L'« arsenal de la démocratie » de Biden

Les travailleurs américains aux premiers rangs de l'opposition au massacre des Palestiniens par Israël

Le président américain Biden a tenté de convaincre la classe ouvrière et le peuple des États-Unis d'appuyer une plus grande aide militaire à Israël parce que cela « élargirait les chaînes de production, renforcerait l'économie américaine et créerait de nouveaux emplois américains ». De façon éhontée, il a déclaré que le financement de la guerre signifierait que « les travailleurs américains bâtissent l'arsenal de la démocratie et servent la cause de la liberté ».

Ces affirmations sont catégoriquement rejetées par la classe ouvrière et le peuple des États-Unis. Les travailleurs et les étudiants partout au pays participent à des actions à la défense de la Palestine et de la démocratie en appelant à mettre fin à l'aide des États-Unis et au génocide commis par les États-Unis et Israël. Leur esprit internationaliste s'exprime par leur solidarité avec la Palestine, en nommant les enfants palestiniens et en refusant de reculer en dépit des menaces de congédiement, d'expulsions et autres.

Plus jamais pour personne

Lors de plusieurs actions partout aux États-Unis et ailleurs, l'appel « Plus jamais pour personne » a été lancé. Il est partie intégrante de l'appui à la Palestine et de l'opposition au génocide commis par les États-Unis et Israël et il invoque la résistance aux nazis lors de la Deuxième Guerre mondiale. Il invoque aussi les guerres de destruction menées par les États-Unis à l'étranger et les crimes monstrueux commis au pays, en particulier contre les Noirs, les Latinos, les immigrants, les Asiatiques ainsi que les peuples autochtones. Un grand sens de responsabilité sociale caractérise la situation, avec la participation de gens de diverses nationalités et de divers milieux à la dénonciation du rôle criminel des États-Unis au pays et à l'étranger, surtout aujourd'hui dans le contexte du génocide en Palestine.

Parmi les récentes actions, il y a eu celles à New York, où Voix juive pour la paix le 6 novembre et des gens de différentes religions et de différents milieux ont entouré la Statue de la Liberté. Cette action a eu lieu suite à la manifestation de milliers de personnes qui a fermé la Gare centrale de New York pendant l'heure de pointe du vendredi, et où 400 personnes ont été arrêtées. Au coeur des deux actions était le mot d'ordre « Pas en notre nom », présent sur les T-shirt, et « Un cessez-le-feu immédiatement ! ». Pas en notre nom reflète l'état de conscience qui reconnaît que Biden et le Congrès ne représentent pas le peuple et l'urgence de se ranger publiquement du côté de la Palestine en tant qu'expression de l'opinion publique générale aux États-Unis contre l'agression sioniste et contre l'appui que lui accordent les États-Unis.

Les gens n'acceptent pas que la Maison-Blanche prétende que Biden ne peut rien faire et exigent que, minimalement, il arrête de financer Israël et appuie plutôt l'ONU et les actions internationales exigeant un cessez-le-feu, au lieu de tenter d'obtenir un autre 14,3 milliards de dollars pour Israël.

La fraude que les États-Unis défendent les juifs a aussi été exposée par des manifestants qui ont rappelé que des membres de familles juives s'étaient fait refuser l'entrée aux États-Unis après la Deuxième Guerre mondiale pendant que des criminels de guerre nazis, eux, ont pu rentrer. Les familles de survivants de l'Holocauste étaient aussi présentes pour dénoncer le génocide actuel commis par les États-Unis et Israël.

La ville de New York a la plus importante population juive à l'extérieur d'Israël et les sionistes prétendent souvent que c'est leur château fort. Ces actions – et plusieurs autres partout au pays où des juifs participent ou organisent la résistance – ont exposé cette fraude. Les juifs d'aujourd'hui et d'hier sont une importante composante de la lutte pour le progrès, y compris dans le mouvement communiste et ouvrier. Ce sont les sionistes, eux-mêmes des collaborateurs avec les Nazis, que les États-Unis ont toujours protégés et défendus, y compris d'abord et avant tout en veillant à ce qu'Israël soit établi en tant que base politique et militaire à leur disposition dans la région. L'appui des États-Unis et le financement massif qu'ils procurent à Israël est ce qui permet à celui-ci de commettre ses crimes horribles – faisant des États-Unis un complice, coupable autant qu'Israël, de génocide.

Il y a eu plusieurs autres manifestations et ateliers le 9 novembre, dans le cadre des débrayages des étudiants d'écoles secondaires et d'universités de plusieurs endroits. Le 11 novembre, la journée des anciens combattants aux États-Unis, il y a eu des webinaires et d'autres activités à la mémoire des vétérans du mouvement de résistance, tels que les prisonniers politiques Mumia Abdul Jamal et Leonard Peltier. Eux et plusieurs autres ne sont pas oubliés. Diverses actions se poursuivent et, dans chacune, les gens exigent un cessez-le-feu immédiat et disent « Pas en notre nom » au génocide commis par les États-Unis et Israël.

Les débardeurs appuient les actions défendant la Palestine


Navire israélien bloqué à Oakland, Californie, 3 novembre 2023

Comme partie intégrante de la lutte pour défendre la Palestine, les gens entreprennent des actions pour bloquer le transport de matériel militaire en Israël. Il y a eu, par exemple, une ligne de piquetage au port d'Oakland, en Californie, sous la bannière : « Non à l'aide militaire à Israël ». Pendant neuf heures, un navire devant servir à transporter du matériel militaire en Israël a été paralysé et incapable de quitter le port. Les travailleurs portuaires ont respecté la ligne de piquetage. Finalement, le cargo s'est dirigé vers Tacoma, dans l'État de Washington, un des principaux ports au sud de Seattle, où des fournitures militaires devaient être transbordées à destination d'Israël. En dépit du fait que le jour et l'heure du chargement avaient été changés, 1000 manifestants sont aussi sortis à Tacoma pour bloquer le cargo pendant plusieurs heures.


Un navire à destination d'Israël est empêché de charger à Tacoma sur la terre ferme et par les défenseurs autochtones sur l'eau, 6 novembre 2023

Le gouvernement a dû recourir à l'armée pour charger le cargo, puisque les travailleurs portuaires ont appuyé l'action en refusant de traverser la ligne de piquetage. Un travailleur qui s'était rendu à bord est revenu en voyant la manifestation et a lancé le message : « Continuez de vous battre, formez des syndicats, montrez aux puissances de ce monde qu'unis, nous pouvons surmonter les massacres insensés et développer une conscience de l'humanité de tous à l'échelle mondiale. » Puis, dans l'eau, une douzaine de Guerriers de l'eau de la nation Puyallup, en kayak, ont à leur tour retardé le MV Cape Orlando, affublé du surnom « navire du génocide ».

Les travailleurs portuaires, surtout sur la côte ouest, ont une longue tradition de refus de traverser les lignes de piquetage et de transborder du matériel de guerre, comme celui en route pour Israël en 2021 et pour la guerre d'agression menée par les États-Unis contre l'Irak, et, avant cela, en participant au boycottage de l'apartheid en Afrique du Sud. Leur participation maintenant est un développement significatif du renforcement de la résistance, tout comme celle des travailleurs du transport en Espagne, en Turquie et ailleurs.

Boeing bloqué à Saint-Charles, au Missouri

Les défenseurs de la Palestine n'ont pas compté sur Biden et le Congrès pour arrêter la fourniture de l'aide à Israël. Ils ont érigé un piquetage devant l'usine de Boeing à Saint-Charles, au Missouri, près de 40 kilomètres à l'ouest de Saint-Louis. Près de 75 jeunes ont bloqué les trois entrées de l'édifice 598 de Boeing. Boeing est l'un des plus importants monopoles et profiteurs de guerre. L'action a interrompu la livraison de plus de 1000 bombes en Israël. Aucune expédition n'a eu lieu ce jour-là alors et les travailleurs ont été avisés de rester à la maison. Les manifestants ont déployé une bannière de 10 mètres portant le nom de près de 1300 enfants palestiniens – maintenant plus de 4000 – à avoir été massacrés par le génocide commis par les États-Unis et Israël.

Plusieurs contingents syndicaux se joignent à l'appui à la Palestine

Le Syndicat américain des postiers (APWU) est devenu, le 8 novembre, le plus important syndicat à appeler à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, se joignant à un mouvement de mobilisation syndical grandissant contre l'assaut d'Israël. Des dirigeants de l'APWU, qui représente plus de 200 000 employés du service postal des États-Unis et près de 2000 postiers dans le secteur privé, ont dit dans un communiqué que leur syndicat était « abasourdi et attristé devant la violence tragique et sans relâche en Israël et en Palestine ».

« En tant que syndicat qui défend l'égalité, la justice sociale, les droits humains et syndicaux et la solidarité internationale, nous nous unissons aux syndicats et aux gens de bonne volonté partout dans le monde dans leurs appels à la justice et à la paix », a dit l'APWU. Le syndicat dit que « la réponse d'Israël (à la violence du Hamas le 7 octobre) a assombri les perspectives de paix ». Il dénonce la mort de milliers de civils innocents, y compris 4000 enfants, tués par une campagne de bombardement acharnée et aveugle à Gaza. « Israël empêche l'accès à la nourriture, à l'eau, au combustible et aux fournitures médicales dans la bande de Gaza, ce qui constitue un crime de guerre. Une catastrophe humanitaire est en devenir tous les jours à Gaza. Des milliers de civils innocents pourraient mourir d'une mort entièrement évitable », dit l'APWU.

Pour mettre fin au massacre et commencer à répondre à l'horrible crise humanitaire, l'APWU appelle l'administration Biden à « exercer tout son pouvoir » en tant que « principal bienfaiteur étranger » d'Israël pour « contribuer à établir la paix dans la région » et faire en sorte « que l'argent des contribuables ne serve pas à prolonger la guerre ».

« Nous ajoutons notre voix aux appels à un cessez-le-feu immédiat, à la libération des otages et à l'aide humanitaire massive pour la population de Gaza. L'humanité n'en demande pas moins », concluent les signataires de la déclaration de l'APWU, le président Mark Dimondstein, la vice-présidente exécutive Debby Szeredy et la secrétaire-trésorière Elizabeth Powell.

L'APWU compte parmi les près de douze syndicats américains ayant appelé à un cessez-le-feu à Gaza. On rapporte dans Labor Notes que le 20 octobre, lors d'une réunion du Conseil central syndical de Thurston-Lewis-Mason à Olympia, dans l'État de Washington, où une résolution a été adoptée à l'unanimité, appelant leur fédération à « appuyer publiquement un cessez-le-feu immédiat et les droits égaux pour les Palestiniens et les Israéliens », le syndicat indépendant des travailleurs unis en électricité, radio et machinerie a publié un appel décrit comme étant « un appel syndical à un cessez-le-feu immédiat en Israël et en Palestine » et demandant « à tous les membres du syndicat » de l'appuyer.


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Volume 53 Numéro 21 - Novembre 2023

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