Les Philippins s'opposent résolument à l'expansion et aux provocations militaires des États-Unis

Le mouvement antiguerre philippin a résolument dénoncé la visite du secrétaire américain de la Défense Lloyd Austin le 2 février. En tournée officielle en Asie, celui-ci cherchait à obtenir des concessions militaires des Philippines et de la Corée du sud. Les manifestants à Manille ont scandé des slogans, brûlé des drapeaux américains et brandi des pancartes dénonçant la visite d'Austin et la décision annoncée le jour même par Ferdinand Marcos Jr de mettre quatre bases militaires à la disposition des États-Unis, au-delà des cinq qui leur avaient été accordées en vertu de l'Entente de coopération de défense renforcée (EDCA). L'EDCA autorise les forces militaires, ainsi que leurs armes et approvisionnements, à y rester « indéfiniment », alors qu'elles alternent entre les casernes et les édifices construits sur les camps militaires philippins.

Les manifestants ont exigé que les forces militaires américaines se retirent des Philippines. Ils ont appelé à l'abrogation de l'EDCA, du Traité de défense mutuelle États-Unis-Philippines de 1951 et de l'Accord des forces étrangères de 1999, et ont exigé la fermeture des opérations militaires américaines aux Philippines.

Ces traités inégaux permettent aux États-Unis d'imposer leur diktat militaire aux Philippins, de s'ingérer dans les affaires intérieures du pays et d'intégrer celui-ci à la machine de guerre américaine. La présence militaire américaine accrue dans les Philippines fait partie de la « Stratégie indopacifique » de l'administration Biden qui allègue que c'est l'« agression » chinoise qui pousse à l'expansion militaire américaine et aux préparatifs de guerre dans la région.

Lors de sa réunion avec le secrétaire Austin, les président Marcos a dit, entre autres : « J'ai toujours dit que l'avenir des Philippines et, pour ainsi dire, de l'Asie-Pacifique, reposera toujours sur les États-Unis, pour la simple raison que nos partenariats sont si forts. »

Les quatre bases militaires supplémentaires ouvertes aux États-Unis comprennent une base dans la province de Cagayan, près de l'extrême-nord de l'île de Luzon, où de l'autre côté de la mer se trouvent Taïwan, le détroit de Taïwan et le sud de la Chine. Une autre base est à Palawan, près des îles Spratly que réclament la Chine, les Philippines, la Malaisie, Brunei et le Vietnam.

Dans une déclaration du 5 février, le Parti communiste des Philippines (PCP) a dénoncé le plus récent accord militaire entre les États-Unis et les Philippines. Il souligne : « La présence accrue des États-Unis dans les Philippines est accompagnée d'une plus grande présence et activité militaires américaines au Japon, en Corée du sud, dans le détroit de Taïwan et la mer est des Philippines. » Le PCP a aussi souligné que la présence américaine dans la région, avec ses 8 000 soldats américains qui pourront atterrir sur le sol philippin et les près de 500 exercices militaires prévus cette année, est une provocation et une insulte envers le peuple des Philippines qui veut l'harmonie au pays et dans la région.

Le PCP appelle le peuple philippin à intensifier leur opposition à la militarisation américaine accrue de son pays et de la région et à ne pas accepter que sa souveraineté soit ainsi bafouée. Il souligne que la présence accrue de forces militaires américaines aux Philippines contribue à exacerber les tensions et à accroître l'insécurité pour tout le monde. Si rien n'est fait, la situation va dégénérer en confrontation majeure entre les États-Unis et la Chine aux dépends des peuples de la région.

Dans une autre déclaration le 16 mars, le PCP appelle le peuple à s'opposer résolument aux prochains exercices militaires conjoints États-Unis-Philippine dans le cadre desquels seront déployés près de 12 000 soldats américains dans des exercices conjoints à grande échelle au nom de la défense des Philippines. Il appelle le peuple philippin à « continuer de s'unir aux autres peuples d'Asie et d'ailleurs dans le monde qui résistent à l'intervention militaire impérialiste dans leurs pays. Un front uni pour combattre la guerre impérialiste doit être créé et consolidé pour empêcher que les exercices mènent à une conflagration. »

(Avec des informations de PCP, Bayan)


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Volume 53 Numéro 5 - Mars 2023

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