Devoir de mémoire
L'opposition honteuse du Canada à l'adoption d'une résolution claire de l'ONU contre la glorification du nazisme
La présentation suivante a été faite par les Jeunes pour le renouveau démocratique à la réunion virtuelle organisée par le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) le 11 novembre sous le thème « Le devoir de mémoire du Canada ».
Le 3 novembre, pour la 18e année consécutive, l'ONU a voté une résolution intitulée « Lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d'autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée ». La résolution était coparrainée par la Fédération russe et la République populaire de Chine.
Une fois de plus, le Canada, l'Ukraine, les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et d'autres pays de l'Union européenne ont voté contre. Malgré leur opposition, les Nations unies ont une nouvelle fois adopté la résolution par 112 voix contre 50, avec 14 abstentions. La résolution a donc été adoptée par la Troisième commission de l'Assemblée générale des Nations unies, qui traite des questions sociales, humanitaires et des droits de l'homme.
Une fois de plus, le Canada a fait tout son possible pour faire dérailler la résolution en s'appuyant sur la mentalité anticommuniste qui imprègne sa politique intérieure et étrangère depuis que les communistes soviétiques ont eu l'audace de renverser le pouvoir de la propriété privée en Russie en 1917 et d'établir le pouvoir soviétique. La déléguée du Canada a déclaré que la résolution était « problématique » parce qu'elle « ne reflète pas les formes contemporaines de racisme et n'abordait pas les questions relatives à la liberté d'expression ». Alors même que le monde entier se lève pour s'opposer à l'exemple le plus flagrant de racisme que constituent les attaques génocidaires d'Israël contre le peuple de Palestine, attaques qu'il soutient, le Canada continue de déclarer que sa définition du racisme est la bonne. C'est une façon indirecte de dire que toute opposition à Israël, au sionisme ou à l'occupation de la Palestine relève du racisme, de l'antisémitisme, de la promotion de la haine et du terrorisme et va à l'encontre des valeurs canadiennes. Alors même que le Canada réprime et persécute tous ceux qui ne répètent pas la ligne officielle de l'État canadien en faveur des crimes d'Israël, il continue de déclarer qu'il est le champion de la liberté d'expression. C'est à la fois arrogant et irrationnel. Il est plus que pathétique que le Canada trouve un mérite à s'élever contre la vague de notre humanité qui appelle les choses par leur nom et qui, du plus profond de son âme, déclare « Plus jamais ça ! ». Il s'élève contre le devoir de mémoire, qui est que les crimes de génocide, le nettoyage ethnique et les crimes contre l'humanité dont le monde a été témoin durant la Deuxième Guerre mondiale ne doivent jamais se répéter.
La prétention à la gloire du Canada dans le monde est de parader la supériorité coloniale de l'homme blanc qui a vu le jour dans l'Angleterre victorienne du XIXe siècle. C'était la proclamation des valeurs prétendument civilisées de la race maîtresse représentée par l'Empire britannique et le devoir envers le Roi et la Patrie. L'euphorie de la suprématie de l'empire britannique s'est éteinte avec le carnage de la Première Guerre mondiale, mais le Canada n'en continue pas moins de faire la promotion de ses valeurs au XXIe siècle. Avant la Première Guerre mondiale, la promotion des valeurs de l'empire atteignait des proportions légendaires au Canada. L'empire était considéré comme une force positive qui fixait les normes en matière de citoyenneté et d'immigration, de réussite des femmes, de tempérance, d'industrie, de suffrage et, bien sûr, de devoir. Les valeurs de l'empire servent à unifier l'empire et à assurer l'ordre dans les dominions du roi. Toutes les perspectives se limitent à cela et aucune autre n'est considérée. Au contraire, les autres perspectives ont été interdites, dénigrées et persécutées.
Que le Canada cherche à réaliser la même chose sur la base des mêmes valeurs au XXIe siècle est une cause perdue, et c'est ce que montre la vague actuelle de soutien à la Palestine. Il s'agit d'un véritable tournant dans l'histoire et nous devons tous veiller à ce qu'il favorise les peuples du monde. En ce sens, nous faisons tous partie de l'histoire et c'est vraiment important de s'en rappeler quand nous nous levons pour affronter chaque jour avec courage et conviction.
À l'ONU, la déléguée du Canada s'est ensuite jointe aux États-Unis pour s'opposer au texte de la résolution présentée par la Fédération de Russie parce que, selon eux, la Russie utilise le « néonazisme » comme prétexte pour justifier son agression territoriale illégale en Ukraine. Qualifiant la résolution russe de « faux narratif », ils ont dit qu'elle sape les véritables tentatives de lutte contre le néonazisme.
Dans ses remarques à l'appui de la résolution, le diplomate russe Grigory Lukyantsev a noté que des marches de néonazis et des processions aux flambeaux en l'honneur de ceux qui ont activement collaboré avec les nazis et ont été complices de leurs crimes ont lieu dans les rues de villes du centre de l'Europe. « Est-ce là la liberté d'expression que le Canada prétend défendre ? », a-t-il demandé.
La déléguée du Canada devrait expliquer en quoi l'élimination des néonazis, qui est un objectif déclaré de l'opération spéciale russe en Ukraine, est un « faux narratif », alors que l'entraînement militaire par le Canada d'organisations ouvertement néonazies comme Azov et d'autres en Ukraine, qui se proclament les héritiers du legs fasciste d'individus comme Stepan Bandera, vise l'idéal supérieur de garantir leur « liberté d'expression » !
Les agissements du Canada à l'ONU montrent que les ovations que le Parlement canadien a récemment accordées à un vétéran de la Waffen SS n'étaient pas une « erreur ».
L'Assemblée générale adopte cette résolution depuis 2005. La Russie a présenté la motion en disant que le monde est témoin, entre autres, de la montée de l'islamophobie, de la christianophobie et de l'antisémitisme. Elle note que certains pays ont commencé à faire la guerre aux monuments commémoratifs érigés à la gloire de ceux qui ont combattu le nazisme, ajoutant que « l'approbation de ce document n'est pas seulement notre devoir envers ceux qui ont créé l'ONU, c'est aussi notre devoir envers les générations futures ».
Dans sa version adoptée, la résolution invite l'Assemblée à s'alarmer de la propagation, dans de nombreuses régions du monde, de divers partis politiques, idéologies et groupes extrémistes à caractère raciste ou xénophobe, y compris les néonazis et les groupes de skinheads.
En outre, le texte prévoit que l'Assemblée générale condamne fermement les actes de glorification et de promotion du nazisme, comme l'exécution de graffitis et de peintures pronazis, notamment sur les monuments dédiés à la mémoire des victimes de la Deuxième Guerre mondiale. Le Canada, avec son monument à Ottawa dédié aux victimes du communisme, aurait certainement un problème à cet égard.
La résolution réaffirme également la condamnation par l'Assemblée générale de toutes formes de déni de l'Holocauste, ainsi que de toute manifestation d'intolérance religieuse ou de violence à l'égard de personnes ou de communautés en raison de leur appartenance ethnique ou de leurs croyances religieuses.
Plus tôt dans la journée, un amendement hostile a été proposé par l'Albanie, l'Australie, le Japon, le Guatemala, le Libéria, les Îles Marshall et la Macédoine du Nord. Cet amendement reprend l'argument du « faux narratif » avancé par les États-Unis et le Canada. Il accuse la Russie de vouloir « justifier » son « agression contre l'Ukraine » en invoquant l'élimination du néonazisme. L'amendement a été adopté par 66 voix contre 26, avec 67 abstentions.
Il convient de noter que même après avoir réussi à faire modifier la motion originale de cette façon, pour condamner la Russie, ceux qui ont voté pour l'amendement ont continué de s'opposer à l'adoption de la résolution dans son ensemble.
Cuba, en particulier, a interpellé ces pays en disant qu'aucun de ceux qui ont voté en faveur de l'amendement n'a voté en faveur du texte tel qu'il a été amendé. Le représentant de Cuba a déclaré que sa délégation n'était pas d'accord avec l'amendement.
La Malaisie a dénoncé la farce de ceux qui ont approuvé l'amendement, y compris Israël, comme étant les auteurs les plus flagrants de racisme et de xénophobie : « Un pays abuse d'un terme associé à une période sombre de l'histoire pour attaquer sans discernement une population entière, causant la mort de femmes et d'enfants pour la plupart. » Le délégué de la Malaisie a souligné que sa délégation s'était dissociée du paragraphe 4 contenant l'amendement parce qu'il déplaçait l'accent d'une résolution thématique vers une résolution visant des pays spécifiques.
Le représentant de la Chine a souligné qu'il s'agissait d'une résolution thématique par nature. La Chine a regretté l'imposition d'un contenu spécifique à un pays. Parlant du Japon, il a fait remarquer qu'il est ironique que parmi les auteurs de l'amendement se trouve un pays qui a falsifié l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale en refusant d'admettre ses crimes de guerre, y compris des crimes massifs de violence sexuelle. La Chine, tout en votant en faveur de la résolution, s'est également désolidarisée de l'amendement.
De nombreux autres pays ont fait comme Cuba, dont la République populaire démocratique de Corée, l'Algérie, l'Égypte, la Syrie, le Sénégal, le Nigeria et d'autres. Ils ont voté en faveur de la motion condamnant la glorification du nazisme, même telle qu'amendée, tout en se dissociant de l'amendement hostile et provocateur.
En conclusion, alors qu'à l'échelle mondiale les choses semblent plus compliquées que jamais, elles deviennent en fait plus simples. La raison en est que les peuples du monde parlent en leur propre nom et réfutent les positions qui concordent avec les arguments avancés à l'origine par les hitlériens pendant la Deuxième Guerre mondiale. Les peuples du monde ont déjà rendu leur verdict sur les crimes des nazis à l'époque et ils ne tolèrent pas qu'ils se reproduisent aujourd'hui.
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 24 - Novembre 2023
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