Un besoin urgent de renouveau démocratique
En cette occasion de la Journée internationale des femmes, je pense que le problème le plus urgent auquel les femmes sont confrontées est le besoin de renouveau démocratique et que le peuple s'investisse du pouvoir. Les batailles que mènent et dirigent les femmes mettent en lumière la sorte d'égalité pour laquelle les femmes se battent. La revendication moderne de l'égalité émane de notre qualité commune, celle d'être humain, et c'est sur cette base que nous faisons nos réclamations pour un statut politique et social commun, et en tant que femmes, pour tout ce dont nous avons besoin en tant que reproductrices de la vie. C'est donc dire que tous les membres de la société ont le droit égal et la responsabilité de participer aux prises de décisions et de mettre en oeuvre ces décisions.
Les « institutions démocratiques » existantes divisent la société entre ceux qui gouvernent, et sont au-dessus du peuple, et ceux qui sont gouvernés. Nous luttons non seulement contre toutes formes de discrimination, mais pour l'égalité du statut de membre de tous et toutes dans la société en tant que décideurs. Les femmes ne luttent pas pour être gouvernées « équitablement », encore moins pour se joindre à ceux qui gouvernent au nom de l'oligarchie financière mondiale ou pour que celle-ci les accommode.
Prenons la question de la guerre et de la paix. Les revendications de pouvoir politique et de paix sont le legs impérissable de la décision de créer, il y a 113 ans, la Journée internationale des femmes par les femmes communistes, socialistes et ouvrières. Aujourd'hui, les femmes sont aux premiers rangs des efforts pour faire du Canada une zone de paix.
Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la revendication des peuples pour un monde uni pour la paix a vu naître la Charte des Nations unies et ses principes du droit de tout pays et de tout peuple de décider de sa propre voie, l'égalité souveraine de tous les pays, l'état de droit international et la résolution pacifique des conflits entre nations.
Le droit du peuple de délibérer et de décider sur toute question de guerre et de paix est de la plus haute importance aujourd'hui, puisqu'il faut défendre ces principes face à l'intégration du Canada à la machine de guerre et l'économie des États-Unis. Les impérialistes américains parlent du Canada et d'autres pays comme étant un « territoire de l'OTAN », ce qui veut dire pour eux que le Canada est soumis à leurs objectifs de guerre et à leurs tentatives de maintenir la suprématie des États-Unis, peu importe les conséquences. Cela veut dire que le Canada emboîte le pas aux États-Unis et à l'OTAN dans leur guerre par procuration en Ukraine dans le but d'anéantir la Russie et qu'il s'oppose obstinément à tout effort de résoudre le conflit par des moyens pacifiques. Les femmes députées au gouvernement scandent ouvertement les slogans des collaborateurs nazis ukrainiens, les bandéristes, tandis que le Canada forme au combat les néo-nazis d'aujourd'hui en Ukraine. On voit bien que l'objectif de la « politique étrangère féministe » du gouvernement Trudeau est de recruter les femmes pour qu'elles participent directement dans les forces armées ou dans l'organisation de l'OTAN, ou qu'elles appuient leurs objectifs guerriers.
Il n'a jamais été aussi important de délibérer et de discuter de ce qui se passe et de prendre position pour ces principes qui expriment la volonté des peuples du monde. L'adhésion du Canada à l'OTAN et à NORAD n'a jamais été approuvée par les Canadiens et, pourtant, le simple fait de dire haut et fort que le Canada doit sortir de l'OTAN et du NORAD donne lieu à des accusations d'être une menace à la sécurité nationale. Cela ne doit pas passer !
Comment est-il acceptable que les forces les plus destructrices que l'humanité ait jamais vues soient contrôlées par un seul pays, par un homme, ou une femme tout compte fait ? Faisons du Canada une zone de paix ! Canada hors de l'OTAN et du NORAD !
Les femmes savent que tout ce qu'elles ont réalisé, tous leurs succès obtenus collectivement en tant que femmes sont le résultat de leurs propres efforts. Nos droits ne nous ont pas été donnés, ils nous appartiennent, ils ne peuvent être donnés ni retirés. Cette offensive antisociale ne peut plus durer. Les travailleurs, les femmes et les jeunes le disent en paroles et en actes. La nécessité d'investir le peuple du pouvoir de décider est palpable, elle est dans l'air ambiant, elle est partout.
En consolidant notre sens des responsabilités les unes envers les autres, en assumant notre responsabilité sociale envers la société, nous sommes guidées non pas par ce que les gouvernements décident comme ordre du jour, mais bel et bien par les besoins que nous définissons et les réclamations que nous faisons en tant qu'humains, femmes et travailleurs.
C'est en menant ces batailles – la lutte pour des salaires et des conditions de travail qui nous sont acceptables pour dispenser les services dont la société a besoin, la lutte pour mettre fin à la violence et la discrimination, pour les droits reproductifs, pour un Statut pour toutes et tous, pour la Terre Mère et la justice climatique, pour les droits autochtones ancestraux et de traité, pour la paix – que se révèle ce qui est requis pour l'épanouissement des êtres humains. Le temps est venu de renouveler le processus politique, de faire du Canada une zone de paix, pour une société dans laquelle les droits de tous et toutes sont reconnus.
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 3 - Mars 2023
Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2023/Articles/LS53033.HTM
Site web : www.pccml.ca Courriel : redaction@pccml.ca