Journée internationale des femmes 2023
Les femmes sont à la tête de la lutte pour les droits et le pouvoir de décider
Marche pour la Journée internationale des femmes à Montréal le 8
mars 2023
Anna Di Carlo est la dirigeante nationale du Parti
marxiste-léniniste du Canada.
À l'occasion de la Journée internationale des femmes 2023, les femmes de tout le Canada ont exprimé leurs préoccupations dans des rassemblements, des manifestations, des réunions et des entrevues. Elles ont fait valoir leurs revendications pour une société digne de l'être humain et ont montré que c'est en unissant nos efforts que nous accomplissons des choses. Nous nous réjouissons de ces réalisations de femmes qui occupent le devant de la scène et qui sont au coeur de la lutte pour les droits de toutes et tous. Félicitations à toutes pour leurs contributions, leur courage, leur persévérance et leurs succès.
Nous constatons chaque jour que les gens en général, et les femmes en particulier, sont confrontés à des difficultés considérables et que ces difficultés ne cessent de s'aggraver. Dans ce contexte, nous assistons à une vaste campagne pour marginaliser le peuple et créer la désunion dans nos rangs par tous les moyens que peuvent trouver ceux qui sont en position d'influence et d'autorité. Cela consiste entre autres à créer des doutes dans nos esprits sur l'intégrité, la rectitude politique et la loyauté des unes et des autres.
De nombreux exemples peuvent être donnés, comme l'attribution d'une identité décidée par d'autres à quiconque ose parler ou l'attribution de l'épithète de « droite » à ceux qui remettent en question les politiques gouvernementales en matière de vaccin et de port du masque. Il en va de même pour l'accusation d'être réactionnaire si l'on n'est pas suffisamment attentif à ce qui est culturellement approprié, tandis que les gouvernements rendent légaux des crimes contre le peuple. Cela produit un niveau de culture politique lamentablement bas face à l'offensive antisociale et à l'assaut politique contre les droits de tous. Cela crée aussi une impression d'indifférence face à ce qui se passe au niveau national et international.
Tout cela n'est que de la désinformation pour nous dissuader de découvrir ensemble ce qui se passe sous nos yeux, de voir ensemble comment les choses se posent, de distinguer ce qui est pertinent de ce qui ne l'est pas et de trouver ensemble la réponse favorable à nos intérêts. Un exemple de campagne officielle pour créer la confusion est la campagne actuelle qui semble orchestrée par ce qu'on appelle les agences de renseignement concernant ce qu'elles appellent « l'ingérence étrangère » de la Chine dans le processus électoral et politique du Canada. Cette campagne intervient à un moment où il y a partout au Canada un grand mécontentement au sujet du système électoral qui donne le droit de décider et d'agir en notre nom à des représentants qui, dans les faits, ne nous représentent pas. Des gouvernements majoritaires sont formés avec une minorité des votes exprimés alors que le quart, sinon le tiers, des électeurs s'abstiennent de voter faute de candidats qui représentent leurs opinions, leurs revendications et leurs aspirations. N'a-t-on pas raison de se demander pourquoi les agences du renseignement utilisent les médias pour créer des « fuites » d'information sur des sujets donnés ? Qui tire les ficelles pour que la gouvernance ait à ce point déraillé et qu'au nom de la liberté de la presse, de la démocratie et des droits humains, les Canadiens soient pris en otage par toutes ces pratiques qui sèment l'anarchie et la violence ?
Non seulement déclarer la Chine « État hostile » ne
résoudra aucun problème de l'économie du Canada, des États-Unis
ou d'Europe, mais plus les États-Unis arment Taïwan et plus le
Canada y contribue en envoyant des navires de guerre dans le
détroit de Taïwan, plus s'éloigne la possibilité de résoudre les
problèmes sans recourir à la violence. Ce mois-ci nous
commémorons le 20e anniversaire de la guerre des États-Unis
contre l'Irak et le 12e anniversaire de la destruction de la
Libye par les États-Unis, dans laquelle le Canada a joué un rôle
infâme. À l'époque, les États-Unis ont déclenché l'hystérie
contre celles et ceux qui professent l'islam, qui sont d'origine
arabe ou qui portent la burqa ou le hidjab, et le Canada a suivi
une politique d'apaisement envers les États-Unis et leur a
emboîté le pas.
Le Canada continue de nier toute responsabilité dans les
attaques islamophobes perpétrées officiellement par l'État
contre des Canadiens, ainsi que par des individus et des groupes
réactionnaires dérangés ou motivés par des considérations
politiques. Aujourd'hui encore, il nie toute responsabilité dans
le climat hostile qu'il crée à l'encontre des citoyens et
résidents canadiens d'origine chinoise. Nous avons parlé à de
nombreuses personnes dans tout le pays qui sont favorables à des
relations diplomatiques amicales entre la Chine et le Canada et
qui s'opposent à l'utilisation de la force pour régler les
différends entre les pays. Ils s'opposent à la criminalisation
de la nationalité par l'État, comme le refus d'autoriser tout
spectacle ou échange culturel s'il est d'origine russe, ou
maintenant la persécution des personnes d'origine chinoise. Les
femmes sont aux premières lignes de l'opposition à la
marginalisation, diffammation, calomnie et même criminalisation
de toute prise de position selon sa conscience.
Les femmes s'opposent aux tentatives de les désorienter, de les
réduire au silence, de les intimider afin qu'elles ne puissent
pas s'exprimer librement et travailler collectivement pour
apporter aux problèmes graves des solutions qui leur soient
favorables et qui soient favorables à l'ensemble de la société.
Il s'agit là d'une préoccupation majeure dont les femmes ont
parlé à l'occasion de la Journée internationale de la femme.
Plus que jamais, la situation exige que nous créions des forums où nous pouvons nous réunir pour partager nos expériences, soulever nos préoccupations dans une atmosphère où nous pouvons parler librement, sans crainte ou récriminations, et sans prendre parti pour ceci ou contre cela, sans craindre que ce ne soit pas « la bonne chose à dire ». Comment ne plus être minées par des préjugés et des notions qui entravent notre réflexion, nous empêchent de regarder les faits et d'en tirer des conclusions justifiées, si nous ne pouvons pas parler librement ? Quand l'intention est de régler les problèmes d'une manière qui nous soit favorable, la liberté de parole est l'outil de cette réalisation. Quand l'intention est d'imposer des croyances et des conclusions toutes faites, le résultat n'est pas l'unité mais sa division et sa désaffection.
Nous sommes heureuses de constater que de tels forums sont créés partout au pays, où est respecté le principe que ce qui est dit dans le groupe reste dans le groupe et que l'objectif de la discussion et des échanges est de renforcer les interventions des femmes pour trouver des solutions, s'aider les unes les autres à s'organiser, mieux comprendre ce qui est en jeu et voir comment les femmes peuvent s'entraider pour obtenir des succès.
Cette année, pour la Journée internationale des femmes le gouvernement, Justin Trudeau a choisi le thème : « Chaque femme compte ». C'est pour nier ce que les femmes créent quand elles parlent en leur nom propre et qu'elles font les réclamations qu'elles sont en droit de faire à la société. Comment le gouvernement Trudeau pense-t-il « compter » toutes les femmes s'il prétend parler en leur nom ? Les femmes ne sont pas des statistiques à citer dans les communiqués de presse de politiciens véreux. Loin d'écouter les femmes qui se battent en première ligne dans toutes les sphères de la vie au Canada et à l'étranger et de reconnaître leur force collective, le gouvernement canadien et ses agences débitent des inepties telles que le message cruel adressé aux jeunes Canadiennes par la ministre des Femmes et Égalité des genres Canada qui dit que « votre rêve est à portée de main ». De quel rêve s'agit-il ? Le rêve d'occuper des postes de premier plan dans les forces armées et les gouvernements pour imposer aux autres des valeurs que les Canadiens n'ont pas adoptées ?
La vie elle-même révèle quel sort les gouvernements réservent aux jeunes filles autochtones disparues ou aux jeunes forcés de se débrouiller seuls, en concurrence avec tous les autres. On leur dit que s'ils font les bons choix et se comportent bien, « ils y arriveront ». S'ils n'y arrivent pas, ils doivent vivre avec la culpabilité de ne pas avoir fait assez d'efforts et ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes pour l'absence d'un avenir radieux.
Selon l'élite dirigeante, le gouvernement canadien est à l'avant-garde de la lutte pour les droits des femmes. La preuve serait que des femmes occupent des postes clés au sein du cabinet, à commencer par la vice-première ministre et ministre des Finances Chrystia Freeland, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly et la ministre de la Défense Anita Anand. Celles-ci seraient l'incarnation de ce que le gouvernement considère comme une femme accomplie. Or, ce sont des femmes qui jouent un rôle de premier plan dans l'offensive néolibérale antisociale et dans la violation des droits au Canada. Au nom des droits humains et d'un soi-disant ordre fondé sur des règles, elles applaudissent à la destruction de nations et n'ont aucune hésitation à faciliter l'intégration de l'économie canadienne à la production de guerre des États-Unis et à appeler le Canada « territoire de l'OTAN », à l'instar des fauteurs de guerre qui aspirent à l'hégémonie mondiale des États-Unis.
Les femmes de ce pays veulent un système dans lequel les dirigeants ne se placent pas au-dessus du peuple et ne l'empêchent pas de prendre les décisions qui affectent sa vie.
À cette occasion, nous célébrons ensemble nos succès. Nous définissons nous-mêmes ce qui constitue un succès, en nous basant sur le fait que nous réalisons un plan que nous adoptons et mettons en oeuvre nous-mêmes. Nous luttons contre toutes les formes de discrimination et d'injustice, et pour les droits de toutes et tous.
En 2023, unissons nos efforts pour créer des formes qui nous aident mutuellement dans nos efforts d'organisation, pour partager nos expériences en matière d'organisation et pour trouver ensemble comment résoudre les crises dans lesquelles la société est embourbée d'une manière qui favorise les travailleurs, et non les bénéficiaires du système de pouvoir et de privilèges en décomposition.
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 3 - Mars 2023
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