Le président français et la présidente de l'Union européenne en visite en Chine

Du 5 au 7 avril, le président français Emmanuel Macron, accompagné de la commissaire européenne Ursula von der Leyen, effectuera une visite d'État officielle en Chine. Emmanuel Macron rencontrera le président chinois Xi ainsi que le premier ministre Li Qiang et le principal législateur Zhao Leji. Il se rendra également à Guangzhou, dans la province de Guangdong, dans le sud de la Chine, a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, lors de la conférence de presse. Au cours de la rencontre, Xi Jinping et Emmanuel Macron définiront conjointement le développement futur des relations bilatérales, approfondiront la coopération Chine-France et Chine-UE dans divers domaines et auront un échange de vues approfondi sur les principales questions d'actualité internationales et régionales », a précisé Xi Jinping, cité par le journal Global Times. « La Chine est prête à travailler avec la partie française et à profiter de cette visite pour obtenir de nouveaux résultats dans le cadre de notre partenariat stratégique global, étroit et durable, pour jouer un rôle positif dans le développement sain des relations entre la Chine et l'UE et contribuer à la paix, à la stabilité et au développement dans le monde. », a déclaré Mao Ning.

La visite d'Ursula von der Leyen marquera le 20e anniversaire du partenariat stratégique mondial entre la Chine et l'UE. Malgré les commentaires très provocateurs d'Ursula von der Leyen à la veille de son voyage, la Chine a maintenu une position diplomatique. « Le développement sain et stable des relations entre la Chine et l'UE est dans l'intérêt commun des deux parties et contribue à la paix et à la stabilité dans le monde », a déclaré Mao Ning lors de la conférence de presse tenue pour annoncer les deux visites. Elle a ajouté que « le resserrement de l'emprise de l'Europe dans sa rivalité avec la Chine et la rareté des échanges Chine-UE à différents niveaux sont des facteurs qui entraînent une baisse de la confiance politique entre la Chine et l'UE ». Cui Hongjian, directeur du département des études européennes à l'Institut chinois d'études internationales, a dit au Global Times que les visites intensives des dirigeants européens ont mis en évidence un consensus bilatéral selon lequel la Chine et l'UE devraient maintenir des canaux de communication fluides et organiser des échanges substantiels, « de manière à surmonter les lacunes en matière de reconnaissance mutuelle et à éliminer les déficits de confiance, en mettant en oeuvre le consensus des dirigeants dans des actions pragmatiques ». Les analystes cités par le Global Times soulignent que « même si certains différends ne peuvent être résolus, la communication elle-même est un processus de renforcement de la confiance ». Ils soulignent que la Chine et l'UE, en tant que deux piliers du paysage mondial, « devraient et pourraient » travailler ensemble de manière positive et constructive « alors que le monde est confronté à des conflits armés et à des risques de récession ».

Dans la perspective de la visite d'Ursula von der Leyen, le 14 mars le Conseil européen des relations extérieures a publié un document d'orientation conseillant à l'UE de se concentrer davantage sur le « voisinage méridional » et moins sur la conclusion d'accords de libre-échange avec la Chine. Le document d'orientation ne parle pas de pays souverains ayant des intérêts nationaux et ne précise pas sur quelle base l'UE devrait établir des relations avec eux. Il parle du « Sud global » comme s'il s'agissait du voisinage de l'Europe, dans lequel l'Europe est le chef d'orchestre qui repousse les « acteurs » indésirables dans ce que l'UE considère comme son arrière-cour, a commenté un journaliste.

Dans le même ordre d'idées, le 30 mars, à la veille de son voyage, Ursula von der Leyen a prononcé un discours devant le Mercator Institute for China Studies et le Centre de politique européenne. Par son ton et son contenu, le discours peut être considéré comme de la politique étrangère menée sous forme d'insultes et de menaces, destinée à détériorer l'atmosphère avant de poser le pied en Chine. Elle dénonce le refus du président Xi Jinping de condamner la Russie pour son « invasion atroce et illégale de l'Ukraine » et d'entretenir au contraire une « amitié sans limites » avec Vladimir Poutine. « La façon dont la Chine continue d'interagir avec la guerre de Poutine sera un facteur déterminant pour les relations UE-Chine à l'avenir », déclare-t-elle.

La présidente de la Commission européenne a parlé des « actions d'escalade » de la Chine qui « montrent une Chine de plus en plus répressive à l'intérieur et de plus en plus affirmée à l'extérieur ». « La Chine a tourné la page de l'ère de la réforme et de l'ouverture et entre dans une nouvelle ère de sécurité et de contrôle, a-t-elle ajouté. La deuxième conclusion que nous pouvons en tirer est que l'impératif de sécurité et de contrôle l'emporte désormais sur la logique des marchés libres et de l'ouverture des échanges. »

La Chine a pris note de ses remarques provocatrices avant le voyage. Fu Cong, ambassadeur de Chine auprès de l'Union européenne, s'est dit « un peu déçu ». « Ce discours contenait beaucoup de fausses représentations et de mauvaises interprétations des politiques et des positions chinoises, a-t-il dit à la chaîne de télévision chinoise CGTN. La personne qui a écrit ce discours pour la présidente von der Leyen ne comprend pas vraiment la Chine ou a délibérément déformé les positions chinoises. »


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Volume 53 Numéro 5 - Mars 2023

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