Les syndicats du secteur public réitèrent que le gouvernement doit assumer ses responsabilités sociales
Le 20 décembre, les porte-paroles des syndicats réunis en Front commun ont annoncé la possibilité d'entrer en grève générale illimitée au début de l'année 2024, si le gouvernement ne démontrait pas d'ici là une volonté politique de répondre aux priorités établies par les travailleurs. Ils ont dit : « Devant l'état actuel des réseaux, l'heure n'est pas au statu quo, et encore moins aux attaques. Des mandats pour répondre aux propositions syndicales devront être confiés dès aujourd'hui aux tables sectorielles afin d'arriver à un règlement global. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement.
« Nos membres sont mobilisés et déterminés. Nous avons un mandat clair pour avoir recours à la grève générale illimitée afin d'obtenir les conditions de travail nécessaires pour mettre un terme à la pénurie de main-d'oeuvre. Nous allons exercer ce mandat si nécessaire et au moment jugé opportun en début d'année. Maintenant, ce que l'on veut d'abord et avant tout, c'est négocier sérieusement. »
Selon les médias, le 23 décembre le gouvernement était en période intense de négociation avec Le Front commun.
Les syndicats du Front commun, représentant 420 000 travailleuses et travailleurs de la santé, de l'éducation et des services sociaux, sont : la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ) et l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).
La Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), qui représente près de 87 000 enseignantes et enseignants, a reçu une proposition de règlement sectoriel (donc qui porte sur la tâche) le 22 décembre, et a accepté de la présenter à ses membres. La présidente, Josée Scalabrini, en a dit : « Nous avions le mandat d'améliorer concrètement le quotidien des enseignantes et enseignants sur la base de nos trois priorités que sont la composition de la classe, l'allègement de la tâche et la rémunération. Nous avons pu convenir d'une proposition de règlement parce que nous avançons sur ces trois éléments. » Les enseignants devront se prononcer sur l'entente dans les semaines suivant le retour en classe après le congé des fêtes. Elle ajoute : « Rappelons toutefois que le problème reste entier en ce qui a trait aux enjeux de la table centrale intersectorielle. Notamment, les enjeux salariaux devront être réglés afin d'éviter une grève générale illimitée du Front commun en début d'année 2024. »
La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui représente 80 000 travailleuses et travailleurs de la santé, a annoncé le 19 décembre avoir demandé la présence d'un conciliateur. La présidente, Julie Bouchard, a déclaré : « Après plus de 75 séances de négociation et plus d'une année à la table, on constate qu'il y a encore des différends très importants entre nous et le gouvernement. Sur les enjeux fondamentaux, comme la gestion du temps supplémentaire, les ratios et la compensation des inconvénients, nous sommes toujours très éloignés. Dans ce contexte, on pense que la nomination d'un conciliateur pourra nous aider à progresser vers une entente. Le gouvernement est braqué sur ses positions et refuse de faire des compromis. Les propositions du gouvernement ne correspondent aucunement aux besoins des professionnelles en soins, notamment en ce qui concerne leur besoin de stabilité et de prévisibilité dans leur travail. Les professionnelles en soins se battent pour leurs conditions et celles des soins à la population. »
À propos de la Loi 15, adoptée sous bâillon le 9 décembre, la FIQ a ajouté qu'elle collaborait « avec plus d'une centaine d'organisations pour dénoncer cette réforme excessive, qui s'annonce catastrophique pour le réseau de la santé. Des milliers de personnes ont demandé au ministre Dubé de mettre sa réforme sur pause afin d'en évaluer les conséquences. Malgré tout, fidèle à sa méthode, le gouvernement a choisi d'agir précipitamment et a fait adopter son projet de loi sous le bâillon, de façon antidémocratique et téméraire[1]. »
Elle ajoute « il est déjà clair que 2024 ne sera pas une année de tout repos. Cependant, nous resterons mobilisées pour défendre les droits des professionnelles en soins et nous continuerons de soutenir un réseau public de santé fort, auquel aspirent les Québécoises et les Québécois. »
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 12 - Décembre 2023
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