De faux récits sur le Hamas pour inciter à la haine viscérale contre le peuple palestinien
Les bombes au phosphore blanc, déclarées armes illégales, sont
utilisées
par Israël contre les civils à Gaza.
À la suite des événements du 7 octobre en Palestine et en
Israël, les médias internationaux et de nombreux gouvernements
ont immédiatement dénoncé les actions du Hamas contre Israël. Le
Hamas est déclaré organisation terroriste. De nombreux médias
ont inventé des histoires sur la décapitation de bébés, le viol
de femmes et les massacres sanglants par le Hamas afin
d'alimenter un discours de haine qui cherche à justifier les
actions d'Israël visant les civils de Gaza qui, selon Israël,
sont utilisés par le Hamas comme « boucliers humains ».
De fausses images et de faux rapports d'actions prétendument commises par le Hamas sont apparus partout. Ils ont été démasqués et certains ont été retirés depuis, mais le récit se poursuit néanmoins. Il s'agit d'un assaut contre l'intelligence humaine, qui provoque angoisse et suffocation, car il impose qu'il n'y ait qu'une seule façon de penser, et cette façon doit être du côté de ceux qui condamnent les Palestiniens parce qu'elle condamne le Hamas. Pour citer le ministre israélien de la Défense, les Palestiniens sont des « animaux humains » et ils méritent de mourir. L'histoire n'existe pas. La vie réelle n'existe pas. Juste l'horreur utilisée pour justifier la prise de contrôle de toute la Palestine par Israël.
« J'ai ordonné un siège complet de Gaza. Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence », a annoncé le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, le lundi 9 octobre. Eau, nourriture, gaz, tout a été coupé pour assiéger le peuple palestinien.
Dans un communiqué du 8 octobre, le premier ministre Justin Trudeau dit que « le Canada condamne sans équivoque et avec la plus grande fermeté ces terribles attaques et réaffirme son soutien au droit d'Israël de se défendre, conformément au droit international. »
Il ajoute : « Nous réclamons la libération immédiate des otages et exigeons qu'ils soient traités conformément au droit international. Nous continuerons de surveiller la situation de près et nous sommes en contact avec nos partenaires internationaux pour que la paix et la sécurité soient rétablies dans la région. Nous devons tous nous employer à protéger les civils. »
Nous n'entendons jamais le gouvernement du Canada élever la voix pour protéger les civils palestiniens victimes de la violence et de la dépossession des colons, mais le premier ministre déclare : « À nos amis israéliens : les Canadiens sont à vos côtés. Le gouvernement du Canada est prêt à vous aider, car rien ne pourra ébranler notre soutien envers le peuple israélien. »
Pas un mot pour les familles palestiniennes endeuillées.
Le drapeau canadien a été mis en berne jusqu'au coucher du soleil le 9 octobre sur la Tour de la Paix et la Colline du Parlement, ainsi qu'au bureau du premier ministre au 80, rue Wellington.
À Québec, le drapeau québécois a été mis en berne sur la tour centrale du Parlement les 10 et 11 octobre, à la suite de ce qui a été défini comme des attaques terroristes et de la violence en Israël.
Montréal a mis en berne les drapeaux de ses hôtels de ville le 9 octobre, jusqu'à la tombée de la nuit, pour commémorer les victimes « des attaques terroristes et de la violence en Israël », a déclaré la mairesse Valérie Plante. Elle a dit que ses pensées allaient aux civils qui « subissent les conséquences tragiques de ce conflit ». Elle a exprimé sa solidarité avec « les populations israéliennes et palestiniennes de Montréal ».
Les manifestations de soutien à la cause palestinienne et pour la justice ont ensuite été qualifiées de propagatrices de haine. Plusieurs politiciens ont fait des déclarations à ce sujet. Le premier ministre du Québec, François Legault, a déclaré que la manifestation pro-Palestine visait à « célébrer ou supposément justifier l'assassinat de civils ». C'est « honteux » et « inacceptable », a-t-il déclaré. Ne voyant pas que ses paroles décrivent plutôt ses propres agissements, il a dit : « Je suis vraiment très déçu de voir ces personnes qui se permettent de poser des gestes comme ça dans des moments aussi tragiques, aussi tristes. »
La manifestation de Montréal a également fait l'objet de remarques incendiaires de la part du ministre fédéral de l'Immigration, Marc Miller, qui a déclaré : « J'ai honte et je suis dégoûté de voir ces scènes glorifiant la mort et la terreur à Montréal, la ville que j'aime et que je représente. Le Hamas est une organisation terroriste et personne ne devrait glorifier sa violence sanglante. »
La mairesse Valérie Plante a également alimenté le discours que les manifestants célébraient le terrorisme et la violence. Elle a dit : « S'il y a des gens qui manifestent, en justifiant ou en excusant l'attaque terroriste que le Hamas a faite, c'est inacceptable. Ça n'a pas sa place. On devrait être dans le soutien, la compréhension et dans l'aspect humain. Il y a plein de familles israéliennes qui ont perdu quelqu'un. On a une famille montréalaise qui a perdu un membre de sa famille là-bas. ». Elle a ajouté que les policiers ont le pouvoir d'intervenir lorsque des messages haineux sont propagés, mais que parmi les manifestants, il pouvait y avoir des gens qui marchent parce qu'ils s'inquiètent pour leurs proches en Palestine, pas nécessairement parce qu'ils appuient le Hamas. On tente ainsi de diviser les gens en laissant entendre que les éléments extrémistes dans leurs rangs doivent être éliminés et que la communauté a le devoir de se dissocier de l'extrémisme.
Le 12 octobre, dans un communiqué, les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux de la Justice et de la Sécurité publique ont publié une déclaration à l'issue d'une réunion à Bromont, au Québec. La déclaration aurait été faite « à la suite des appels à la manifestation et à l'agitation à l'échelle mondiale lancés par l'organisation terroriste Hamas ». On affirme que le Canada soutient la liberté d'expression légitime et de conviction qui doit comprendre « la condamnation unanime des actes odieux commis par l'organisation terroriste Hamas ». « Notre démocratie, poursuit la déclaration, est fondée sur le respect et la tolérance et nous demandons à l'ensemble de la population de demeurer solidaire pendant cette période difficile. Nos partenaires chargés de l'application de la loi et de la sécurité demeurent vigilants face à ces perturbations possibles et surveillent la situation de près afin d'assurer la sécurité de tous les citoyens canadiens. »
La cheffe néodémocrate de l'Ontario a demandé à Sarah Jama, élue plus tôt cette année lors d'une élection partielle à Hamilton Centre, de retirer une déclaration sur le conflit entre Israël et le Hamas et le premier ministre l'appelle maintenant à démissionner. Sarah Jama a publié une déclaration dénonçant « l'occupation de la Palestine depuis des générations » et ce qu'elle a qualifié d'apartheid et de violations des droits de la personne à Gaza. « Nous devons chercher une solution à ce cycle de mort sans fin et de destruction : mettre fin à toute occupation des terres palestiniennes et mettre fin à l'apartheid », a-t-elle écrit.
Depuis, Mme Jame a dit que le premier ministre Ford faisait pression sur elle pour qu'elle démissionne et que le chef du Parti libéral et le Centre Simon Wisenthal la prenaient également pour cible en raison de ses opinions.
Les faits montrent que Gaza a été transformée en un camp qui concentre 2,3 millions de personnes dans une petite zone où tous celles et ceux qui entrent et sortent sont contrôlés. La population a été privée d'eau, d'électricité et de nourriture et soumise à des bombardements et à la destruction non seulement des résidences, hôpitaux, écoles et espaces publics, mais aussi des lieux où elle a été forcée de se réfugier. Toutes les agences des Nations unies sont d'accord sur ce qui se passe à Gaza, mais les gouvernements du Canada, des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Allemagne, entre autres, poussent à l'irrationalité et dépeignent les partisans du peuple palestinien et de son droit au retour comme des semeurs de haine et des terroristes.
Leur politisation des droits humains signifie que certains citoyens valent plus que d'autres. Et, bien sûr, s'il s'agit d'animaux, ils ne méritent aucun droit. La définition des droits humains est désormais établie par des intérêts privés qui dictent quelle conscience est légitime et laquelle ne l'est pas et quelle conduite est acceptable en toute situation.
Tous les êtres humains ont des droits du fait qu'ils sont humains. Pour vivre leur humanité, ils ont besoin d'un toit, de nourriture, d'éducation, de travail, de services de santé et de liberté d'expression pour exprimer leur conscience et donner naissance à des projets qui résolvent les problèmes auxquels les êtres humains sont confrontés. Les Palestiniens sont des êtres humains qui demandent à vivre comme des êtres humains, à participer à la vie politique, sociale, culturelle et économique sur un pied d'égalité. C'est leur droit.
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) s'oppose catégoriquement aux accusations selon lesquelles ceux qui soutiennent le droit d'être du peuple palestinien encouragent la haine, alors que tous les faits montrent que les fausses nouvelles incitent à une haine viscérale du peuple palestinien en préparation du déclenchement d'une campagne terrestre de brutalité et de massacres sans entraves. C'est déjà le cas pour la population de Gaza, une population de 2,3 millions de personnes concentrée dans une zone très restreinte et privée de tout moyen de subsistance et, désormais, de résistance.
Nous devons veiller à ce que le discours sur les civils ne soit pas utilisé pour masquer l'enjeu fondamental : le peuple palestinien est citoyen de quel pays, de quel État-nation, dont le premier devoir est de le protéger, de subvenir à ses besoins, de défendre sa dignité ? Qui est responsable de sa sécurité ? Israël est la puissance occupante. En vertu du droit international, et notamment de sa résolution fondatrice qu'il n'a pas respecté, Israël, en tant que force occupante, est responsable de la protection des citoyens soumis à son occupation, doit être contraint de mettre fin à ces atrocités, tandis que les citoyens de tous les pays du monde doivent exiger de leurs gouvernements qu'ils respectent l'état de droit international et ne permettent pas que des crimes contre l'humanité soient commis à l'encontre du peuple palestinien au nom d'idéaux élevés et en s'opposant au terrorisme et à la haine. On peut se demander pourquoi l'État israélien n'a jamais fait l'objet de sanctions ou n'a jamais vu son statut de membre de l'ONU suspendu, alors que d'autres pays en butte à l'impérialisme américain subissent les pires punitions collectives que l'ONU et son Conseil de sécurité peuvent infliger.
Ensemble, nous ne faisons qu'un. Ensemble, nous devons être
solidaires du peuple palestinien qui lutte pour son droit à
l'existence.
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 11 - Octobre 2023
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