Une fuite de plans et de déclarations révèle l'intention criminelle d'Israël

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) condamne les crimes de l'État d'Israël contre le peuple palestinien et condamne le gouvernement du Canada et l'opposition officielle qui sanctionnent ces actions criminelles et restent muets devant l'intention criminelle qui anime les actions criminelles d'Israël.

Un document qui a fait l'objet d'une fuite au ministère du Renseignement d'Israël et publié le 13 octobre confirme le plan israélien de déplacer tous les résidents de la bande de Gaza vers le Sinaï Nord en tant qu'option préférée de trois alternatives concernant l'avenir des Palestiniens de Gaza. Les preuves viennent aussi confirmer la participation des États-Unis à la mise en oeuvre de ce plan qui a échoué à cause de l'opposition catégorique de l'Égypte.

Le document qui a fait l'objet d'une fuite a été publié le 28 octobre par le magazine culturel Mecovit. Le quotidien israélien Ha'aretz informe que le document comprend trois alternatives, l'une voulant que les résidents restent à Gaza avec le retour de l'Autorité palestinienne à Gaza, la deuxième, que les résidents restent à Gaza avec l'émergence d'un pouvoir arabe local, et la dernière, qu'ils soient relocalisés de Gaza à la péninsule du Sinaï.

Le document indique que la troisième alternative produirait des résultats stratégiques, serait réalisable et requerrait l'appui des États-Unis et d'autres pays alliés d'Israël pour atteindre ses objectifs. On y recommande qu'Israël évacue la population de Gaza au Sinaï pendant la guerre, qu'il établisse des cités de tentes et de nouvelles villes en Sinaï Nord pour accommoder la population déportée et qu'il crée ensuite une zone de sécurité fermée s'étendant sur plusieurs kilomètres à l'intérieur de l'Égypte. Les Palestiniens déportés ne seraient pas autorisés à retourner dans les zones proches de la frontière israélienne.

Ha'aretz dit que la première et la deuxième alternatives « ont des lacunes importantes, surtout en raison de leurs conséquences stratégiques et de leur faisabilité à long terme, puisque ni l'une ni l'autre ne produirait l'effet dissuasif nécessaire ». On affirme que « le ministère du Renseignement confirme l'existence du document, mais une source familière avec la rédaction de l'ébauche dit que le Cabinet ne débattrait pas la proposition et que le ministère n'est pas l'entité gouvernementale responsable d'une telle prise de décision ».

Selon Ha'aretz, « des sources au ministère minimisent l'importance du document. Mais c'est bel et bien une indication initiale que les représentants du gouvernement israélien examinent présentement des issues stratégiques lorsque l'objectif d'Israël de mettre fin au pouvoir du Hamas à Gaza sera atteint », ajoutant que « dans le document, on reconnaît que la relocalisation de la population de Gaza ne jouirait d'aucune légitimité internationale, mais on prétend qu'elle réduirait le nombre de victimes parmi la population de Gaza ».

L'Égypte a rejeté ce plan mais le président américain Joe Biden lui-même affirme ouvertement avoir travaillé activement à le mettre en pratique. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale John Kirby a dit aux journalistes à la Maison-Blanche le 11 octobre que les États-Unis avaient entrepris des pourparlers actifs avec Israël et l'Égypte afin d'établir des couloirs de « passage sécuritaire » permettant aux civils de Gaza de fuir les frappes aériennes israéliennes continues et d'éviter l'offensive terrestre qu'Israël préparait.

« Nous discutons activement de cela avec nos homologues israéliens et égyptiens, nous sommes favorables à un passage sécuritaire pour les civils. Les civils ne sont pas à blâmer pour ce que le Hamas a fait. Ils n'ont rien fait de mal », a dit Kirby. « Nous travaillons activement sur cela avec nos homologues égyptiens et israéliens. Les civils sont protégés en vertu des lois sur les conflits armés, et on doit leur donner toutes les possibilités d'éviter les combats. »

Le silence du Canada sur ces questions est condamnable. La requête de Biden auprès du Congrès américain pour le financement des guerres en Ukraine et au Gaza au coût de 106 milliards de dollars est une preuve de plus que les États-Unis tentent de mettre ce plan en pratique. Il a dit entre autres : (p. 40) :

« Ces ressources viendraient en aide aux civils déplacés et affectés par le conflit, y compris les réfugiés palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, et tiendrait compte des besoins potentiels de Gazaouis fuyant vers les pays voisins. Cela comprendrait des fournitures alimentaires et non alimentaires, de soins de santé, de refuges d'urgence, d'eau et d'aide sanitaire, et de protection d'urgence. Cela comprendrait aussi les coûts potentiels pour de l'infrastructure humanitaire critique requise pour que la population de réfugiés puisse avoir accès à de l'aide vitale de base. Cette crise pourrait mener à un déplacement au-delà de la frontière et à des besoins humanitaires régionaux encore plus importants, et le financement pourrait servir à répondre aux besoins en évolution de programmes à l'extérieur de Gaza [2]. » (Souligné par LML)

Lorsque l'Égypte a catégoriquement rejeté le plan, Biden a aussi été forcé de le rejeter. Le 29 octobre, après avoir parlé avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sisi, Biden a dit :

« Nous avons réaffirmé notre engagement à travailler ensemble et discuté de l'importance de protéger les vies civiles, du droit humanitaire international, et de veiller à ce que les Palestiniens à Gaza ne sont pas déplacés vers l'Égypte ou toute autre nation. »

Le PCC(M-L) condamne aussi tous les efforts de désinformation américains, canadiens, britanniques et autres qui font du Hamas la question et qui concilient avec les crimes commis par Israël sous prétexte qu'éliminer le Hamas est une cause juste. Israël a revendiqué les récentes frappes contre le camp de réfugiés de Jabalia en prétendant avoir mené l'assaut pour tuer un commandant du Hamas. Pour Israël, la centaine de Palestiniens tués et les centaines d'autres blessés sont un « dommage collatéral ».

Les États-Unis se sont récemment objectés à un appel de cessez-le-feu en disant que ce serait favorable au Hamas. De tels raisonnements tordus pour justifier ce qui est fait au peuple palestinien sont inadmissibles. Le monde entier s'oppose à ce que fait Israël.

Notes

1. Ha'arezt

2. « Letter regarding critical national security funding needs for FY 2023 », White House, 20 octobre 2023


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Volume 53 Numéro 10 - Octobre 2023

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