Lettre ouverte de journalistes fustigeant la couverture déshumanisante de la mort de leurs confrères
Plus de 750 journalistes ont signé une lettre ouverte, publiée le 9 novembre, dans laquelle ils condamnent l'assassinat par Israël de reporters à Gaza et fustigent la couverture de la guerre par les médias occidentaux, rapporte le Washington Post. Les signataires de la lettre, dont des journalistes à l'emploi de Reuters, du Los Angeles Times, du Boston Globe et du Washington Post, affirment que les salles de rédaction sont « responsables du discours déshumanisant qui a servi à justifier le nettoyage ethnique des Palestiniens ». Selon le Washington Post, « pour certains journalistes, signer la lettre était un geste audacieux, voire risqué », ajoutant que « des journalistes ont été renvoyés de salles de rédaction pour avoir adopté des positions politiques publiques qui pouvaient les exposer à des accusations de partialité ». Une grande partie du texte de la lettre « porte sur les journalistes qui ont été tués au cours du conflit qui dure depuis un mois ». Le bureau gouvernemental des médias dans la bande de Gaza a déclaré le 6 novembre que 46 journalistes avaient été tués, y compris par des assassinats ciblés, depuis le début de l'agression israélienne sur Gaza le 7 octobre.
Dans une autre lettre ouverte, signée par des centaines d'écrivains juifs et publiée pour la première fois dans le magazine N+1, on lit : « Nous sommes horrifiés de voir la lutte contre l'antisémitisme utilisée comme prétexte à des crimes de guerre avec une intention génocidaire déclarée. »
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a publié la liste la plus complète à ce jour des journalistes tués dans l'exercice de leurs fonctions. Au 12 novembre, les enquêtes préliminaires du CPJ faisaient état d'au moins 40 morts parmi les journalistes et travailleurs des médias. Le CPJ enquête sur tous les rapports au sujet de journalistes et de travailleurs des médias tués, blessés ou disparus au cours de la guerre, qui s'est traduite par le mois le plus meurtrier pour les journalistes depuis que le CPJ a commencé à recueillir des données en 1992. Le CPJ reconnaît que sa comptabilité n'est pas complète et que sa base de données ne comprendra pas un grand nombre de ces victimes pour lesquelles il n'y a pas eu encore d'enquête approfondie sur les circonstances de leur mort. Le rapport du CPJ donne le nom de chaque journaliste tué, la date à laquelle il a été tué et l'organe de presse pour lequel il travaillait.
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 22 - Novembre 2023
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