Le Canada annonce une mission de la GRC en Haïti
Le 5 octobre, deux jours après que le Conseil de sécurité de l'ONU ait autorisé l'entrée d'une force d'intervention en Haïti, Affaires mondiales Canada a annoncé son intention de déployer des agents de la GRC en Haïti « pour servir de formateurs dans le cadre d'une intervention militaire multinationale, les responsables promettant de mettre l'accent sur la prévention de la violence sexuelle », rapporte la Presse canadienne.
« La GRC envisage de s'attarder à la formation technique », a déclaré Lisa Vandehei, chef du groupe de travail interministériel sur Haïti à Affaires mondiales Canada. « La mission de formation du Canada, sa planification est toujours en cours de planification », a-t-elle déclaré devant le Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international le 5 octobre.
« Mme Vandehei a déclaré que le Canada était toujours en train d'évaluer sa contribution à la mission, ajoutant que le Kenya était prêt à lancer un déploiement dans les 90 jours suivant la ratification de la mission par son Parlement. Le déploiement devrait donc avoir lieu en janvier, toutes choses égales par ailleurs. Étant donné que les langues parlées au Kenya sont le swahili et l'anglais, les membres de la police kenyane seraient en train d'apprendre le français pour se préparer à leur mission. »
La Presse canadienne rapporte que Lisa Vandehei « a affirmé que la GRC formerait probablement les agents de la Police nationale d'Haïti (PNH) dans des 'domaines techniques très chirurgicaux' grâce à un modèle selon lequel chaque agent formé au Canada enseignerait ensuite à d'autres pairs haïtiens ».
« La GRC est la meilleure au monde dans plusieurs domaines du maintien de l'ordre dont la PNH a besoin », a-t-elle fait valoir.
Affaires mondiales Canada a déclaré dans un communiqué qu'Ottawa « se concentre également sur la prévention de la violence sexuelle et basées sur le genre » en Haïti. La Presse canadienne rapporte que la déclaration note que « les bandes armées utilisent la violence sexuelle comme moyen de contrôler la population ». « Lors de précédentes interventions militaires en Haïti, les habitants ont signalé une exploitation sexuelle généralisée de la part de leurs concitoyens et des armées étrangères, ce que Mme Vandehei a noté dans son témoignage. » Au vu de ces rapports, il semblerait que l'accent soit mis sur la dissimulation des violences sexuelles commises par les forces étrangères envoyées en Haïti.
« Nous sommes très conscients de cela, et particulièrement en ce qui concerne les violences sexuelles et basées sur le genre qui ont déjà lieu en Haïti, a-t-elle déclaré. Nous envisageons de travailler avec les Kenyans et les États-Unis sur la manière de mettre également à profit les leçons apprises de notre travail (historique) en Haïti. »
« Mme Vandehei a déclaré que l'objectif du Canada avec la mission multinationale est de garantir que la police dispose de la formation et de l'équipement dont elle a besoin pour maintenir l'ordre en Haïti après le départ des forces étrangères, et que la société dispose des institutions nécessaires à une démocratie viable », écrit la Presse canadienne. « Nous abordons cet enjeu avec les yeux ouverts, et c'est pourquoi nous créons une solution à multiples facettes », affirme Mme Vandehei.
Selon le rapport de la Presse canadienne, Lisa Vandehei a fait la lumière sur les récents efforts du Canada pour soutenir la Police nationale d'Haïti, notamment sur une annonce faite en juin par le Groupe international de coordination de l'aide internationale en matière de sécurité, au sein duquel le Canada gère la manière dont les différents pays soutiennent la PNH.
Elle a précisé « que le Canada coordonne les contributions de « plus de 26 pays », par exemple pour déterminer où l'équipement offert par les pays étrangers pourrait être le mieux utilisé en Haïti, s'il répond aux besoins locaux et s'il est interopérable avec les éléments existants.
De même, « le Canada aide à élaborer un calendrier de formation afin que les policiers étrangers puissent combler les lacunes identifiées par les responsables haïtiens et canadiens ». Elle a déclaré qu'une partie de l'idée consiste à retirer des cohortes pour les former en nombre qui ne perturberont pas une force de police déjà sous pression. « Mme Vandehei a noté qu'il y a environ 9000 policiers pour un pays de plus de 11 millions d'habitants. »
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 12 - Octobre 2023
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