D'autres preuves de crimes de génocide d'Israël contre l'humanité
Avec le début de la trêve le 24 novembre 2023, des résidents du
sud de Gaza retournent chez eux pour voir ce qu'il reste de
leurs demeures.
Les destructions systématiques menées par les sionistes
israéliens après l'annonce de la trêve et leurs déclarations
selon lesquelles, après la trêve, ils ont l'intention de
poursuivre leur mission d'éliminer le Hamas et le peuple
palestinien témoignent de dépravation et d'une nécessité urgente
d'y mettre un terme. La situation désastreuse qu'a créée Israël
continue de se révéler. Le nombre de Palestiniens tués depuis le
7 octobre était de 14 532 à l'annonce de la trêve, dont environ
6 000 enfants et de nombreux autres enterrés sous les décombres
qui n'ont pas encore été recensés. Avec les assauts meurtriers
lancés dans les 24 heures qui ont suivi, le bilan est passé à 19
385 morts, dont 8005 enfants.
Dévastation du nord de Gaza, 23 novembre 2023
La trêve de quatre jours négociée par le Qatar est un accord entre Israël et les organisations de résistance palestiniennes qui prévoit un échange limité de prisonniers et l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza. Le bureau du premier ministre israélien a annoncé qu'une prolongation d'un jour sera autorisée pour chaque dizaine de prisonniers supplémentaires libérés par les Palestiniens après la fin de la période initiale de quatre jours. Le gouvernement israélien n'a pas été autorisé à prolonger le cessez-le-feu au-delà de dix jours, conformément à l'accord annoncé par le cabinet de guerre.
La trêve limitée est entrée en vigueur le 24 novembre avec la
libération de 10 prisonniers par le Hamas.
À l'annonce du cessez-le-feu, des dizaines de milliers de Palestiniens déplacés se sont immédiatement mise en marche pour rentrer chez eux. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent l'armée israélienne tirant sur des Palestiniens qui tentent de retourner dans le nord de Gaza après l'entrée en vigueur de la pause humanitaire. Les forces israéliennes ont également largué des tracts pour mettre en garde les Gazaouis contre tout déplacement vers le nord. Le tract disait : « Aux habitants de la bande de Gaza : La guerre n'est pas encore finie. La pause humanitaire est temporaire. Le nord de la bande de Gaza est une zone de guerre dangereuse et il est interdit de se déplacer vers le nord. »
La trêve temporaire a révélé à la fois l'ampleur de la catastrophe humanitaire et de la destruction infligées par les forces israéliennes à la population de Gaza, ainsi que l'amour social et la solidarité que les habitants éprouvent les uns pour les autres. Le Middle East Monitor écrit :
« Dans les premières minutes de la pause, des centaines de milliers de déplacés palestiniens sont allés voir leurs maisons et leurs quartiers, en particulier dans les zones frontalières et dans les zones où les forces israéliennes étaient déployées. Les Palestiniens ont découvert les destructions massives causées par les forces israéliennes dans leurs zones de résidence. Des témoins ont rapporté avoir trouvé des dizaines de Palestiniens tués par les forces armées israéliennes, étendus à l'air libre, en état de décomposition. Ils ont trouvé des quartiers résidentiels entiers contenant des centaines de bâtiments et des dizaines de milliers de maisons complètement détruits, ainsi que des dommages massifs aux routes, aux bâtiments gouvernementaux, aux institutions privées, aux infrastructures, à l'électricité et aux réseaux de communication détruits. » Middle East Monitor rapporte que c'est la scène qu'ils ont rencontrée ville après ville. « Les villes de Beit Hanoun, Beit Lahia et Jabalya, les quartiers d'Al-Rimal, Tal Al-Hawa, Sheikh Ijlin et les environs du complexe médical al-Chifa dans la ville de Gaza figurent parmi les zones qui ont subi des destructions massives. Des milliers de Palestiniens ont été choqués de voir leurs maisons détruites et entourées de cadavres et de sang.
En même temps, le Centre d'information palestinien rapporte d'innombrables exemples d'amour social et de solidarité populaire face à une agression israélienne aussi sauvage. De nombreuses vidéos témoignent de cette profonde humanité et de cette solidarité sociale. Ceux qui ont de la nourriture l'offrent aux personnes déplacées qui passent à pied. Des organisations et des institutions bénévoles distribuent des repas, des colis alimentaires et de l'eau aux personnes déplacées. Des médecins sont venus à vélo pour rester en contact avec leurs patients, faute de carburant. Dans le camp de réfugiés de Jabalia, on raconte que des personnes ont ouvert leur maison, partagé des couvertures et tout ce qu'elles avaient avec les combattants de la résistance. Des rapports font état d'écoles, d'hôpitaux, d'universités, de salles de mariage et de clubs sociaux gérés par les Nations unies qui ouvrent leurs portes aux personnes déplacées par les bombardements israéliens.
Le Centre d'information palestinien écrit : « Les citoyens partagent le pain, les bouteilles d'eau et les médicaments, et personne ne monopolise ses biens. Tout ce que le chef de famille apporte à ses enfants devient un bien commun pour les voisins et la communauté ; personne ne prive personne de quoi que ce soit. [...] Les activistes préparent de grandes quantités de nourriture sur du bois de chauffage et les distribuent aux personnes déplacées. Les repas sont souvent composés de lentilles et de haricots et, dans certains cas, de riz et de poulet, grâce aux dons reçus du pays et de l'étranger. [...] Les volontaires s'emploient à fournir de l'eau, à distribuer de la nourriture, des couvertures et des produits de première nécessité. D'autres sont organisés pour soutenir des groupes spécifiques ayant des besoins particuliers : les personnes handicapées, les enfants en bas âge, les femmes enceintes, les malades, etc. »
Ambulances de la Croix-Rouge transportant le premier groupe
d'Israéliens libérés par le Hamas le 24 novembre 2023
Échange de prisonniers : Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a reçu 13 civils israéliens et 10 autres ressortissants étrangers des mains des combattants palestiniens à Gaza, selon les premières images diffusées. Ce groupe a été échangé contre 39 femmes et enfants palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Dans le cadre de l'échange de prisonniers, les organisations de
résistance palestiniennes libéreront un total de 50 civils, tous
des femmes et des enfants, à raison d'au moins 10 par jour
pendant la durée de la trêve. Israël, quant à lui, a accepté de
libérer 150 Palestiniens. Les groupes de résistance ont donné la
priorité à 300 femmes, enfants et aux personnes emprisonnées
depuis le plus longtemps, dont deux femmes emprisonnées depuis
2015, deux femmes de plus de 50 ans et 123 mineurs, dont cinq
ont de moins de 14 ans, selon le journal israélien Ha'aretz.
Outre le premier groupe de femmes et d'enfants que le Hamas a
remis à Israël le 24 novembre, il a libéré 12 ressortissants
thaïlandais qui travaillaient en Israël lorsqu'ils ont été
capturés lors du raid du 7 octobre. Leur libération a été
confirmée par le premier ministre thaïlandais.
Avant le 7 octobre, environ 5200 Palestiniens étaient détenus par Israël, la plupart en vertu d'un « ordre de détention administrative », ce qui signifie qu'ils sont détenus pour une durée indéterminée sans accusation, procès ou inculpation pour quelque crime que ce soit. Depuis le 7 octobre, ce nombre est passé à plus de 10 000 personnes, sans compter les 4000 Palestiniens de Gaza qui travaillaient en Israël et qui sont actuellement détenus dans des bases militaires, ni les plus de 1070 Palestiniens arrêtés lors de raids nocturnes en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est.
Les FDI tirent des gaz lacrymogènes sur les proches des
prisonniers palestiniens qui attendent d'être libérés des
prisons israéliennes, 24 novembre 2023
Les médias américains, canadiens et britanniques, ainsi que les autres médias dont la mission est de détruire l'opinion publique en appui au peuple palestinien et à sa résistance et de soutenir Israël contre toute rationalité, ne parlent jamais des prisonniers qu'Israël détient, ni de leurs conditions. Le faire corroborerait que c'est Israël qui est un État terroriste, et non la Palestine.
Camions d'aide : En vertu de l'accord, entre 200 et 300 camions d'aide entreront dans la bande de Gaza chaque jour et comprendront du carburant, a indiqué un porte-parole du Hamas. L'aide sera autorisée à atteindre autant le nord que le sud de la bande de Gaza, a précisé le porte-parole. Depuis le 7 octobre, 30 camions par jour en moyenne sont entrés dans la bande de Gaza, contre une moyenne de 500 camions avant la guerre.
Même dans le cadre de l'accord conclu, Israël continue de contrôler les flux d'aide, ce qui est inacceptable. Si les résidents de Gaza ont un besoin urgent d'aide, ils n'ont pas qu'Israël cesse ses crimes.
Le Hamas a interrompu l'échange de prisonniers pendant
plusieurs heures parce qu'Israël ne respectait pas les termes de
l'accord autorisant l'acheminement de l'aide dans le nord.
Cependant, le 25 novembre, il a accepté de libérer 13 Israéliens
et sept étrangers en échange de 39 autres Palestiniens
emprisonnés par Israël, et a ensuite informé que les 20
personnes avaient été remises au Comité international de la
Croix rouge.
L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), la principale agence des Nations unies à Gaza, a annoncé le 22 novembre que près de 1,7 million de personnes, soit près de 80 % de la population, ont été déplacées en 47 jours, soit depuis qu'Israël a lancé son agression contre Gaza. Pas moins de 945 000 de ces personnes déplacées à l'intérieur de la bande de Gaza sont hébergées dans les locaux de l'UNRWA. Celui-ci a indiqué que 23 de ses installations ont été directement touchées par des bombardements israéliens et 45 ont subi des dommages collatéraux, faisant au moins 191 morts et forçant le déplacement d'au moins 798.
Au moins 108 employés de l'UNRWA ont été tués depuis le début de la guerre d'Israël contre Gaza assiégée. Au moins quarante d'entre eux ont été tués au sud de Wadi Gaza, dans la zone où l'armée israélienne a demandé aux civils de se déplacer.
L'UNRWA a également indiqué qu'Israël avait limité les
livraisons de carburant à moins de la moitié de ce qui est
nécessaire pour les opérations quotidiennes. Sans carburant
supplémentaire, l'agence a déclaré qu'elle serait obligée de
gérer un nombre réduit de camions transportant de l'aide
humanitaire traversant quotidiennement Rafah, et que de grandes
parties de Gaza continueraient à être inondées d'eaux usées, ce
qui augmentera encore les risques de maladie. « Soyons
clairs : le contrôle du carburant et de l'accès à l'eau
permet de déterminer si des milliers – voire des dizaines de
milliers – d'enfants vont vivre ou mourir », a dit James
Elder, porte-parole de l'UNICEF, lors d'une conférence de presse
à Genève.
Médecins sans frontières
« J'ai passé toute ma vie professionnelle adulte à apporter des
soins médicaux dans les zones de conflit, et je n'ai jamais rien
vu de tel, a déclaré le Dr Amber Alayyan, de Médecins sans
frontière (MSF). Il ne s'agit pas seulement d'attaques contre
des structures qui devraient être sûres, comme les hôpitaux et
les écoles, mais aussi de la privation de nourriture, d'eau ou
de carburant pour toute une population pendant plus d'un
mois. »
Il explique que les États-Unis fournissaient à Israël la localisation des groupes humanitaires travaillant à Gaza depuis des semaines, sous prétexte d'empêcher les frappes contre leurs installations, mais qu'Israël a continué de les prendre pour cible, comme l'a rapporté le journal Politico le 21 novembre. Ces informations comprenaient les coordonnées GPS de plusieurs installations médicales et des renseignements sur les déplacements des groupes humanitaires. Israël a simplement utilisé ces informations pour cibler les travailleurs médicaux et humanitaires.
Le 21 novembre, Israël a tué deux médecins de MSF, Mahmoud Abu Nujaila, Ahmad Al-Sahar et un troisième médecin, Ziad Al-Tatar, lors d'une frappe aérienne contre l'hôpital al-Awda. D'autres membres du personnel médical, des employés de MSF, ont également été gravement blessés. Le même jour, MSF a communiqué les coordonnées GPS de son personnel aux autorités israéliennes. Le 18 novembre, Israël a tué une personne et en a blessé une autre lors d'une attaque contre un convoi de MSF qui tentait d'évacuer de Gaza les membres palestiniens du personnel de l'organisation et leurs familles. Le convoi MSF de cinq voitures, toutes clairement identifiées comme telles, y compris sur les toits des voitures, était composé de 137 personnes, dont 65 enfants.
Israël inflige d'autres ravages à l'hôpital al-Chifa
Des rapports indiquent que le 24novembre les Forces de défense israéliennes (FDI) se sont retirées du complexe hospitalier al-Chifa dans la ville de Gaza après environ 10 jours d'assaut, de raids et de destruction de grandes parties de l'hôpital. Avant de se retirer, elles ont fait exploser les générateurs électriques et les équipements médicaux de l'hôpital, y compris les appareils de radiologie, ainsi que les pompes à oxygène. Environ 180 patients, incapables de se déplacer en raison de la gravité de leurs blessures, et 7 membres du personnel médical sont toujours présents à l'hôpital al-Chifa. « Environ 19 des blessés et des patients risquent de perdre la vie en raison de la gravité de leur état de santé », rapporte une agence.
L'armée israélienne a également enlevé le directeur de l'hôpital al-Chifa, Mohamed Abou Salmiya, et d'autres médecins lors de leur retrait vers le sud de la bande de Gaza. « C'est un crime, une violation flagrante des conventions internationales qui stipulent que le personnel médical ne doit pas être blessé à tout moment, y compris en temps de guerre », ont déclaré les autorités médicales. Le ministère palestinien de la Santé à Gaza a également demandé à l'ONU et à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de présenter un rapport sur la détention du personnel médical par Israël et d'exiger leur libération.
Le ministère explique : « Un convoi des Nations unies, représenté par l'OMS, s'est déplacé mercredi 22 novembre pour évacuer une partie des patients et du personnel médical qui ont été soumis aux pratiques nazies les plus horribles, en plus de la famine. Nous avons été surpris que ce convoi soit arrêté par le poste de contrôle israélien séparant le nord du sud de Gaza, pendant environ sept heures, au cours desquelles les forces d'occupation israéliennes ont maltraité les patients, leurs accompagnateurs et le personnel médical, avant d'arrêter un certain nombre d'entre eux, dont le directeur général du complexe médical d'al-Chifa, le Dr Muhammad Abou Salmiya".
Fermeture du dernier hôpital du nord de Gaza
Le dernier centre médical du nord de Gaza à accueillir des blessés palestiniens, l'hôpital Indonésien, reste assiégé par Israël. L'hôpital Indonésien, qui subit les attaques israéliennes depuis le début de la guerre, est devenu le point de mire des forces israéliennes à Gaza à l'aube du 21 novembre, lorsqu'Israël a directement bombardé l'hôpital, y compris le service de chirurgie, tuant au moins 12 patients et des membres de leurs familles. Les attaques ont également blessé plusieurs médecins et autres membres du personnel médical.
Photos de l'hôpital Indonésien après le bombardement par Israël
D'autres journalistes tués
Le 20 novembre, les forces d'occupation israéliennes ont tué
deux journalistes d'Al Mayadeen, Farah Omar et le
caméraman Rabih Al-Maamari, lors d'une attaque contre le village
de Tair Harfa, dans le sud du Liban. Ghassan Ben Juddou,
président du conseil d'administration d'Al Mayadeen, a
condamné ce meurtre cruel et a assuré que les soldats israéliens
avaient pris pour cible les journalistes de la chaîne panarabe «
directement et délibérément ». S'adressant à l'occupation
israélienne, il a dit : « Vous ne pourrez pas faire taire la
voix d'Al Mayadeen, et vous devez savoir que vous aurez
beau nous tuer ou tenter de nous faire taire, nous continuerons.
» Il a confirmé : «Nous resterons et continuerons notre
couverture et notre travail journalistique honorable, dont la
priorité est de dénoncer les crimes de l'occupation à Gaza, en
Cisjordanie, en Palestine et au Liban.»
Le même jour, les bombardements incessants de l'armée
israélienne dans les environs de l'hôpital al-Chifa à Gaza ont
entraîné la mort du journaliste égyptien Ahmad Fatima, de la
chaîne Al Qahera News. Un autre journaliste a
également été grièvement blessé. Khaled el Balshy, président de
l'Union égyptienne des journalistes, a condamné l'assassinat de
journalistes par Israël. « Les crimes de l'occupation sioniste
contre les journalistes et ceux qui transmettent la vérité en
Palestine se poursuivent. Le dernier en date est la mort du
caméraman de la chaîne Al Qahera News et les blessures
subies par un autre journaliste lors du bombardement aux abords
de l'hôpital al-Chifa à Gaza », rapporte-t-il.
La journaliste palestinienne Amal Zohd et toute sa famille ont
été tuées lors d'un bombardement israélien qui a visé leur
maison dans la ville de Gaza le vendredi 24 novembre. Le nombre
de journalistes martyrs dans la bande de Gaza depuis le début de
l'agression israélienne s'élève à plus de 63.
Cliquer pour agrandir
Attaques contre des camps de réfugiés et en Cisjordanie
Plus de 60 Palestiniens du camp de réfugiés de Jabalia ont été tués dans un nouveau massacre commis par l'occupation israélienne à Gaza le 21 novembre. Les forces d'occupation ont également mené un raid sur le camp de réfugiés de Tulkarm en Cisjordanie. Des sources ont déclaré à Al Mayadeen le 21 novembre que quatre combattants de la Résistance palestinienne ont été tués et que les Forces de défense israéliennes (FDI) ont empêché une ambulance d'atteindre le lieu ciblé.
Les FDI ont perquisitionné un certain nombre de maisons dans la ville, tandis que des bulldozers blindés s'employaient à détruire des infrastructures civiles, notamment des routes dans le camp de réfugiés. Elles ont également procédé à une vague d'arrestations massives en Cisjordanie, détenant au moins 35 Palestiniens. Les raids se sont concentrés sur Jénine, Naplouse, al-Khalil, al-Quds, Beit Lahm et Ramallah. De nombreuses maisons résidentielles ont été prises d'assaut et les biens des habitants ont été vandalisés.
La récolte des olives visée
Les FDI et des colons armés terrorisent les Palestiniens de Cisjordanie, empêchant la récolte annuelle des olives et vandalisant des milliers d'oliviers, souvent centenaires, qui constituent le gagne-pain de nombreuses communautés palestiniennes locales. « Des personnes masquées portant des pantalons de l'armée viennent, et parfois des soldats; nous ne pouvons pas faire la différence », a confié à Ha'aretz Lafi Shalabi, chef du conseil du village de Turmus Ayya, près du bloc de colonies de Shiloh, plus tôt ce mois-ci. « Ils nous disent en pointant leurs armes :'Si nous vous voyons encore une fois, nous vous tirerons dessus.' L'association israélienne de défense des droits Yesh Din a recensé à elle seule 99 incidents violents, accès bloqués et propriétés détruites cette saison, comparé à 38 incidents pour toute l'année dernière. Quelque 80 % des villageois n'ont pas récolté leurs olives cette année.
Des rapports indiquent également que des juifs de l'étranger sont retournés en Israël et sont venus défendre les Palestiniens contre les attaques des colons. On en saura certainement plus avec le temps, car de plus en plus d'Israéliens s'opposent à ce qu'Israël fait subir aux Palestiniens et exigent de nouvelles dispositions qui permettent aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre côte à côte dans la paix.
Le journal israélien Ha'aretz a publié un article selon lequel « les milices de colons soutenues par l'État se sont lancées dans une campagne de transfert de population dans le contexte du génocide à Gaza ». Les résidents palestiniens de seize communautés de bergers en Cisjordanie occupée ont été contraints de fuir suite aux menaces des colons, écrit Ha'aretz. Les collines du sud d'Hébron sont désormais gouvernées par des 'escadrons de défense' de colons qui agissent en toute impunité. Ces colons illégaux – tous les colons et leurs implantations sont illégaux au regard du droit international – seraient devenus 'plus sauvages que jamais'. » « Les escadrons de défense communautaire ont le pouvoir d'arrêter qui ils veulent et de faire ce qu'ils veulent », a indiqué un chercheur sur le terrain pour B'Tselem.
Le même scénario de terreur et de nettoyage ethnique se répète dans chaque village palestinien. Les colons, parfois masqués et en uniforme militaire, arrivent la nuit pour menacer et intimider les habitants. Ils ont pointé des fusils sur la tête d'enfants, détruit des voitures et d'autres biens, vidé les réservoirs d'eau des villageois, éventré des sacs de céréales, tué du bétail et détruit des biens, tout en lançant des ultimatums 24 heures pour que les Palestiniens s'en aillent. Le Centre d'information palestinien rapporte également que les soldats israéliens ont pris d'assaut en grand nombre les villages de Marah Rabah et d'Al-Manshiya à Bethléem. Des raids similaires ont été signalés à Ramallah et à Naplouse. Une campagne de raids et de fouilles à grande échelle a également été menée dans plusieurs villes de Jénine. Des points de contrôle militaires ont été érigés pendant les raids, ce qui a conduit à des affrontements violents. Le centre d'information rapporte qu'à al-Khalil, des combattants de la résistance ont ouvert le feu sur une tour militaire israélienne installée à l'entrée de Beit Ummar, au nord de la ville.
Les défis auxquels est confronté le régime d'occupation israélien à Gaza
Le porte-parole militaire des Brigades Al-Qassam, Abou Obeïda, a publié un communiqué indiquant qu'au 48e jour des combats : « Nous avons documenté le ciblage direct de 335 engins militaires sionistes, depuis le début de l'incursion terrestre, avec des armes antichars, des charges explosives de guérilla et des charges paralysantes, dont 33 véhicules au cours des dernières 72 heures dans les zones d'Al-Tawam, Jabalia, Beit Hanoun, Sheikh Radwan (au nord de la ville de Gaza) et Al-Zaytoun (à l'est de la ville de Gaza). [...] Les résultats de ces attaques variaient entre la destruction totale et partielle de ces engins, s'agissant notamment de transports de troupes, de chars, de bulldozers et d'excavateurs, en plus de dizaines d'opérations visant des soldats et des fantassins dans des lieux de fortification et de rassemblement avec des missiles et des dispositifs antipersonnel. [...] Nos combattants sont retranchés dans leurs positions et leurs noeuds de combat, certains d'entre eux à leur poste depuis plus de 30 jours, attendant le moment de frapper la cible spécifiée à l'heure désignée. Cela explique pourquoi nos combattants, par la grâce d'Allah, sont encore capables de frapper les forces ennemies dans leurs lignes arrière, émergeant des décombres et dans des zones que l'ennemi croyait militairement décidées depuis des semaines. [...] Ce sur quoi l'ennemi compte pour prolonger la bataille, c'est sur le génocide, la brutalisation, les punitions collectives et les massacres, et non sur un véritable objectif militaire tangible. C'est pourquoi nous affirmons que nous sommes prêts, avec l'aide d'Allah, à poursuivre la confrontation et la résistance à l'ennemi, quelles que soient la durée et l'ampleur de l'agression. »
Selon les informations disponibles, du 18 au 20 novembre les
combattants de la Résistance ont réussi à prendre pour cible 60
véhicules militaires israéliens de différents types au cours des
72 dernières heures et ont affronté les forces d'invasion sur
plusieurs axes de la bande de Gaza. Une force d'élite
d'Al-Qassam, composée de 25 combattants, a mené une attaque
organisée contre les forces israéliennes stationnées à l'hôpital
pour enfants al-Rantisi, qui avait été vidé de ses patients et
de ses personnes déplacées par les forces d'occupation un peu
plus tôt. Les combattants de la résistance en vue ont également
attaqué un véhicule de transport de troupes près de l'hôpital et
ont simultanément frappé une force d'infanterie israélienne
fortifiée dans une école voisine. Ils ont ensuite détruit un
char et un autre véhicule qui se sont précipités sur les lieux.
Un combat rapproché s'est ensuivi, causant la mort de plusieurs
autres membres des FDI.
Le 23 novembre, la radio de l'armée israélienne a cité l'Association israélienne des vétérans handicapés qui a déclaré que depuis le 7 octobre, 1 600 soldats de l'armée ont été laissés physiquement handicapés. Certains de ces blessés ont été transférés aux États-Unis pour y recevoir un traitement médical et psychologique.
Le Tehran Times fait état d'un enregistrement audio secret qu'il a reçu d'une réunion récente à laquelle ont participé des personnalités militaires et politiques israéliennes de haut rang, qui donne un aperçu des défis auxquels est confronté le régime d'occupation dans sa guerre contre la bande de Gaza et qui laisse entrevoir des voies d'action potentielles pour l'avenir. Parmi les participants notables figurait Aviv Kohavi, un ancien général israélien qui a été le 22e chef d'état-major général de l'armée israélienne jusqu'en janvier 2023. Dans l'enregistrement, Kohavi déclare qu'Israël a besoin de plus de temps pour atteindre ses objectifs à Gaza. « Je ne dis pas que nous avons besoin de trois ans (pour prendre Gaza), mais nous ne pouvons pas achever la mission après trois mois », déclare-t-il.
L'ancien général admet également que le seul moyen pour le
régime israélien de s'emparer de Gaza est de mener une campagne
massive de frappes aériennes contre la population civile. « Nous
utilisons des bombes d'une tonne et nous en larguons 400 chaque
nuit », admet-il. Outre les stratégies militaires, l'ancien
général qualifie la situation actuelle dans les territoires
palestiniens occupés de « maladie chronique » pour les
colons israéliens. Il prévient que ce n'est qu'une question de
temps avant que les colons israéliens ne décident d'abandonner
ce qu'il appelle la « terre sainte » pour les juifs, ce qui
laisse entrevoir la possibilité d'un exode massif.
L'économie israélienne est également confrontée à une grave
crise. Selon les économistes, Israël pourrait perdre entre 51 et
60 milliards de dollars si la guerre se poursuit pendant huit
mois. Israël a mobilisé près de 400 000 soldats de réserve, ce
qui représente un coût direct de 1,3 milliard de dollars par
mois, en plus de la perte économique liée au retrait d'un si
grand nombre de personnes de l'économie. Les pertes
hebdomadaires pour l'économie israélienne sont estimées à 1,2
milliard de dollars. Selon Bloomberg News, la guerre d'Israël
contre la Palestine coûte 260 millions de dollars par jour.
Israël a déjà emprunté entre 6 et 8 milliards de dollars pour
couvrir son déficit budgétaire, qui a atteint 6 milliards de
dollars pour le seul mois d'octobre, soit une augmentation de
400 % sur une base mensuelle. La Banque centrale israélienne
serait en proie à la panique. S&P a déjà estimé que le PIB
d'Israël se contractera de 5 % au cours du dernier trimestre de
cette année – sur une base trimestrielle – tandis que JP Morgan
prévoit que l'économie israélienne se contractera de 11 % au
cours du dernier trimestre – sur une base annuelle. Le Financial
Times écrit qu'Israël peut s'attendre à ce que le déficit
fiscal « double trois fois l'année prochaine ».
Gare aux options envisagées par les États-Unis
La Military Review, publiée par l'armée américaine et le département de la Défense, a publié dans son édition de novembre un commentaire du Dr Omer Dostri préconisant l'expulsion des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie comme l'option et l'objectif privilégiés de l'actuelle agression israélienne. Omer Dostri est un ancien fonctionnaire du Likoud qui est aujourd'hui stratège en matière de sécurité nationale au sein du groupe de réflexion Jerusalem Institute For Security and Strategy et chercheur au sein de l'Israel Defense and Security Forum. Bien que Military Review n'approuve ni ne s'oppose aux options et au raisonnement de Dostri, la publication de cette opinion montre que les États-Unis ont mis cette option sur la table, tandis que la Maison-Blanche continue de se présenter comme si elle était la voix de la retenue et de la raison, s'efforçant de trouver une « alliance palestinienne ou arabe » fiable, acceptable pour les États-Unis et Israël, qui s'occuperait de l'administration civile tandis que les États-Unis et/ou Israël s'occuperaient de l'occupation militaire et de l'élimination du Hamas et d'autres organisations de résistance palestinienne.
Il est intéressant de noter qu'Omer Dostri utilise la même terminologie que les porte-parole des pays de l'OTAN, tels que la vice-première ministre du Canada Chrystia Freeland et le chancelier allemand Olaf Sholtz, selon qui les « démocraties libérales » occidentales pensaient à tort que le néolibéralisme mondial « convaincrait » le monde d'adopter les structures de gouvernance démocratiques libérales occidentales. Ils ont conclu à l'échec de cette supposition, d'où la nécessité de renforcer l'OTAN et les capacités militaires pour faire respecter l'ordre international « fondé sur des règles », l'impérialisme américain étant la nation indispensable à laquelle tous les pays doivent obéir pour garantir la paix dans le monde.
Un article du Conseil atlantique, un groupe de réflexion de l'OTAN, rédigé par le coordinateur de la Maison-Blanche pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Brett McGurk, prétend présenter « la doctrine Biden » pour le Moyen-Orient. L'article a été publié à l'origine en février 2023, mais le Conseil atlantique affirme qu'il est pertinent pour l'objectif actuel des États-Unis au Moyen-Orient. Brett McGurk écrit : « Le cadre que nous nous efforçons de mettre en oeuvre comporte cinq principes déclaratoires. Il s'agit en fait d'une doctrine Biden, qui guide désormais l'engagement des États-Unis dans la région. » Le premier principe de la doctrine est le partenariat, le deuxième la dissuasion, le troisième la diplomatie, le quatrième l'intégration, ajoute-t-il, « et surtout, je pense que c'est l'esprit du Centre Hariri et du Conseil atlantique. Nous nous efforçons d'établir des liens politiques, économiques et sécuritaires entre les partenaires américains, dans la mesure du possible. » Le cinquième principe, ajoute-t-il, « est important pour tout diplomate américain, et ce sont les valeurs. [...] Nous promouvrons toujours les droits humains e et les valeurs consacrées par la Charte des Nations unies. »
Le Hamas a visé des cibles militaires légitimes le 7 octobre
L'ancien inspecteur en désarmement Scott Ritter a qualifié l'opération de résistance du 7 octobre menée par le Hamas et d'autres groupes de résistance palestiniens de « raid militaire le plus réussi du siècle ». Dans son article, Scott Ritter affirme qu'il s'agissait d'un raid militaire mené avec discipline et précision, et non d'un acte de terrorisme. Les cibles principales étaient israéliennes, y compris les kibboutz, précise Ritter, ajoutant qu'elles sont toutes considérées comme des cibles militaires légitimes et qu'elles sont intégrées dans la capacité militaire israélienne déployée contre le peuple palestinien.
Ritter rejette les scénarios israéliens comme étant de faux récits et a déclaré que la plupart des civils israéliens tués l'ont été par les forces israéliennes utilisant des hélicoptères Apache et des chars – et non par les forces de la résistance palestinienne. Tout ce qui s'est passé le 7 octobre correspond à ce que l'armée américaine qualifie de « raid militaire », mené avec grand succès par la résistance palestinienne. Les Palestiniens, écrit Ritter, « sont des gens qui ont souffert d'indicibles privations de la part de leurs occupants israéliens tout en attendant le moment où ils verront leur rêve d'une patrie palestinienne se réaliser. Ils savent qu'une patrie palestinienne ne peut être réalisée tant qu'Israël est gouverné par ceux qui adhèrent à la notion d'un Grand (Eretz) Israël, et que la seule façon d'éliminer ces gens est de les vaincre politiquement, et la seule façon d'enclencher leur défaite politique est de les vaincre militairement, ajoute-t-il en précisant que c'est ce que le Hamas est en train d'accomplir.
Selon Scott Ritter, le prix à payer est lourd si l'on veut avoir une chance d'avoir une patrie palestinienne.
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 25 - Novembre 2023
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