Monument anticommuniste à Ottawa
Au nom de la «diligence raisonnable», le Canada reporte l'inauguration du «Monument aux victimes du communisme»
Piquet d'information à l'emplacement du monument anticommuniste
à Ottawa, 21 août 2020.
À la suite des révélations sur collaboration du gouvernement du Canada et des collaborateurs nazis de la Deuxième Guerre mondiale au parlement du Canada le 22 septembre, il a été annoncé que l'inauguration officielle par le gouvernement du Canada de son « Monument aux victimes du communisme – Le Canada, une terre d'accueil » – un projet inspiré par des collaborateurs et apologistes nazis dans et à l'extérieur du gouvernement – qui devait avoir lieu cet automne, a été reportée [1]. Jusqu'à aujourd'hui, peu importe le nombre de Canadiens qui ont décrié le projet ou dénoncé son financement et son objectif, le gouvernement a trouvé le moyen de le poursuivre. Et il semble qu'il soit en train de faire la même chose une fois de plus.
Sur son site web, Patrimoine Canada affirme : « Note importante : Bien que l'inauguration du Monument aux victimes du communisme – Le Canada, une terre d'accueil ait été prévue avant la fin de l'année 2023, le gouvernement du Canada fait preuve de diligence raisonnable pour s'assurer que tous les aspects du Monument respectent les valeurs canadiennes en matière de démocratie et de droits de la personne. »
Patrimoine Canada ajoute : « Le gouvernement du Canada est engagé à mener à bien ce projet. L'inauguration du Monument aura lieu en 2024. La date sera déterminée en concertation avec Hommage à la Liberté, le principal promoteur du projet. »
Les Canadiens s'opposent à un tel projet depuis sa conception, tout comme ils se sont farouchement opposés au fait que le gouvernement canadien a décidé d'accueillir et d'encourager l'entrée de criminels de guerre au Canada. Parmi les personnes au nom desquelles des dons ont été faits figurent les SS lettons, l'Oustacha croate, les membres du gouvernement fantoche hongrois mis en place par les nazis et responsable de la déportation de la population juive à Auschwitz-Birkenau, la « Garde nationale » slovène fasciste et la Garde de fer roumaine – et cette liste n'est pas exhaustive. La liste des donateurs semble avoir disparu ou a été dissimulée mais tout indique que ce projet a été conçu pour glorifier le nazisme et pour justifier une cause visant à détruire la Russie d'aujourd'hui pour « venger » ce qu'on appelle les « victimes du communisme ». Il n'est pas passé inaperçu que le gouvernement du Canada n'a pas dépensé autant d'argent et d'efforts pour promouvoir un monument aux victimes de l'impérialisme américain partout dans le monde, ou du génocide colonial ni aux enfants enlevés et placés de force dans les pensionnats autochtones ni aux femmes, aux filles et aux personnes bispirituelles autochtones assassinées et disparues.
Le Canada officiel doit rendre des comptes pour les criminels que le monument aux soi-disant victimes du communisme vise à défendre et « commémorer ». L'affirmation selon laquelle le Canada fait preuve de « diligence raisonnable » reviendra hanter tous ceux tous ceux qui ont participé à ce projet criminel. Aucune tentative d'aseptiser les preuves pour cacher que ce projet a été conçu pour rendre hommage à ceux qui ont perpétré des crimes de guerre et des crimes atroces contre l'humanité ne réussira à le rendre acceptable. C'est un projet pourri et toutes les tentatives pour le rendre acceptable montre quel genre de démocratie et de droits humains que défendent que défendent le gouvernement du Canada et les partis cartellisés.
Ce que représente Hommage à la liberté ne peut être cautionné, peu importe l'argent et la reconnaissance qu'il a reçues des cercles officiels des États-Unis et du Canada. Les Canadiens ont sacrifié leur vie au cours de la Deuxième Guerre mondiale pour vaincre les héros dont on chante aujourd'hui les louanges. Les fondateurs et les bailleurs de fonds d'Hommage à la liberté sont la lie de la société. Prétendre que le monument est érigé « à la démocratie et aux droits humains », ou qu'il défend la sécurité de l'État contre le communisme ou une quelconque menace russe ou chinoise, ne convainc personne et ce que ses promoteurs représentent en dit long sur leurs intentions. Le gouvernement Harper et son ministre Jason Kenney, dont le mentor avoué, Aloysius Stepanic, a été responsable de l'assassinat de milliers de Serbes, ont été les premiers à s'engager dans cette voie. Ensuite il y a eu les gouvernements Trudeau dont la vice-première ministre participe elle-même à la glorification des collaborateurs nazis. D'autres dans des positions de pouvoir et d'influence sont aussi impliqués et il est maintenant temps de faire à nouveau la lumière sur cette affaire sordide.
Exigeons que le gouvernement du Canada fasse preuve de «
diligence raisonnable » devant tout le monde. Lorsqu'il
s'est lancé dans la croisade d'Hommage à la liberté dans le but
de détruire la contribution et le sentiment antifasciste des
Canadiens, son imposition d'un ordre du jour anticommuniste et
belliciste était claire. Aujourd'hui, le gouvernement tente
d'étouffer l'affaire. Il pourrait retirer l'information que
parmi les soi-disant victimes du communisme au nom desquelles
des dons sont faits il y a des organisations fascistes et leurs
dirigeants qui ont combattu avec Hitler. Il prétend que les
reçus pour les dons en leur nom étaient une sorte d'« erreur
involontaire » aux conséquences « imprévues ».Il n'y
parviendra pas.
Tout ce monument doit être démoli. Avec ou sans les dons et les
noms de ces nazis et de leurs collaborateurs, l'objectif de
faire du Canada un refuge pour les victimes du communisme est
inacceptable parce qu'il est basé sur les définitions de la
guerre froide de la démocratie contre le totalitarisme. Ces
définitions sont ressuscitées aujourd'hui pour inciter à des
divisions parmi les Canadiens, en présentant ceux qui ne se
conforment pas à l'idéologie dominante sur des questions
cruciales comme la guerre en Ukraine, les objectifs de l'OTAN,
la nécessité d'un nouvel ordre mondial où tous les pays sont
égaux, le rôle international du Canada dans le soutien à Israël
et la condamnation de ceux qui soutiennent le peuple palestinien
et s'opposent aux crimes de l'État israélien – comme des
antisémites et des terroristes, et ainsi de suite.
Tribute to Liberty était une organisation peu recommandable dès
le départ. Le gouvernement du Canada a beaucoup à expliquer sur
les raisons pour lesquelles il est associé à une telle
organisation et pourquoi il alloue des terres et des fonds
publics à la réalisation de son projet odieux. Il ne réussira
pas à faire passer ce projet pour ce qu'il n'est pas, quoi qu'il
fasse. Le monument doit être condamné et démoli et l'emplacement
qui lui a été attribué devrait être remis aux peuples
autochtones du Canada pour qu'ils en fassent ce qu'ils veulent,
sans ingérence du gouvernement mais à ses frais.
Notes
1. L'idée d'un monument
aurait germé lors d'une conversation de Jason Kenney avec
l'ambassadeur tchèque en 2007, dans la lignée de la campagne
anticommuniste qui se déroulait à l'époque en Europe de l'Est,
dans les Balkans et en Ukraine, et qui comprenait l'érection de
monuments à la gloire des forces fascistes, des marches et des
expositions publiques de symboles nazis, la réécriture de
manuels scolaires, les changements de nom de rues, etc.
Ayant suscité une vive opposition dès le départ, la taille, l'emplacement et la conception du monument, qui est appelé maintenant un monument commémoratif, ont été changés à plusieurs reprises, et le fait que d'abord le gouvernement Harper et puis celui de Trudeau ont investi des fonds publics dans un projet conçu par une organisation privée, a convaincu la Commission de la capitale nationale d'y allouer des terrains de bien public, à payer pour des remaniements jugés plus acceptables pour les Canadiens et autres. Assez !
Cet article est paru dans
Volume 53
Numéro 18 - Novembre 2023
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