l'homme que « de nombreux migrants sans papiers continuent de lutter contre l'absence de statut migratoire régulier : ils vivent et travaillent dans des circonstances critiques et peuvent être soumis de manière disproportionnée à la discrimination, aux abus, à l'exploitation et à la marginalisation. L'absence de statut régulier les empêche souvent de signaler les violations par crainte d'être expulsés ». Il a exhorté les membres des Nations unies à régulariser le statut des migrants afin d'« améliorer l'accès des migrants à la protection sociale, aux soins de santé, à un travail décent, à l'éducation, à des conditions de vie adéquates et au regroupement familial – en leur donnant les moyens de mener une vie plus sûre et plus digne ». « J'exhorte les gouvernements à mettre fin à la criminalisation des migrants en situation irrégulière, à promouvoir la solidarité, afin de changer le discours sur la migration et de lutter contre la xénophobie, le racisme et la discrimination », a souligné Felipe Gonzalez.


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Volume 53 Numéro 31 - Décembre 2023

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