Palestine
Un océan d'humanité se lève pour la Palestine
La semaine dernière, des manifestations ont eu lieu dans le monde entier, à grande échelle, pour soutenir le peuple palestinien. D'une seule voix, un océan d'humanité s'est levé contre les assauts génocidaires d'Israël, soutenu par les États-Unis et avec l'appui de la Grande-Bretagne, du Canada, de l'Australie et des pays européens, tous déterminés à maintenir leur hégémonie sur les affaires mondiales. Quels que soient les crimes que commet l'État sioniste israélien, les cercles officiels de ces pays leur trouvent des excuses au nom des droits humains, de la démocratie et de leur soi-disant ordre international fondé sur des règles. Le monde entier voit qu'ils offrent l'impunité à Israël pour les crimes qu'il commet et pour leurs guerres de destruction contre ceux qui refusent de se soumettre à leurs objectifs de domination mondiale.
Pendant ce temps, l'armée israélienne a informé les Palestiniens de Gaza qu'ils seraient identifiés comme « partenaires d'une organisation terroriste » s'ils ne suivent pas l'ordre d'évacuation forcée vers le sud. Les tracts distribués le 21 octobre s'adressaient aux habitants de Gaza et se lisaient comme suit : « Avertissement urgent aux habitants de Gaza. Votre présence au nord de Wadi Gaza met votre vie en danger. Quiconque choisit de ne pas quitter le nord pour se rendre au sud de Wadi Gaza pourrait être identifié comme complice d'une organisation terroriste. »
La dernière menace terroriste d'Israël intervient alors que des sources officielles, l'armée israélienne et les médias répètent qu'Israël est à la veille de lancer une invasion terrestre meurtrière à Gaza, tout en maintenant la rupture de l'approvisionnement en eau, en nourriture, en carburant et en électricité complètement dans la bande assiégée, quelles qu'en soient les conséquences pour la population.
Sous la pression internationale, Israël a autorisé le 21
octobre un convoi humanitaire de 20 camions à entrer dans la
bande de Gaza depuis le côté égyptien, par le point de passage
de Rafah, et 14 autres ont été autorisés le lendemain.
L'autorisation ne permet toutefois pas l'entrée de carburant
dans la bande de Gaza, ce qui signifie que les hôpitaux et
l'approvisionnement en eau restent paralysés. Les habitants de
Gaza assiégés dépendent de convois de 150 camions par jour pour
survivre. Après 16 jours sans eau, nourriture, carburant ou
électricité, il s'agit d'un acte cruel qui ajoute à la
souffrance du peuple palestinien et à la condamnation
internationale d'Israël, des États-Unis et de pays tels que la
Grande-Bretagne, le Canada, la France, l'Allemagne et d'autres
qui gardent le silence devant les crimes commis, tout en faisant
des déclarations qui les approuvent et en prenant des mesures
pour criminaliser la dissidence sous le prétexte que la
dissidence soutient le terrorisme.
Des camions d'aide au passage de Rafah entre l'Égypte et Gaza, le 22 octobre 2023
Le 18 octobre, les États-Unis ont opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui aurait appelé à des « pauses humanitaires » pour apporter une aide vitale à des millions de personnes à Gaza. L'échec du Conseil de sécurité de faire une première intervention publique sur la crise humanitaire provoquée par Israël fait suite au rejet d'un projet de résolution allant dans ce sens présenté par la Russie le 16 octobre.
Le bilan des attaques israéliennes dans la bande de Gaza s'élève à 4 651 morts, dont 62 % sont des enfants et des femmes, tel que recensé par le ministère palestinien de la Santé le 22 octobre. Selon les Nations unies, au 20 octobre, un tiers des habitations de la ville de Gaza avaient été détruites par les bombardements israéliens. Environ 1,4 million de Palestiniens ont été déplacés à l'intérieur de la bande de Gaza, dont près de 580 000 ont trouvé refuge dans 150 abris d'urgence désignés par l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de la Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Le nombre moyen de personnes déplacées par abri a atteint plus de 2,5 fois leur capacité d'accueil.
Selon le ministère du Logement de Gaza, au moins 42 % (164 756) de tous les logements de la bande de Gaza ont été détruits ou endommagés. Le ministère du Patrimoine et des Affaires religieuses, basé à Gaza, a annoncé que 26 mosquées ont été détruites.
Les partenaires de l'ONU en matière de santé indiquent qu'ils ont détecté des cas de varicelle, de gale et de diarrhée, imputables aux mauvaises conditions sanitaires et à la consommation d'eau provenant de sources non sécuritaires. « L'incidence de ces maladies devrait augmenter à moins que les installations d'eau et d'assainissement ne soient alimentées en électricité ou en carburant pour reprendre leurs activités », a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
Philippe Lazzarini, commissaire général de l'UNRWA, a lancé un
appel pour que cessent les attaques incessantes d'Israël contre
des lieux tels que les écoles, les hôpitaux et les domiciles de
son personnel dans la bande de Gaza.
Dans une déclaration publiée au cours de la fin de semaine, il a réaffirmé que la protection des civils devait être considérée comme « l'obligation légale non négociable » à tout moment.
« Soyons clairs : protéger les civils en temps de conflit n'est pas une aspiration ou un idéal; c'est une obligation et un engagement envers notre humanité commune », a déclaré le commissaire général de l'UNRWA.
M. Lazzarini a également appelé Israël à s'abstenir d'attaquer les installations civiles « dont les écoles, les hôpitaux, les lieux de culte et les maisons des civils, y compris celles du personnel de l'UNRWA ». Il a indiqué que 29 membres de son personnel ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre.
Des habitants de Gaza déplacés par la campagne de bombardements israélienne sont hébergés dans une école de l'UNWRA à Khan Younis, le 23 octobre 2023.
En Cisjordanie, des colons israéliens lourdement armés continuent de déloger les habitants de leurs maisons. « Au moins 84 ménages palestiniens, comprenant 545 personnes, dont plus de la moitié sont des enfants, ont été déplacés de 13 communautés d'éleveurs bédouins dans la zone C de la Cisjordanie depuis le 7 octobre sur fond d'intensification de la violence des colons et de restrictions d'accès », rapporte l'OCHA.
Cette semaine, Israël a ajouté les frappes aériennes à sa liste
de crimes ainsi que les attaques directes contre les
Palestiniens en Cisjordanie. Une opération des forces de
sécurité israéliennes comprenant des frappes aériennes a duré 28
heures dans le camp de réfugiés de Nur Shams en Cisjordanie. Au
moins 13 Palestiniens ont été tués, dont cinq enfants. Au moins
82 Palestiniens ont été tués rien qu'en Cisjordanie au cours des
16 derniers jours. Cette année, plus de 270 Palestiniens ont
déjà été tués en Cisjordanie, dont 20 % d'enfants et plus
de la moitié de réfugiés. L'Office de secours et de travaux des
Nations unies (UNRWA) a été contraint de suspendre ses services,
notamment les écoles, la santé et la collecte des déchets
solides.
Israël a de nouveau attaqué les aéroports syriens de Damas et d'Alep, causant des dommages matériels aux pistes, les mettant hors service, et tuant au moins un employé de l'aéroport, rapportent les agences de presse. Les attaques précédentes ont eu lieu le 12 octobre.
Bloomberg rapporte que des responsables américains sont fortement impliqués dans l'élaboration des plans israéliens visant à lancer une invasion terrestre de la bande de Gaza. « Trois hauts fonctionnaires israéliens, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, affirment que le rôle et l'influence des États-Unis dans cette guerre contre le Hamas sont plus profonds et plus intenses que tous ceux exercés par Washington dans le passé », a rapporté Bloomberg le 19 octobre. Les planificateurs américains ont apporté leur soutien total à la campagne de génocide menée par Israël à Gaza, car ils partagent apparemment le même objectif, à savoir « la destruction de l'infrastructure militaire du Hamas », sous le prétexte que la surveillance américaine « limitera les pertes parmi les deux millions de civils qui vivent à Gaza ».
Le 22 octobre, les Brigades Al-Qassam, l'aile militaire du Hamas, ont annoncé qu'elles avaient repoussé la première tentative des forces terrestres israéliennes d'entrer dans Gaza. Les Brigades Al-Qassam ont réussi à tendre une embuscade à une unité militaire israélienne à l'est de Khan Younis, après qu'elle ait franchi la clôture temporaire de plusieurs mètres. « Les combattants ont engagé le combat avec la force infiltrée, détruisant deux bulldozers et un char, et ont obligé la force à se retirer. Ils ont regagné leurs bases en toute sécurité. » Les autorités israéliennes ont seulement reconnu que l'incident s'était produit et que quatre soldats israéliens avaient été blessés, dont un grièvement.
Il s'agit du premier affrontement direct entre les combattants palestiniens de Gaza et l'armée israélienne massée à la frontière depuis le début de la guerre.
Par ailleurs, une importante déclaration a été faite le 21 octobre par le cheikh Naïm Qassem, secrétaire général adjoint du groupe de résistance libanais Hezbollah. Il y réaffirme l'entière solidarité du Hezbollah avec les organisations de la résistance palestinienne à Gaza.
« Le Hezbollah s'engage à suivre le rythme et à l'affrontement dans le cadre de sa vision pour servir la victoire de la résistance, la libération de la Palestine et d'al-Qods, et ce qui sert notre nation », indique la déclaration.
Le texte intégral de la déclaration suit, tel qu'il a été fourni par le Hezbollah aux médias arabes et internationaux par le biais de son canal sur Telegram.
Le député du Hezbollah auprès du secrétaire général, le cheikh Naim Qassem, a déclaré ce qui suit :
L'occupation mène une guerre systématique d'anéantissement et de destruction visant les civils, y compris les enfants, les femmes et les personnes âgées, à Gaza.
Le Hezbollah s'est engagé à suivre le rythme et à l'affrontement dans le cadre de sa vision pour servir la victoire de la résistance, la libération de la Palestine et d'al-Quds, et ce qui sert notre nation.
Aujourd'hui, nous sommes au coeur de la bataille et nous accomplissons des exploits. Trois brigades israéliennes font face au Hezbollah, tandis que cinq brigades font face à Gaza.
Si les événements continuent de se dérouler et nécessitent un engagement plus important de notre part, nous le ferons.
Ce que nous faisons actuellement dans le sud est une étape qui s'aligne sur la confrontation. Si la situation exige plus, nous ferons plus, et l'ennemi est perplexe.
Si l'ennemi intervient davantage, les choses prendront de l'ampleur, et nous disons à ceux qui nous contactent qu'ils doivent d'abord mettre fin à l'agression pour éviter que le conflit ne s'aggrave.
Nous ne sommes pas obligés de clarifier notre plan, et l'ennemi doit se contenter de la défaite qu'il a subie, sinon il devra faire face à une défaite encore plus grande, sans espoir de victoire.
L'incursion terrestre israélienne à Gaza sera un cimetière pour l'ennemi, et il n'y a rien d'autre devant lui que la défaite, alors que nous n'avons rien d'autre devant nous que la victoire.
Des manifestations ont également lieu en Israël. Des centaines de personnes ont participé à une manifestation devant le ministère de la Guerre le 21 octobre. Ils ont demandé le retour des Israéliens détenus par le Hamas et ont également appelé le premier ministre israélien Netanyahou à démissionner, le tenant comme responsable de la situation actuelle.
Ofer Kassif, membre de la Knesset, a été suspendu par le comité d'« éthique » de la Knesset pour 45 jours et s'est vu retirer son salaire, pour avoir parlé d'« un lien entre le contenu de l'Holocauste et la politique actuelle du gouvernement en temps de guerre ». M. Kassif a qualifié les bombardements israéliens et les plans d'invasion de Gaza comme une « solution finale » d'Israël au problème palestinien. Sa suspension est en guise d'avertissement aux membres de la Knesset qui devront « s'exprimer avec prudence en ce moment, à la lumière de la sensibilité du public » et s'abstenir de déclarations « qui pourraient nuire à la sécurité de l'État et du public pendant les combats ».
Ofer Kassif n'a pas cédé. Il a répondu : « Mes déclarations politiques contre l'occupation et la guerre ne sont pas des déclarations contre Israël, car la paix et la justice sont au service d'Israël et de ses habitants. Même en ces temps difficiles, je ne resterai pas silencieux et je continuerai de me battre pour le public et les principes pour lesquels j'ai été élu – la paix, l'égalité et la justice pour tous. »
Nous sommes tous des Palestiniennes et Palestiniens
La déclaration suivante a été publiée par le Syndicat des professeurs et des employés de l'Université de Birzeit, en Palestine occupée, le 11 octobre 2023 :
L'année 2023 restera dans l'histoire comme l'année où les Palestiniennes et Palestiniens se sont dressés avec bravoure face au fascisme colonial, pour défendre leurs maisons, leur humanité et leurs vies. Les Palestiniennes et Palestiniens, en tant que peuple, ont enduré plus d'un siècle de violence coloniale. Nous avons tout de même prospéré et nous continuerons à le faire. Nous ne parlons pas de notre droit à la résistance, il ne s'agit pas d'un droit, mais d'une façon d'être et d'un moyen de survie.
Le sionisme, l'État colonisateur et l'ensemble du système colonial issu de cette idéologie fasciste ne peuvent plus se cacher sous le masque de l'humanisme. En Palestine, en 2023, nous ne revendiquons pas notre droit à raconter. Notre capacité à raconter ne nous a jamais échappé, et la résistance dans toutes ses formes se passe de l'approbation préalable des codes figés du droit international.
Les opprimés n'ont pas à revendiquer l'autorité sur leur propre oppression; ce sont les événements historiques en cours – notre histoire – qui nous confèrent cette autorité. Nous ne considérons pas qu'il est de notre devoir d'exposer la barbarie sanglante du sionisme; leurs actions en tant qu'État fasciste et armée sanguinaires sont plus que suffisantes pour accomplir cette tâche. Il est de notre devoir par contre de nous saisir de ce moment non pas en tant que victimes, mais en tant que peuple qui se souviendra, survivra et résistera.
Notre histoire relatera cet épisode non seulement comme un témoignage de la brutalité coloniale, mais aussi comme un témoignage de notre détermination à vivre et à résister à cette brutalité. Nous restons attachés à notre terre et à notre humanité en tant qu'Arabes palestiniens et il n'est pas nécessaire de prouver notre humanité à ceux qui ont perdu la leur.
Il pourrait néanmoins être utile de nous rappeler, ainsi qu'aux autres, les crimes qui ont été et sont actuellement commis en Palestine – des crimes qui ont commencé avec l'imposition violente du sionisme sur la terre et le peuple de Palestine. Cette liste est longue et ne peut être résumée rapidement, mais pour celles et ceux qui ont choisi de se tenir aux côtés des opprimés, en solidarité avec notre lutte, nous vous demandons de garder ces points à l'esprit lorsque vous parlez de liberté et de libération – la tête haute, comme toujours, guidés par le devoir envers nos martyrs et par la justesse de notre cause. En dressant cette liste, nous nous rendons compte que des termes tels que « crimes de guerre », « génocide », « apartheid », « criminalité » et « inhumanité » sont inadaptés et insuffisants pour décrire ce que l'État d'Israël a fait et continue de faire :
- Une puissance coloniale ne peut revendiquer le droit à l'autodéfense contre le peuple soumis à son occupation. Il n'y a pas d'équivalence morale entre le colonisateur et le colonisé – même si les médias tentent de prétendre le contraire;
- Conformément à leur modus operandi, les militaires israéliens, dans leur guerre contre Gaza, ont directement ciblé notre peuple en bombardant des maisons, des hôpitaux, des orphelinats, des terrains de jeu, des écoles, des universités, des mosquées, des églises et des espaces publics, tuant délibérément autant de Palestiniennes et de Palestiniens que possible, bombardant même les morts dans les cimetières. Couper et cibler les conduites d'eau, les centrales électriques, les services d'urgence et autres installations civiles essentielles c'est l'action d'une puissance génocidaire, rendue encore plus agressive par le cynisme des discours sionistes sur la « pureté des armes » : cette pureté ne se réfère manifestement qu'à la capacité de leurs armes à être utilisées en tout temps et contre toutes les Palestiniennes et tous les Palestiniens.
- La violence de la couverture médiatique sioniste (reprise largement à travers le monde) persiste à blâmer les opprimés pour les crimes de l'oppresseur. L'ironie de la prétention sioniste au statut de victime se révèle à travers le génocide commis par l'armée israélienne, qui poursuit son objectif de vider la Palestine des Palestiniennes et Palestiniens. Ces crimes ne sont pas nouveaux et font partie intégrante du projet sioniste. Aujourd'hui encore, les massacres et l'exil forcé des réfugiés palestiniens se poursuivent et le monde entier assiste à la scène;
- Le racisme génocidaire flagrant du discours politique israélien : l'appel obscène, pornographique, à la mise à mort des Arabes lancé par les politiciens sionistes de tous les bords est du fascisme et ne peut être compris autrement que comme un soutien à la poursuite de la violence génocidaire et au fascisme colonial des occupants, inhérents à l'histoire de l'idéologie sioniste;
- La transformation de la bande de Gaza en prison et la condamnation criminelle à l'isolement, depuis maintenant seize ans, d'une population entière via le blocus et le siège sur Gaza;
- La criminalisation de la résistance, y compris l'auto-criminalisation du droit de résister. Tout le sang versé est imputé aux opprimés et les crimes de l'invasion coloniale sont systématiquement ignorés;
- L'injustifiable crime de silence et de complicité perpétré par les pays du monde entier – y compris les régimes arabes et musulmans soumis au pouvoir écrasant des États-Unis – qui, au pire, soutiennent ouvertement le génocide ou, au mieux, se font les témoins muets des crimes des colons;
- La complicité américaine évidente dans le massacre d'un peuple entier. Les sionistes et les américains, avec la complicité des régimes arabes, ont perpétré des crimes contre le peuple palestinien qui montrent ce qu'est le fascisme au XXIe siècle;
- Le crime historique continu que constitue le déni total du droit politique de la nation palestinienne à l'existence, à la résistance, au retour et à l'autodétermination.
Nous, Palestiniennes et Palestiniens, avons droit à la liberté. Il ne s'agit pas d'un droit inscrit dans les mots approximatifs des textes juridiques, c'est notre dignité humaine qui nous pousse à lutter pour la liberté. La résistance palestinienne a été criminalisée depuis le début de l'invasion coloniale de la Palestine. Maintenant que notre résistance a utilisé des tactiques de guérilla, nous sommes devenus les oppresseurs ! Quel est l'objectif de l'armée israélienne ? Incapable de contrer les résistants, l'aviation bombarde Gaza assiégée, visant tout et rien à la fois ! Essaient-ils, en vain, de poursuivre la guerre génocidaire commencée dès l'arrivée des sionistes sur notre terre ? D'achever l'effacement de 1948 ?
Compte tenu de tout ce que nous savons et de tout ce que nous avons vu, nous devons agir et choisir la justice et l'humanité et lutter contre l'oppression coloniale. Nous sommes tous des Palestiniennes et Palestiniens désormais, et nous devons tous agir immédiatement contre les vrais criminels et nous lever face au monstre colonial et à sa barbarie. Le sionisme est un projet de colonisation génocidaire qui repose sur une mythologie fausse et se nourrit d'une violence sans fin à l'encontre du peuple autochtone de Palestine – il doit être considéré et traité comme tel. Les discours sur la liberté – politique, académique ou sociale – tombent dans l'oreille d'un sourd tant que les vrais criminels ne sont pas nommés et traités comme tels.
Nous, en Palestine occupée – et toutes les Palestiniennes et tous les Palestiniens – ne nous faisons pas d'illusions sur les rêves poétiques du triomphe de la plume sur l'épée. L'épée a trop profondément entamé notre chair aux mains d'un ennemi à qui la communauté internationale hypocrite et l'histoire impériale ont accordé le monopole à la fois de l'épée (celle qui tue) et de la plume (celle qui raconte les tueries). En tant qu'intellectuels et universitaires travaillant en Palestine occupée, nous devons utiliser nos mots, même s'ils semblent futiles en ces temps décisifs. Nous avons foi dans les esprits courageux de notre peuple, dans notre résistance et dans le triomphe de la liberté, ainsi que dans nos droits inaliénables. Nous proclamons qu'en cette période historique critique et urgente, nous vaincrons – la justice vaincra. Nous ne sommes pas des victimes passives; nous avons été assassinés, mutilés et exilés par un État colonial mû par une idéologie haineuse et violente, mais nous ne nous laisserons pas réduire au silence. Notre résistance nous montre la voie, nous restons inébranlables et nous triompherons.
11 octobre 2023
Syndicat des professeurs et des employés de l'Université de Birzeit, Palestine occupée
(Pris sur le site web de l'Union juive française pour la paix)
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 14 - Octobre 2023
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