Grands rassemblements à Montréal et à Québec en appui à l'école publique et à ceux qui la défendent
Rassemblement à Montréal le 22 décembre 2023
Le vendredi 22 décembre, un rassemblement en appui à l'école publique et aux enseignants qui la défendent a été organisé devant le bureau du premier ministre François Legault à Montréal. Des centaines et des centaines de personnes sont venues saluer la lutte des enseignantes et enseignants, particulièrement ceux de la FAE, en grève depuis 22 jours. Les orateurs, en majeure partie des artistes bien-aimés du Québec, mais aussi des activistes pour les droits, des représentants syndicaux et des enseignants, ont tour à tour pris la parole pour exprimer leur solidarité sociale avec les enseignants en grève et avec tous les travailleuses et travailleurs du secteur public.
Il est ressorti de tous les discours la profonde conscience que ce sont les enseignants du Québec et leurs collègues des maisons d'éducation qui défendent un projet national d'éducation publique où les conditions de ceux qui y travaillent permettent l'épanouissement de la jeunesse et l'acquisition de connaissance lui permettant de participer à la construction d'un Québec moderne. Ils ont interpellé le gouvernement Legault à maintes reprises, exposant combien son refus de répondre aux demandes des enseignants fait de lui un ennemi des services publics répondant aux besoins de la population du Québec.
Voici quelques extraits des prises de parole :
« Un prof, ça élève l'être humain ! Ça élève la société ! Un prof, ça élève le Québec ! Il est plus que temps que le gouvernement Legault, élève ses propositions et son discours ! »
« Et nous savons que cette lutte, elle commence avec vous. Vous êtes ceux et celles qui luttez jour après jour pour que vos élèves surmontent les obstacles, pour qu'ils découvrent leurs talents et parviennent à comprendre le monde autour d 'eux. Et c'est parce qu'on ne vous donne pas les moyens d 'accomplir ce travail, cette mission, que vous êtes en grève. C'est au nom de l'école publique que vous êtes sorti dans la rue. Il est temps que ce gouvernement vous donne les moyens de faire votre travail de manière à ce qu'il puisse continuer d'avoir un sens. »
« C'est qu'on devrait vous célébrer, on devrait vous admirer, mais vous êtes en train de tenter de vous faire entendre. [...] Vous créez de la richesse au Québec. Il est temps d'arrêter de considérer l'éducation comme une dépense, de se sortir du tableau Excel et de voir ça, M. Legault, comme le vrai investissement. »
« Les femmes vont se tenir debout pour prendre soin de la société que vous négligez et démantelez. À toutes celles dans les rues, au froid, n'oubliez jamais votre valeur même lorsque votre gouvernement vous offre des miettes. N'oubliez jamais d'où vous venez. Si on laisse tomber tout ça, c'est pas la fonction publique qu'on laisse tomber. C'est pas des syndicats qu'on met au pas. C'est une société qu'on abandonne. Et personne, pas un seul québécois, ne mérite ça. »
« Un système d 'éducation et de santé qui fonctionne, ce n 'est possible que lorsque le sens du travail réel est valorisé, que le dialogue et l'humanisme requis pour le faire et l'accomplir ont de l'espace. Le gouvernement essaie de vous épuiser, de vous diviser, mais il a oublié que vous êtes en grève pour lutter contre cet épuisement et que, contre ce système brisé et malade de la gestion, c'est vous qui êtes là. »
À la fin du rassemblement, tous les orateurs se sont engagés à poursuivre leurs gestes d'appui en janvier, affirmant qu'ils ne laisseraient pas les enseignants seuls dans cette bataille car elle concerne le Québec en entier.
Dans la ville de Québec, la même journée, un rassemblement
s'est tenu devant l'Assemblée nationale, réunissant des
centaines de personnes. Plusieurs familles sont venues rejoindre
les enseignants pour leur témoigner leur appui. Citées par le Journal
de Québec, une mère a dit : « La détermination des
enseignants et enseignantes me touche et dans notre système
d'éducation, il y a quelque chose de brisé, il a besoin
d'attention et on sent que le gouvernement du Québec ne le
comprend pas. » Plusieurs jeunes élèves participaient aussi à
l'action. « Je suis ici pour aider les profs à convaincre le
gouvernement [de faire mieux]. Il y a des élèves dans ma classe
qui sont en difficulté et ma professeure, que j'adore, a besoin
de plus d'appui. Elle aurait besoin de huit bras pour aider tout
le monde », a-dit une jeune fille.
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 12 - Décembre 2023
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