Aujourd'hui, nous sommes tous Palestiniens!

La chose la plus évidente

– Anna Di Carlo –

Alors que l'État d'Israël, soutenu et financé par les États-Unis, commet les crimes les plus odieux contre l'humanité à Gaza et en Cisjordanie, l'incapacité des Nations unies à l'arrêter est évidente plus que jamais. La nécessité de démocratiser les relations internationales afin que la majorité des pays prennent des décisions qui soient applicables et que fin soit mise à la situation dans laquelle les États-Unis sont considérés comme la nation indispensable et où tout le monde se réfère à eux pour prendre les mesures qu'ils souhaitent, est également évidente. Il est clair aujourd'hui, face aux crimes odieux d'Israël, que les États-Unis et leurs intérêts tiennent les peuples du monde entier en otage.

De nombreux pays font de leur mieux pour sortir de l'impasse, notamment en retirant leurs ambassadeurs de Tel-Aviv, tandis que les peuples du monde continuent d'exiger justice et un cessez-le-feu. Les peuples du monde parlent en leur propre nom contre l'impasse intolérable, tandis que ceux qui créent l'impasse prétendent parler en leur nom avec une conception irrationnelle de la démocratie et du droit international.

Alors que les peuples et les pays du monde entier continuent d'exiger en nombre grandissant qu'on arrête Israël, Israël poursuit son action criminelle sans relâche, avec des conséquences de plus en plus tragiques. La colère des peuples du monde s'accroît à chaque jour qui passe, et avec elle grandissent l'héroïsme du peuple palestinien et la détermination des peuples du monde entier à se tenir à ses côtés comme une seule humanité menant une seule lutte contre l'impunité. Les partisans de l'apaisement face à l'occupant israélien et tous ceux qui se concilient avec lui ne survivront pas à ce tournant de l'histoire. Ils n'échapperont pas à la colère des peuples, quels que soient leurs efforts pour criminaliser la dissidence ou justifier ce qui ne peut l'être. Le peuple palestinien l'emportera !

Le Conseil de sécurité semble incapable de jouer le rôle qui lui a été assigné après la Deuxième Guerre mondiale parce que les États-Unis ont usurpé le pouvoir en son sein. La paralysie au Conseil de sécurité donne l'impression que les grandes manifestations des peuples du monde entier ne servent à rien, mais ce n'est pas le cas. Les manifestations sont une preuve évidente de ce que veulent les peuples du monde entier. Les manifestations de masse et les prises de position à l'Assemblée générale des Nations unies ont montré que les peuples du monde et la majorité des pays exigent que les attaques génocidaires d'Israël cessent. Ils exigent un cessez-le-feu. Ils exigent qu'Israël rende compte de ce qu'il fait aujourd'hui et de ce qu'il a fait au cours des 75 dernières années, depuis la première Nakba (catastrophe) en 1948.

En Palestine même, les actes d'héroïsme du peuple expriment la nécessité de trouver un moyen d'aller de l'avant. Il en va de même du courage et de la résistance des médecins, des infirmières et du personnel soignant, du personnel des institutions humanitaires, des agences et des organisations non gouvernementales. Le courage et la résistance des journalistes palestiniens sur le terrain à Gaza et en Cisjordanie sont sans égal. Ils sont déterminés à faire savoir au monde ce qui se passe aux mains des sionistes israéliens, malgré le prix à payer pour eux-mêmes et leurs familles. Tout cela renforce la détermination des peuples du monde à s'unir au peuple palestinien. Ils sont convaincus qu'Israël, les États-Unis et leurs semblables, y compris le Canada, doivent rendre des comptes. Leur capacité à maintenir le peuple palestinien sous une occupation sans fin où il est humilié, violé et maltraité chaque jour de l'année doit cesser.

Alors qu'il s'agit de la réalité objective de ce qui se passe, les médias américains et anglo-américains et des pays comme le Canada, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et d'autres anciennes puissances coloniales veillent à ce qu'aucune alternative ne soit discutée ou mise en oeuvre. On prétend que si d'autres pays interviennent pour empêcher Israël de faire ce qu'il fait, cela peut provoquer une guerre de plus grande envergure. En d'autres termes, si nous ne donnons pas à Israël et aux États-Unis les coudées franches pour mener à bien leur plan génocidaire, nous pourrions être responsables d'une guerre majeure qui engloutirait le monde entier. La conclusion est qu'il n'y aurait rien d'autre à faire que d'attendre, quel qu'en soit le prix.

Les calculs et les interprétations des calculs vont de pair avec des menaces implicites : si Israël n'est pas autorisé à atteindre son objectif déclaré d'éliminer le Hamas, même si cela signifie anéantir le peuple palestinien, les choses pourraient devenir incontrôlables. C'est inadmissible. C'est fait pour décourager les peuples du monde et leur faire perdre espoir.

Les scènes de carnage provoquées par Israël sont destinées à nous submerger, à provoquer la paralysie et l'inaction. Les médias dissimulent le rôle des États-Unis dans le génocide palestinien tout en affirmant que les États-Unis tentent de « faire accepter à Israël » une « pause humanitaire » et de « faire respecter le droit humanitaire ». L'objectif est également de s'assurer que les peuples n'envisagent pas d'alternatives qui leur soient favorables. Il s'agit de permettre aux États-Unis et à Israël de dire que leur cause est juste et que ce sont eux qui décident, que leur accord est nécessaire pour toute solution.

Cela ne marchera pas.

Tout cela vise à dissimuler le point évident dans tout cela, à savoir la nécessité de renouveler et de démocratiser les relations internationales afin que les États-Unis et les anciennes puissances coloniales qui se sont partagé l'empire ottoman à la fin de la Première Guerre mondiale soient privés de toute autorité de décider de l'issue des luttes que mènent les peuples pour la reconnaissance de leur droit à l'existence. La puissance militaire est présentée comme le facteur déterminant, mais c'est faux. C'est la lutte des peuples pour leur émancipation qui est le facteur déterminant. Tout doit être fait en ce moment pour activer le rôle du facteur humain, de la conscience sociale qui est décisive pour établir un point de vue favorable aux peuples. Les peuples du monde libèrent leur propre créativité pour atteindre les objectifs qu'ils se sont eux-mêmes fixés. C'est leur action qui changera la situation en leur faveur. Voilà une certitude sur laquelle nous pouvons compter.


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Volume 53 Numéro 21 - Novembre 2023

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