Briefing du secrétaire général de l'ONU au Conseil de sécurité
Le 27 septembre, les membres du Conseil de sécurité ont reçu un briefing du secrétaire général de l'ONU sur la mise en uvre de la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité pour la période de référence allant du 15 juin au 19 septembre de cette année.
La résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité « exige de nouveau d'Israël qu'il arrête immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et respecte pleinement toutes les obligations juridiques qui lui incombent à cet égard ». Les activités de colonisation se sont néanmoins poursuivies. Les autorités israéliennes ont établi des plans pour 6300 unités de logement dans la zone C, y compris la « légalisation » rétroactive, en vertu du droit israélien, de trois avant-postes près de la colonie d'Eli, à Jérusalem-Est, environ 3 580 unités de logement ont été avancées.
« Je reste profondément troublé par l'expansion incessante des colonies et des avant-postes israéliens en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, avec plus de 10 000 unités de logement avancées au cours de la seule période couverte par le présent rapport. Les colonies renforcent l'occupation, alimentent la violence, entravent l'accès des Palestiniens à leurs terres et à leurs ressources et compromettent systématiquement la viabilité d'un État palestinien dans le cadre d'une solution à deux États. Je réaffirme que les colonies n'ont aucune validité juridique et constituent une violation flagrante du droit international et des résolutions des Nations unies. J'appelle le gouvernement d'Israël à cesser toute activité de colonisation et à démanteler immédiatement les avant-postes, conformément aux obligations qui lui incombent en vertu du droit international. »
Les démolitions et les saisies de structures appartenant à des Palestiniens se sont poursuivies dans toute la Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est. Invoquant l'absence de permis de construire délivrés par Israël, qu'il est presque impossible aux Palestiniens d'obtenir, les autorités israéliennes ont démoli, saisi ou forcé à démolir 238 structures, déplaçant 183 personnes, dont 46 femmes et 91 enfants, et 32 structures financées par des donateurs.
Cinquante-neuf écoles, accueillant quelque 6 500 élèves palestiniens, risquent d'être démolies. La démolition et la saisie de structures palestiniennes, y compris de projets humanitaires financés par la communauté internationale, entraînent de nombreuses violations des droits de l'homme et soulèvent des inquiétudes quant au risque de transfert forcé. « J'appelle le gouvernement israélien à mettre fin à cette pratique, conformément à ses obligations internationales, et à permettre aux communautés palestiniennes de construire et de répondre à leurs besoins de développement », a déclaré le secrétaire général des Nations unies.
Le rapport fait également état de ce qui suit : « Au cours de la période considérée, 68 Palestiniens, dont 18 enfants, ont été tués par les forces de sécurité israéliennes lors de manifestations, d'affrontements, d'opérations de sécurité, d'attaques ou d'allégations d'attaques contre des Israéliens et d'autres incidents. Quelque 2 830 Palestiniens, dont 30 femmes et 559 enfants, ont été blessés. Sur ce nombre, 271 ont été blessés par des balles réelles et 2 119 par l'inhalation de gaz lacrymogènes. En outre, deux Palestiniens ont été tués et 73 blessés, dont trois femmes et 12 enfants, dans un contexte d'attaques massives par des colons israéliens. Les forces de sécurité israéliennes ont mené 1 042 opérations de perquisition et d'arrestation en Cisjordanie, au cours desquelles 1 504 Palestiniens ont été arrêtés, dont 88 enfants. Israël détient actuellement 1 264 Palestiniens en détention administrative, le nombre le plus élevé depuis plus d'une décennie. »
La résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité appelle les parties à s'abstenir de tout acte de provocation, d'incitation et de rhétorique incendiaire. Malheureusement, ces actes se sont poursuivis. Un ministre israélien a déclaré en entrevue : « Mon droit, ainsi que celui de ma femme et de mes enfants, de circuler sur les routes de Judée et de Samarie, est plus important que la liberté de circulation des Arabes. » Un membre de la Knesset israélienne a déclaré que tout « Palestinien fuyant un soldat des Forces de défense israéliennes doit être abattu », ajoutant qu'« un Palestinien qui s'approche d'un soldat de Tsahal doit aussi être abattu ». Un ministre israélien s'est rendu sur les lieux saints le jour de la commémoration juive de Tisha B'av et a appelé les Israéliens à « revenir » sur les sites et à « montrer notre gouvernance ».
Le secrétaire général a appelé Israël à « respecter les obligations qui lui incombent en vertu du droit international, notamment en ce qui concerne l'usage proportionnel de la force, et à mener des enquêtes approfondies, indépendantes et rapides sur tous les cas d'usage excessif de la force, en demandant aux responsables de rendre compte de leurs actes. « Je suis troublé par les multiples cas où des fonctionnaires ont utilisé une rhétorique dangereuse ou raciste et se sont livrés à des actes d'incitation », a-t-il dit.
Le secrétaire général a déclaré qu'il restait déterminé « à aider les Palestiniens et les Israéliens à mettre fin à l'occupation et à résoudre le conflit conformément au droit international, aux résolutions pertinentes des Nations unies et aux accords bilatéraux, afin de concrétiser la vision de deux États - Israël et un État palestinien indépendant, démocratique, d'un seul tenant, viable et souverain - vivant côte à côte dans la paix et la sécurité à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, sur la base des lignes d'avant 1967, avec Jérusalem comme capitale commune des deux États ». Depuis 30 ans, Israël montre qu'il n'a pas l'intention de respecter les obligations qui lui incombent en vertu du droit international et que la solution à deux États n'a jamais été son intention. Le peuple palestinien cherche courageusement à mettre fin à l'occupation, au régime d'apartheid et aux crimes de génocide commis à son encontre.
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 10 - Octobre 2023
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