Israël continue son assaut criminel malgré les «pauses humanitaires»

Des milliers de patients, de personnes déplacées et de membres du personnel fuient
après avoir été chassés de l'hôpital al-Chifa sous la menace des armes par les forces de défense israéliennes, le 18 novembre 2023.

Malgré l'annonce de « pauses humanitaires » pour soulager les souffrances et la famine de la population de Gaza, Israël poursuit l'escalade de ses atrocités avec de nouvelles attaques contre des hôpitaux, des mosquées et des écoles des Nations unies et l'expulsion par la force de milliers de patients de l'hôpital al-Chifa et de personnes qui y avaient trouvé refuge, alors qu'aucun endroit de Gaza n'est sûr et qu'il n'y a pas de refuge. L'hôpital al-Wafa, un établissement de soins pour personnes âgées, a été bombardé et le directeur médical a été tué. Des dizaines de personnes ont péri dans le bombardement de la mosquée de Gaza par Israël.

Les rapports indiquent également que la Résistance a infligé des pertes considérables aux forces israéliennes, une vérité que les Forces de défense israéliennes (FDI) et le gouvernement israélien pensent pouvoir nier et cacher à l'opinion publique. Selon les annonces officielles, le gouvernement israélien reconnaît qu'environ 60 soldats des FDI sont morts depuis le 7 octobre. Cependant, cette fin de semaine le directeur du cimetière militaire du Mont Herzl, responsable de l'enterrement des soldats israéliens tués à Gaza, a déclaré : « Nous traversons actuellement une période où à toutes les heures il y a un enterrement, à toutes les heures et demie un enterrement, et on m'a demandé d'ouvrir un grand nombre de tombes. Nous avons enterré 50 soldats en 48 heures ne serait-ce qu'au cimetière de Mont Herzl. »

L'ancien ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman estime que « le cabinet de guerre a perdu le nord ». Les agences de presse rapportent qu'il voulait dire par là qu'Israël est actuellement confronté à l'une des plus grandes défaites militaires de toutes ses guerres précédentes, non seulement contre les Palestiniens, mais aussi contre les armées arabes. Le manque total de crédibilité des rapports officiels israéliens sur l'évolution des combats révèle une incapacité à documenter la moindre réalisation significative. Pour sa part, la Résistance dispose de documents montrant que de nombreux chars israéliens ont été détruits ou endommagés par des frappes directes, notamment à l'aide de missiles antichar Yassin 105, ainsi que des grenades improvisées propulsées par fusée (RPG). Selon les images satellites analysées par Al Jazeera, 383 véhicules militaires sont entrés dans Gaza au début de l'opération terrestre, le 27 octobre. Le 8 novembre, il a été confirmé que 136 véhicules militaires avaient été partiellement ou totalement détruits. Le 12 novembre, le nombre de véhicules partiellement ou totalement détruits par la Résistance palestinienne depuis le début de l'opération terrestre s'élevait à plus de 160. L'armée israélienne, quant à elle, n'a pas été en mesure d'établir des bases militaires permanentes et défendables à l'intérieur de Gaza. Tout ce qu'elle a réussi à démontrer c'est le carnage et sa capacité et son penchant à massacrer les Palestiniens.

Aux Nations unies

Le 17 novembre, la représentante de l'État de la Palestine s'est adressée à la Cinquième réunion de 2023 des Hautes Parties contractantes à certaines armes classiques, c'est-à-dire les signataires de la Convention. Dans un discours puissant intitulé « Plus jamais, c'est maintenant », la représentante palestinienne à l'ONU, Nada Abu Tarbush, a donné une réponse émouvante au représentant israélien. Elle a dénoncé la confusion que crée Israël sur l'identité palestinienne et vivement critiqué les déclarations des responsables israéliens qui considèrent les 2,3 millions d'habitants de Gaza comme des cibles légitimes. Elle a contesté la prétention d'Israël d'adhérer au droit international quand il cause plus de 11 350 morts, y compris des enfants, des journalistes et des membres du personnel de l'ONU. Sa présentation en vidéo peut être vue ici.

Volker Türk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, s'est adressé le 17 novembre à l'Assemblée générale des Nations unies. Après avoir présenté les statistiques des récentes victimes palestiniennes fournies par le bureau israélien, il a relevé quelques points saillants : 1) de nombreux civils sont incapables de se conformer aux instructions des forces israéliennes de se déplacer ailleurs face à l'imminence des bombardements; 2) la proposition israélienne actuelle d'une soi-disant « zone de sécurité » est intenable : la zone n'est ni sûre ni réaliste pour le nombre de personnes dans le besoin; 3) l'épuisement total imminent des réserves de carburant conduit à l'effondrement des approvisionnements d'eau, des égouts et des services santé cruciaux, et pourrait mettre fin au filet d'aide humanitaire qu'Israël a jusqu'à présent autorisé à entrer à Gaza.

Des épidémies massives de maladies infectieuses semblent inévitables et les civils « sont confrontés à la possibilité immédiate de mourir de faim ». Il a rappelé plusieurs principes du droit international humanitaire : 1) toutes les parties doivent, en tout temps, faire la distinction entre les civils et les combattants, et entre les biens de caractère civil et les objectifs militaires; 2) les attaques dirigées contre des civils ou des biens de caractère civil protégés – tels que les hôpitaux – sont interdites; 3) les attaques sans discernement sont interdites; 4) les attaques disproportionnées par rapport à l'avantage militaire probable – comme le risque constant causé par l'utilisation d'armes explosives à large rayon d'action par Israël dans des zones densément peuplées – sont interdites; 5) les déplacements forcés sont interdits; 6) la prise et la détention d'otages sont interdites; 7) les punitions collectives – comme dans le cas du blocus et du siège imposés par Israël à Gaza – sont interdites; 8) nul n'est au-dessus de la loi. [...] Toutes les allégations sérieuses de violations multiples et graves du droit international humanitaire et des droits humains – quels qu'en soient les auteurs – doivent faire l'objet d'une enquête rigoureuse et d'une obligation de reddition de comptes. »

Volker Türk s'est déclaré profondément préoccupé par les violences commises par les colons soutenus par les FDI contre des Palestiniens en Cisjordanie. Il a rappelé la position claire de l'écrasante majorité des membres de l'Assemblée générale et a déclaré : « Ces appels répétés de la communauté mondiale ne doivent pas être ignorés, mais mis en oeuvre immédiatement. Il doit y avoir un cessez-le-feu pour des raisons humanitaires et de droits humains, et un arrêt des combats – non seulement pour livrer la nourriture dont on a besoin d'urgence et fournir une aide humanitaire significative, mais aussi pour créer un espace qui permette de sortir de cette horreur. »

Au Congrès américain

La représentante au Congrès des États-Unis Ilhan Omar a présenté un projet de loi visant à bloquer la vente de bombes prêtes à assembler d'une valeur de 320 millions de dollars à Israël, en plein assaut contre la bande de Gaza. « Il est de la responsabilité du Congrès d'exercer un contrôle sur les ventes d'armes. C'est pourquoi nous ne devons pas autoriser des ventes d'armes qui seront utilisées pour violer directement le droit américain et international, les droits humains et notre propre position morale dans le monde », a déclaré la représentante. La résolution est coparrainée par les représentantes Cori Bush, Summer Lee, Alexandria Ocasio-Cortez, Delia Ramirez et Rashida Tlaib, qui ont toutes critiqué le soutien des États-Unis à la conduite de l'armée israélienne en Palestine.

Elle est également soutenue par plusieurs mouvements et organisations tels que Veterans Against War, Americans for Justice in Palestine action, Amnistie Internationale – États-Unis, Centre for Jewish Nonviolence et le U.S. Council of Muslim Organizations.


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Volume 53 Numéro 23 - Novembre 2023

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