Lettres à la rédaction

La débâcle soulève de sérieuses questions sur Zelensky et l'Ukraine

Mes deux oncles qui sont morts courageusement en luttant contre les Nazis se retourneraient dans leur tombe s'ils apprenaient que ceux qui ont combattu du côté des nazis, ainsi que leurs descendants et promoteurs d'aujourd'hui, ont été « honorés » au Parlement canadien. Une ovation avec, en tête, le premier ministre Trudeau et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a été réservée à un nazi qui a combattu avec la 14e division Galicia des Waffen-SS, une bande militaire sanguinaire commandée par Heinrich Himmler.

Le Waffen-SS a été déclaré organisation criminelle aux procès de Nuremberg et, pourtant, au moins 2 000 de ses combattants ont été « légalement » accueillis au Canada après la Deuxième Guerre mondiale. Aussi incroyable que cela puisse sembler, l'un d'eux a été nommé chancelier de l'Université de l'Alberta, a été le président de l'Association des progressistes-conservateurs de l'Alberta et a reçu l'Ordre du Canada. D'autres membres des Waffen-SS ont aussi eu des postes importants.

Comprenons-nous vraiment qui nous finançons en Ukraine et dans quel but ? Comprenons-nous le danger que représente la promotion de vils provocateurs comme Zelensky et ses comparses ? Il suffit de penser à qui les appuient, l'impérialisme américain et l'OTAN, deux des plus grandes organisations terroristes au monde qui ont une longue et brutale histoire de guerres d'agression contre tous ceux qui leur résistent.

Un éducateur d'Edmonton

Peut-être une erreur, mais pas un écart

Selon Radio-Canada, si les partis de l'opposition demandent un vote sur une motion à la Chambre des communes appelant le président Anthony Rota à démissionner pour avoir convié la Chambre à honorer un nazi notoire, « plusieurs membres importants du cabinet du premier ministre Justin Trudeau ont dit à Radio-Canada qu'ils ne peuvent s'imaginer un scénario où les députés libéraux voteraient de sauver la peau de Rota ».

Il devient clair que les dirigeants au Canada cherchent désespérément à se distancier d'une corrélation aussi évidente entre l'actuelle politique guerrière du Canada et les pires crimes jamais commis contre l'humanité et la paix mondiale. C'est aussi problématique pour le président ukrainien Zelensky qui tente désespérément d'obtenir plus de financement et d'armes pour la guerre par procuration des États-Unis/OTAN contre la Russie, surtout à ce moment-ci où les peuples d'Europe et des États-Unis exigent que leurs gouvernements cessent de financer cette guerre et où l'avenir même de l'OTAN en tant qu'alliance belliciste est remise en question.

Immédiatement, tout l'appareil de propagande des cercles dirigeants canadiens s'est mis en branle pour générer autant de confusion que possible et pour obscurcir le lien entre le nazisme et l'assaut actuel contre la paix, qui prend la forme d'une guerre par procuration menée par les États-Unis/OTAN pour essayer d'imposer un changement de régime en Russie, peu importe le prix terrible à payer pour le peuple ukrainien. Deux professeurs de l'Université d'Ottawa ont été invités par Radio-Canada pour tenter de justifier l'« erreur » d'avoir honoré Hunka en tant qu'ancien combattant de la 14e division Waffen-SS Galicie. Dominique Arel, président des Études ukrainiennes à l'Université d'Ottawa, a dit à Radio-Canada que la division dont Hunka était membre « avait attiré des milliers de volontaires ukrainiens, dont plusieurs étaient devenus membres dans l'espoir d'obtenir l'indépendance de l'Ukraine ». Lui et un autre invité ont laissé entendre que c'était compréhensible puisque « l'Union soviétique avait commis d'horribles massacres en Galicie » et qu'il ne fallait pas oublier « les famines que Staline avaient imposées au peuple d'Ukraine ». Arel a dit que l'argument que les nationalistes ukrainiens ont commis des crimes contre les Polonais et les Juifs n'étaient pas « très développé », mais il n'a pas hésité à évoquer le grand mensonge de la famine ukrainienne qui a été totalement démystifié et dont les preuves en ce sens ont été « développées » de façon définitive au cours des soixante-dix dernières années.

Honorer un nazi connu est une « erreur » seulement dans la mesure où elle expose les responsables, mais pas du tout une aberration par rapport à la conception du monde guerrière de la classe dirigeante et des institutions canadiennes. Plusieurs se demandent pourquoi parmi tous ceux et celles qui se sont levés à la Chambre des communes pour applaudir Hunka, personne n'a été alerté lorsque le président de la Chambre a présenté le nazi comme étant quelqu'un qui avait « combattu les agresseurs russes » pendant la Deuxième Guerre mondiale. L'Union soviétique n'était-elle pas notre alliée pendant la Deuxième Guerre mondiale ?

Dans une publication sur Twitter, le premier ministre Justin Trudeau a dit qu'il était important de « s'opposer à la propagande et à la désinformation russes » et que la Russie pourrait profiter de ce scandale d'un nazi ukrainien ovationné.

Les lamentations honteuses et pitoyables des cercles dirigeants et des médias que « cet incident pourrait profiter aux propagandistes russes » sont l'expression d'une mauvaise conscience. C'est une période entière de mystification historique qui est remise en question par les peuples qui cherchent à s'affirmer en tant que véritables auteurs de l'histoire.

Un lecteur de Gatineau

Ce n'est pas « gênant », M. Trudeau, c'est un affront éhonté

Dans un vidéoclip au sujet de l'ovation monstre accordée au collaborateur nazi à la Chambre des communes, Trudeau a dit : « C'est extrêmement contrariant que cela se soit produit. Le président a reconnu son erreur et s'est excusé. Mais c'est quelque chose de profondément gênant pour le Parlement du Canada et, par extension, pour tous les Canadiens. Je pense particulièrement aux parlementaires juifs, mais aussi à toute la communauté juive d'un bout à l'autre de ce pays qui commémore le Yom Kippour aujourd'hui. » Il a ajouté : « L'important, c'est qu'on va demeurer ferme contre la Russie, contre la propagande et la désinformation russe tout en restant sans équivoque en appui à l'Ukraine dans cette guerre illégale. »

Un « expert » des réseaux monopolisés a dit que l'« erreur » du président de la Chambre était due au fait qu'il était mal informé d'un point de vue historique en présentant le nazi comme un héros qui a combattu contre les Russes durant la Deuxième Guerre mondiale, car toute personne qui connaît les faits de l'histoire de cette période sait que quiconque combattait les Russes en Ukraine – c'est-à-dire les Soviétiques, comme l'a précisé l'analyste en question – était du côté des nazis. Il n'a pas expliqué pourquoi tout le monde s'est levé et a applaudi lorsque le président a fait l'annonce, y compris les députés juifs dont parle Trudeau. Est-ce donc dire que tout le monde concerné est « mal informé » de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale et de la lutte antifasciste des peuples ? Si c'est le cas, il faut que chacun s'explique, présente ses excuses à tous les Canadiens et tous les Québécois et s'engage à connaître cette histoire qui est trempée du sang des peuples du Canada, du Québec et des Premières Nations, qui ont fait le sacrifice ultime pour vaincre la bête nazie.

Car ce n'est pas, comme le dit Trudeau, que l'incident est « gênant pour tous les Canadiens ». C'est un affront exécrable aux Canadiens, un affront qu'il tente honteusement de balayer sous le tapis en parlant de « propagande russe », ce qui n'a strictement aucun rapport avec cet incident.

En fait, les propos de Trudeau sont d'un illogisme et d'une lâcheté incommensurables. S'il plaidait l'ignorance, il pourrait peut-être s'en tirer. Mais en agissant ainsi, il ne fait qu'avouer sans ambiguïté de quel côté il se range.

Une lectrice de Montréal

L'expertise de la vice-première ministre Freeland en plein étalage

La réécriture de l'histoire va si loin qu'on nous demande d'exonérer tous ceux qui ont applaudi à la Chambre des communes le 22 septembre maintenant que le président de la Chambre a été sacrifié. Justin Trudeau et ses principaux ministres, ainsi que leur autre invité, Volodymyr Zelensky, s'en tirent à bon compte. Ils n'auraient prétendument rien à voir avec cette affaire.

Rappelons que Chrystia Freeland est restée silencieuse dans toute cette affaire, malgré ses diplômes de Harvard et d'Oxford en histoire russe et en études slaves, malgré qu'elle ait vécu en Russie pendant plusieurs années, etc. et qu'elle ne peut donc pas prétendre qu'elle ne savait pas qui a combattu les Russes pendant la Seconde Guerre mondiale quand elle a applaudi le nazi, un grand sourire aux lèvres. Zelensky, un Ukrainien d'origine juive élevé sous le régime soviétique et dont on dit qu'il a perdu des membres de sa famille sous l'assaut des nazis, ne peut pas non plus prétendre ne pas savoir qui a combattu les Russes pendant la Seconde Guerre mondiale lorsqu'il a immédiatement salué du poing fermé l'Ukrainien appelé « héros » pour avoir combattu la Russie pendant la guerre. Ils sont exposés. La mission qui les passionne aujourd'hui est également exposée, mais pas question d'en parler. Même le fervent membre de l'OTAN qu'est la Pologne est furieux de ce qui s'est passé.

Tout l'édifice anticommuniste du Canada, avec le mémorial aux « victimes du communisme », mais aussi toute l'histoire de l'importation de nazis après la guerre, le refus de signer la résolution dénonçant la glorification du nazisme présentée chaque année à l'Assemblée générale des Nations unies, est complètement discrédité. Et l'incident survenu au Parlement trouve son origine dans cette page de l'histoire. La demande qui a été faite de simplement rayer l'épisode du 22 septembre du procès-verbal de la Chambre des communes et la décision de sacrifier le président de la Chambre ne pourront jamais effacer ce que tout cela représente. Et cela comprend le rôle du Canada dans la guerre par procuration criminelle des États-Unis et de l'OTAN aujourd'hui en Ukraine.

Une lectrice de Windsor

Déboulonnez tous ces monuments!

Il est grand temps de mettre fin à la glorification des nazis et de leurs collaborateurs. Les excuses des partis et des députés au parlement qui disent reconnaître leur « erreur » ne seront pas acceptées par les Canadiens. Il est grand temps d'exiger que les monuments soient déboulonnés et de dénoncer le rôle de l'État et de diverses institutions et organisations dont l'objectif est de promouvoir une fausse représentation des faits, y compris la promotion de mensonges purs et simples au sujet de l'histoire de l'Ukraine, pour tenter d'obscurcir la réalité de l'actuelle guerre que les États-Unis mènent par procuration en Ukraine, qui cause d'énormes préjudices et de destruction au peuple ukrainien.

Trente-sept ans se sont écoulés depuis que la Commission Deschênes a tourné la page sur les crimes de guerre commis par les membres de la 14e Division des Waffen-SS Galizien, refusant de divulguer leurs noms et supprimant le travail du docteur Alti Rodal, qui jusqu'à ce jour n'a été que partiellement publié et lourdement caviardé. La glorification des collaborateurs ukrainiens, y compris les membres du Waffen-SS Galizien, a monté d'un cran après à cette parodie. Les Canadiens doivent exiger que tous ces documents soient publiés, sans censure, pour en finir avec ce mensonge que les Waffen-SS n'ont pas commis de crimes de guerre.

Le Canada a deux monuments en hommage au Waffen-SS Galizien, un à Oakville et l'autre à Edmonton. À Edmonton, le monument au cimetière St-Michael, géré par l'éparchie de l'Église orthodoxe ukrainienne, est dédié aux « Combattants de la liberté d'Ukraine ». Parmi les organisations de combattants mentionnés sur la plaque est « 1st UD UNA », qui est la forme abrégée de 1ère Division ukrainienne de l'Armée nationale ukrainienne », en d'autres mots, le Waffen-SS Galizien.

Un journaliste local d'Edmonton attend son procès, accusé d'avoir « vandalisé » le monument en y peignant les mots « monument nazi » et « 14e Waffen-SS », une accusation portée contre lui après qu'il ait rapporté qu'il avait reçu une information au sujet des monuments d'une source anonyme. Scandaleusement, les incidents ont fait l'objet d'une enquête de l'unité contre la haine des services de police d'Edmonton et le journaliste Duncan Kinney a été arrêté par des membres de cette unité « de lutte à la haine » et inculpé de méfait. Les citoyens d'Edmonton demandent le déboulonnement de ces monuments depuis plusieurs années.

Le monument dédié à Roman Shukhevych est érigé devant le Centre d'unité de la jeunesse ukrainienne. Shukhevych était à la tête de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), qui a commis les crimes de guerre les plus haineux, tuant au moins 50 000 citoyens polonais à Volynie. Ces monuments doivent être déboulonnés ! Les accusations doivent être retirées !

L'Institut canadien d'Études ukrainiennes (ICEC), qui se trouve à l'Université de l'Alberta, a été fondé en 1976 et financé dès le départ par le gouvernement albertain. Il a été une source majeure de désinformation, de révisionnisme historique et de falsification de l'histoire au sujet de l'Ukraine. Cet institut accorde des fonds pour la recherche et des bourses d'étude et est éditeur, en plus d'être responsable, de l'« Encyclopédie sur l'Ukraine » sur l'internet. Une grande partie de ce financement a été consacré à la commémoration des Waffen-SS.

L'ICEC a bénéficié d'un financement important à la mémoire d'anciens membres du Waffen-SS et d'autres organisations criminelles. Il comprend ce qui suit et au total 750 000 dollars y ont été consacrés en 2011.

Le Fonds de dotation à la mémoire de Volodymyr et Daria Kubijovy a été fondé en novembre 1986 à la demande de la succession du professeur Volodymyr Kubijovy et le gouvernement de l'Alberta y a contribué en doublant ce montant. Le fonds appuie des projets encyclopédiques de l'ICEC et atteint maintenant la somme de 440 000 dollars.

Kubijovy a édité l'Encyclopédie de l'Ukraine sous les auspices de l'ICEC. En tant que membre de l'Organisation des nationalistes ukrainiens et dirigeant du « comité central de l'Ukraine », Kubijoby a été le collaborateur ukrainien le plus haut placé avec l'Allemagne nazie, et a co-fondé le 14e Waffen-SS Galizien. Antisémite virulent, partisan d'Hitler, il a participé activement à l'organisation de l'expulsion de jeunes travailleurs vers les camps de travail forcé en Allemagne, défendant le nettoyage ethnique pour créer une Ukraine sans Juifs ni Polonais.

Les Fonds de dotation Roman et Halia Kolisnyk et le Fonds de dotation à la mémoire de Levko et Marika Babij ont été créés en 2011, au nom et à la mémoire de deux des anciens combattants les plus en vue du Waffe- SS ukrainien au Canada. Les fonds ont des thématiques : le dernier est réservé à « l'étude de l'histoire ukrainienne au XXe siècle, en particulier l'Ukraine pendant la Deuxième Guerre mondiale ». Récemment, les dotations et dons au nom d'anciens combattants de Waffen-SS ont été consacrés à deux autres d'entre eux[1].

Yaroslav Hunka est aussi parmi les donateurs.

Au sujet de cette soi-disant « encyclopédie », l'historien Per Ander Rudling écrit : « Après la guerre, en sécurité en occident, Kubijovy a dirigé la Société scientifique Shevchenko et a édité l'Encyclopédie de l'Ukraine sous les auspices de l'ICEC. Son encyclopédie ne fait aucune mention de l'holocauste et Kubihovy décrit son passé en temps de guerre comme une période qui a « révélé son habileté exceptionnelle en tant qu'organisateur et homme d'État ». Sur la question de l'antisémitisme, on nous dit qu'il « n'y a jamais eu d'organisation ukrainienne ou parti politique antisémite » et qu'« il est difficile d'identifier des incidents majeurs d'antisémitisme, dans le sens de préjugé et pas uniquement en termes d'hostilités ayant des traits spécifiquement ukrainiens ». Sans parler du caractère boiteux de ce raisonnement, il n'est pas exagéré de soupçonner que tout cela avait quelque chose à voir avec ses propres actions durant la guerre. Que l'Université de l'Alberta soit en rapport avec une telle ordure est honteux, mais l'est davantage le fait que la très sérieuse enquête du docteur Dougal Macdonald sur le « Holodomor » a été la cible de menaces et de diffamation.

Un autre joueur important dans la création de l'ICEC et de l'« encyclopédie » est Peter Savaryn, lui aussi un ancien membre des SS Galizien. Il a été chancelier de l'Université de l'Alberta, membre de son sénat et de son conseil des gouverneurs, a été président de l'Association des progressistes-conservateurs de l'Alberta et a reçu l'Ordre du Canada en 1987.

Une lectrice d'Edmonton

Note

1. They Defended Ukraine: The 14. Waffen-Grenadier-Division der SS (Galizische Nr. 1) Revisited, Per Anders Rudling


Cet article est paru dans
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Volume 53 Numéro 7 - Septembre 2023

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