La résistance palestinienne se lève avec l'opération Déluge d'Al-Aqsa
Des résistants palestiniens détruisent la barrière entre Gaza et
la Palestine occupée, 7 octobre 2023.
À l'aube du 7 octobre, les combattants de la résistance palestinienne ont lancé un assaut foudroyant depuis la Palestine occupée pour briser le siège de Gaza « par une offensive globale affrontant l'occupant par terre et par air, prenant le contrôle des terres palestiniennes, saisissant les colons et les soldats de l'occupation et lançant des milliers de missiles, écrit Samidoun, le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens. Les forces de la résistance palestinienne se battent pour avancer vers la libération de la Palestine ».
Le groupe rapporte que le général de brigade Nimrod Aloni est
l'un des dizaines d'otages capturés par la résistance
palestinienne. Les otages sont des soldats de l'occupation et
des colons capturés pour libérer les 5 250 prisonniers
palestiniens qui languissent dans les prisons de l'occupant,
dont les 1 350 détenus sans inculpation ni jugement dans le
cadre de la détention administrative, 39 femmes et 170 enfants.
L'opération, appelée Déluge d'Al-Aqsa, a été lancée à l'occasion du 50e anniversaire de la guerre de 1973, au cours de laquelle l'Égypte a repris le Sinaï occupé par les sionistes, « et devrait modifier l'orientation de la lutte en Palestine occupée, en passant de la résistance à la révolution et à la libération », écrit l'organisation. Elle explique que l'opération de résistance « est en réponse au flot continu de crimes contre le peuple palestinien, au meurtre quotidien de Palestiniens dans les rues de la Cisjordanie de la Palestine occupée, au siège de Gaza, au vol de terres pour les colonies, au déni du droit au retour des réfugiés, à l'exil imposé depuis plus de 75 ans, à la torture et aux mauvais traitements des prisonniers palestiniens, aux invasions continues de la mosquée Al-Aqsa et à 75 ans d'occupation sioniste et plus de 100 ans de domination impérialiste et de colonialisme dans l'ensemble de la Palestine occupée. Elle vise également à obtenir la libération des prisonniers palestiniens en tant que partie intégrante du peuple et de la terre palestiniens. »
Samidoun poursuit : « Il s'agit d'une réplique décisive à
l'ensemble du processus d'Oslo et de normalisation imposé aux
peuples palestinien et arabes au cours des 50 dernières années,
indiquant une nouvelle voie à suivre avec un objectif
clair : la libération et rien de moins. Elle s'appuie sur
la libération du sud du Liban de l'occupation par la résistance
libanaise, dirigée par le Hezbollah, en 2000, et sur la défaite
de l'invasion sioniste du Liban en 2006, ainsi que sur les
batailles héroïques successives menées par la résistance
palestinienne dans l'ensemble de la Palestine occupée et en
particulier à partir de sa zone de base de la résistance à Gaza.
»
Samidoun s'est joint au Masar Badil, le Mouvement alternatif de
la voie révolutionnaire palestinienne, pour appeler « les masses
de notre peuple palestinien, les partisans de la résistance en
exil et en diaspora, les alliés des forces et mouvements de
libération et les comités de solidarité avec le peuple
palestinien partout dans le monde à exprimer leur soutien à
l'héroïque résistance palestinienne, à hisser le drapeau de la
Palestine et les bannières de la résistance ». Le Masar Badil a
appelé ses organisations et ses sympathisants à « organiser des
manifestations et des événements populaires, politiques et
médiatiques pour dénoncer les crimes sionistes contre notre
peuple en Palestine occupée, et pour soutenir l'opération Déluge
d'Al-Aqsa annoncée par le commandant en chef des Brigades Izz
al-Din al-Qassam [aile militaire du Hamas], Mohammed Deif ».
Samidoun écrit : « La résistance palestinienne héroïque a ouvert un chapitre des combats pour la dignité et la fierté à l'aube du 7 octobre 2023 et elle répond maintenant à des décennies d'agressions sionistes, américaines et européennes continues et répétées contre les masses de notre nation arabe et islamique. »
Pour sa part, le Hamas a déclaré que cette opération appelée Déluge d'Al-Aqsa a été lancée le 7 octobre avec plus de 7 000 tirs de roquette à partir de la bande de Gaza vers Israël. Le mouvement de résistance palestinien Jihad islamique a également déclaré que ses combattants s'étaient joints à l'opération, tandis que le Hamas appelait les Palestiniens du monde entier à se battre et les groupes de résistance du Liban à se joindre aux combats contre Israël.
Israël a répondu par des frappes aériennes massives à
l'intérieur de Gaza, faisant des dizaines de morts et des
centaines de blessés et promettant des représailles sans
précédent : « Notre ennemi paiera un prix comme il n'en a
jamais connu », a déclaré le premier ministre Benjamin
Netanyahou. « Nous sommes en guerre et nous la gagnerons. »
Il a demandé à tous les habitants de Gaza d'évacuer les lieux
sous peine de subir les conséquences des frappes israéliennes,
alors que Gaza est une zone d'environ 365 km² où vivent 2,3
millions de Palestiniens et qui est soumise à l'occupation et au
blocus israéliens depuis 2007, ce qui signifie que les habitants
n'ont nulle part où aller.
Des Palestiniens inspectent les ruines des mosquées et des
maisons après les frappes aériennes d'Israël dans la ville de
Gaza, le 9 octobre 2023. Plus de 500 Palestiniens ont été tués
et environ 123 500 ont été déplacés par les bombardements
israéliens en date du 9 octobre.
Le 9 octobre 2023, la foule se rassemble pour les funérailles
d'Imad Jareh Adili, 15 ans, abattu la veille par les forces
coloniales israéliennes à l'entrée de Beita, au sud de Naplouse.
Ces forces ont tué au moins 11 Palestiniens en Cisjordanie lors
de manifestations de soutien à la résistance à Gaza et lors
d'affrontements avec l'armée.
Le ministre israélien de l'Énergie, Israël Katz, a déclaré le 7
octobre : « J'ai signé un ordre demandant à la société
d'électricité (Israël) de cesser de fournir de l'électricité à
Gaza. ». Les coupures de courant sont depuis longtemps
monnaie courante à Gaza et les ménages n'avaient de
l'électricité que quelques heures par jour, en rotation, les
jours précédant les récentes coupures. Les autorités de Gaza
chargées de l'approvisionnement en électricité affirment que
80 % de l'électricité fournie à Gaza par le réseau national
a été coupée à la suite de l'annonce d'Israël. Le 9 octobre, les
Nations unies ont indiqué que la centrale électrique de Gaza
était désormais la seule source d'énergie et qu'elle pourrait
être à court de carburant dans les jours à venir.
Dans son récent rapport (septembre 2023), la Commission
internationale indépendante des Nations unies chargée d'enquêter
dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est,
et en Israël, a conclu qu'« Israël a violé et continue de violer
le droit du peuple palestinien à l'autodétermination par son
occupation prolongée, la colonisation et l'annexion du
territoire palestinien occupé depuis 1967. La conséquence
juridique de la violation du droit du peuple palestinien à
l'autodétermination, qui est une obligation envers tous, incombe
à l'État d'Israël. L'occupation actuelle, qui dure depuis 56
ans, est illégale au regard du droit international. Le résultat
des actes illégaux entraîne des conséquences juridiques pour
Israël qui doit mettre fin au 'fait internationalement
illicite'. Tous les États et l'ONU ont également l'obligation
d'agir d'urgence pour mettre fin aux actes illégaux. »
Des enfants palestiniens remplissent des bouteilles d'eau après
l'annonce par les forces coloniales israéliennes d'un « siège
complet » qui les prive de nourriture, d'eau, de carburant et
d'électricité, le 9 octobre 2023.
Au 9 octobre, le bilan chez les Palestiniens s'élevait à 687
morts, dont 140 enfants, et plus de 2 900 blessés. Au moins 900
Israéliens ont été tués et plus de 2 616 blessés. Les Nations
unies indiquent que 123 538 Palestiniens ont été déplacés par
les combats. L'agence des Nations unies pour les réfugiés
palestiniens estime que 73 538 personnes sont réfugiées dans 64
écoles de Gaza, dont certaines sont désignées comme des abris
d'urgence.
Par ailleurs, 130 Israéliens seraient retenus en captivité et
environ 750 Israéliens sont actuellement portés disparus, selon
les médias israéliens. Les États-Unis ont déclaré que neuf
citoyens américains ont trouvé la mort au cours des hostilités
en Israël et dans les territoires palestiniens occupés.
Israël vient de lancer l'opération « Épées de fer » qui, selon
ses dires, est dirigée contre le Hamas, mais vise en fait
l'ensemble de la population de Gaza. Israël a rassemblé une
force de 300 000 hommes et prépare une attaque terrestre totale
sur la bande de Gaza. Le ministre israélien de la Défense, Yoav
Gallant, a annoncé un « siège complet » de la bande de Gaza le 9
octobre.
« J'ai ordonné un siège complet de la bande de Gaza. Il n'y
aura pas d'électricité, pas de nourriture, pas de carburant,
tout est fermé », a déclaré le ministre de la Défense. Le 10
octobre au matin, l'armée israélienne a rapporté que son
aviation a largué 2 000 munitions et plus de 1 000 tonnes de
bombes sur Gaza au cours des 20 dernières heures. Elle a
bombardé 20 tours d'habitation, des mosquées, des hôpitaux, des
banques et d'autres infrastructures civiles, selon les agences
de presse. Malgré le grand nombre de bâtiments civils touchés,
l'armée israélienne affirme avoir détruit 800 cibles militaires
à Gaza dans le cadre de sa campagne de bombardement. Le ministre
Gallant a déclaré : « Nous combattons des animaux humains et
nous agissons en conséquence. »
Salama Marouf, responsable des médias pour le gouvernement du
Hamas à Gaza, a dit que la déclaration de Yoav Gallant était «
une diversion pour justifier l'agression de l'occupation contre
des personnes et des biens civils ». Des observateurs de l'ONU
sont du même avis. Les frappes aériennes et les bombardements
israéliens à Gaza ont visé des maisons et des immeubles
d'habitation, dont certains sans que les habitants aient été
avertis d'évacuer les lieux, a rapporté le service de nouvelles
de l'ONU le 9 octobre. Par exemple, une frappe aérienne
israélienne dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, a tué
19 membres d'une même famille. Les frappes aériennes contre des
cibles civiles sans avertissement sont devenues la nouvelle
norme pour Israël. « L'exécution d'otages israéliens sera la
réponse aux attaques des forces israéliennes contre des
bâtiments résidentiels et des installations civiles », a déclaré
le Hamas dans un communiqué.
Des affrontements intenses entre les combattants de la
résistance et les troupes israéliennes sont également signalés
dans plusieurs villes de la Cisjordanie occupée, notamment à
Jénine, Naplouse, Jéricho et Hébron. Les médias palestiniens
font état de plus de 300 actes de résistance en Cisjordanie
depuis que le Hamas a commencé son opération, dont plusieurs
fusillades visant les troupes israéliennes. Le point de contrôle
de Jalameh a été incendié par des combattants palestiniens le 8
octobre. Des affrontements avec les forces israéliennes ont été
signalés dans la ville d'al-Issawiya, au nord-est de Jérusalem
occupée, et dans les quartiers de Wadi al-Jooz, Ras al-Amoud et
al-Thawri à Jérusalem-Est.
Réponse de la communauté internationale
Le président américain Joe Biden a ordonné au plus grand
porte-avions et aux avions de guerre américains de se rapprocher
d'Israël en signe de soutien à la guerre menée par ce pays
contre le peuple palestinien. Les États-Unis ont également
promis de fournir des munitions et des équipements à Israël, a
déclaré le 9 octobre le secrétaire américain à la Défense, Lloyd
Austin. Israël a également demandé à l'administration Biden de
lui fournir des intercepteurs de missiles Iron Dome
supplémentaires, des bombes de petit diamètre et des munitions
pour mitrailleuses.
Pour sa part, le premier ministre britannique Rishi Sunak a
déclaré que la Grande-Bretagne se tenait « sans équivoque » aux
côtés d'Israël et qu'elle lui a offerte une aide militaire
potentielle. Il a également publié sur les réseaux sociaux une
photo de Downing Street sur laquelle est projeté le drapeau
israélien, avec la légende suivante : « Nous sommes aux côtés
d'Israël ». Une autre photo a été projetée sur l'hôtel de ville
de Londres.
Le mouvement de résistance libanais Hezbollah affirme avoir tiré
des obus et des missiles guidés en direction des territoires
libanais occupés par Israël, en réponse aux bombardements
israéliens sur ses installations. Le Hezbollah affirme avoir
pris pour cible les sites de Radar, Zabdin et Ruwaysat Al-Alam
dans les fermes de Chebaa occupées par Israël. « Ces attaques
ont été menées pour la libération de ce qui reste de notre terre
libanaise occupée et en solidarité avec la résistance
palestinienne victorieuse, le peuple palestinien qui lutte et
qui est patient », écrit le Hezbollah dans un communiqué.
Le Qatar tient des négociations avec les organisations
palestiniennes et Israël en vue d'un éventuel échange de
prisonniers. L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a
condamné l'agression militaire continue d'Israël contre le
peuple palestinien, soulignant que la principale cause du
dernier conflit sanglant est le mépris du régime pour les droits
légitimes des Palestiniens. L'OCI affirme que « la poursuite de
l'occupation israélienne et le refus d'Israël d'adhérer aux
résolutions de la légitimité internationale, ainsi que
l'intensification du rythme de ses attaques et de ses crimes
quotidiens contre le peuple palestinien, sa terre et ses lieux
saints, et la privation de ses droits légitimes, sont la
principale raison de l'instabilité ».
La mission iranienne auprès des Nations unies affirme que
l'opération « Déluge d'Al-Aqsa » est une « défense légitime »
contre des décennies d'occupation israélienne. Elle rejette les
allégations selon lesquelles Téhéran aurait joué un rôle dans
l'opération militaire de grande envergure du Hamas. L'opération
a été « menée uniquement par la Palestine elle-même», déclare la
mission. « Les mesures résolues prises par la Palestine
constituent une défense tout à fait légitime contre sept
décennies d'occupation oppressive et de crimes odieux commis par
le régime sioniste illégitime. ».
Le ministère des Relations extérieures de la République de Cuba
a publié un communiqué le 8 octobre qui se lit comme suit : « La
République de Cuba fait part de sa plus vive préoccupation face
à l'escalade de la violence entre Israël et la Palestine,
conséquence de 75 années de violation permanente des droits
inaliénables du peuple palestinien et de la politique agressive
et expansionniste d'Israël.
Cuba exige une solution globale, juste et durable au conflit
israélo-palestinien, fondée sur la création de deux États, qui
permette au peuple palestinien d'exercer son droit à
l'autodétermination et de disposer d'un État indépendant et
souverain dans les frontières d'avant 1967, avec Jérusalem-Est
pour capitale.
«Le Conseil de sécurité des Nations unies doit remplir son
mandat et mettre fin à l'impunité d'Israël, la puissance
occupante, dont les États-Unis ont été historiquement complices,
en entravant de manière répétée l'action de cet organe, et
compromettant la paix, la sécurité et la stabilité au
Moyen-Orient.
«Cuba plaide pour la paix et la recherche d'une solution par la
voie de la négociation afin d'éviter une plus grande escalade
d'un conflit qui a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers
de personnes.»
L'Indonésie et le Pakistan ont également exprimé leur soutien
aux Palestiniens. Ils ont appelé Israël à cesser immédiatement
son agression brutale contre les Palestiniens. « L'Indonésie est
profondément préoccupée par l'escalade du conflit entre la
Palestine et Israël. L'Indonésie demande instamment l'arrêt
immédiat de la violence afin d'éviter de nouvelles pertes
humaines », déclare le ministère indonésien des Affaires
étrangères dans un communiqué. « L'origine du conflit, à savoir
l'occupation des territoires palestiniens par Israël, doit être
résolue, conformément aux paramètres convenus par les Nations
unies. ».
Cette déclaration intervient après que l'hôpital Indonesia,
situé dans la ville de Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza,
a été frappé par les forces israéliennes samedi [8 octobre],
tuant un des membres du personnel local de l'établissement.
L'organisation non gouvernementale indonésienne Medical
Emergency Rescue Committee (MER-C), qui a financé l'hôpital, a
vivement condamné l'attaque. « L'attaque directe contre le
complexe hospitalier indonésien de Beit Lahia, dans la bande de
Gaza, samedi, semble illustrer le fait que, dans la guerre
israélo-palestinienne, le droit humanitaire international n'est
jamais pris en considération par Israël », affirme le comité
dans un communiqué.
Le président du Pakistan, le Dr Arif Alvi, a critiqué Israël pour avoir supprimé les droits des Palestiniens, exhortant la communauté internationale à « jouer son rôle actif » pour apaiser les tensions entre Israël et la Palestine. « Les progrès vers la paix ne peuvent se matérialiser sans la condamnation de l'usurpation et de la brutalisation des droits et du peuple palestiniens par Israël », écrit le Dr Arif Alvi. « Un État palestinien viable et souverain doit être établi sur la base des frontières d'avant 1967 et des résolutions de l'ONU. La communauté internationale doit intervenir pour mettre fin au conflit, protéger les civils et uvrer en faveur d'une paix durable au Moyen-Orient. »
Riyad H. Mansour, observateur permanent de la Palestine auprès
des Nations unies, a exhorté la communauté internationale à ne
pas laisser Israël « mettre les bouchées doubles sur ses
terribles choix », mais à l'encourager à changer de cap et à lui
rappeler qu'« il existe un chemin vers la paix, où ni les
Palestiniens ni les Israéliens ne sont tués. Et c'est celui qui
est diamétralement opposé à celui sur lequel Israël s'est
engagé. » « Pour certains médias et hommes politiques,
l'histoire commence lorsque des Israéliens sont tués», a-t-il
dit, ajoutant que « notre peuple a enduré une année meurtrière
après l'autre. [...] Où est la protection internationale à
laquelle le peuple palestinien a droit lorsque la puissance
occupante viole le droit international et porte atteinte à ceux
qu'elle est tenue de protéger ? Les vies palestiniennes ne
méritent-elles pas d'être sauvées ? Les civils palestiniens
tués, les enfants palestiniens tués en Palestine occupée
auraient pu être épargnés. N'est-ce pas là une obligation morale
et juridique et une contribution à la paix ? Pourquoi rien n'est
fait lorsque les personnes tuées sont des Palestiniens ? Nous
devons réfléchir sérieusement à la logique que nous voulons voir
prévaloir ici. S'il s'agit de vengeance, de nombreux
Palestiniens auront le sentiment d'avoir beaucoup à se venger.
S'il s'agit de paix, le chemin vers la paix ne passe pas par un
renforcement de l'oppression et de l'occupation, mais par la fin
de celles-ci. On ne peut pas dire 'rien ne justifie le meurtre
d'Israéliens' et justifier ensuite le meurtre de Palestiniens.
Nous ne sommes pas des sous-hommes. Nous n'accepterons jamais
une rhétorique qui dénigre notre humanité et renie nos droits,
une rhétorique qui ignore l'occupation de notre terre et
l'oppression de notre peuple. »
Riyad H. Mansour a exhorté la communauté internationale à
envisager une voie différente, qui donne la priorité à la vie et
aux droits du peuple palestinien. Il a appelé à des mesures
égales de liberté et de sécurité, soulignant que s'élever contre
l'occupation n'est pas seulement la bonne chose à faire sur le
plan moral, mais aussi sur le plan juridique et politique.
« En octobre dernier, nous avons déclaré devant le Conseil de
sécurité : Le peuple palestinien sera libre, un jour ou l'autre,
d'une manière ou d'une autre. Nous avons choisi la voie
pacifique, celle que préconise la communauté internationale. Ne
laissons pas Israël nous prouver que nous avons tort, pour notre
bien et le sien. Lorsqu'Israël tente à présent de justifier une
nouvelle agression par les mêmes prémisses erronées, personne ne
doit dire ou faire quoi que ce soit pour l'encourager dans cette
voie. Nous ne savons que trop bien que les messages sur le
'droit d'Israël de se défendre' seront interprétés par Israël
comme un permis de tuer, de poursuivre sur la voie même qui nous
a conduits ici. »
Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni le 8
octobre pour discuter de l'évolution de la situation, mais n'a
pas été en mesure de publier une déclaration, aucun accord
n'ayant pu être trouvé.
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 10 - Octobre 2023
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