États-Unis
Des actions audacieuses se poursuivent à la défense de la liberté de parole
Le récent appui aux États-Unis à la résistance en Palestine et à la demande que les États-Unis arrêtent de financer et d'appuyer Israël a été la cible de nombreuses attaques contre la liberté de parole et de conscience. Les étudiants et les professeurs qui prennent la défense de la Palestine et dénoncent le génocide des États-Unis et d'Israël sont attaqués, congédiés, leurs conférences sont annulées, etc. Les avocats défendant ces personnes sont à leur tour congédiés. Néanmoins, de plus en plus et partout au pays les gens se portent à la défense des Palestiniens, défiant les pressions pour s'opposer au génocide des États-Unis et d'Israël. D'autres actions sont prévues à Washington le 4 novembre et par la suite.
Le gouvernement américain a intensifié ses attaques contre la liberté de parole et la résistance de diverses manières. Il y a eu des raids du FBI l'année dernière contre le African People's Socialist Party (APSP), ses dirigeants et ses établissements à St-Petersburg, en Floride, et à St-Louis, au Missouri, y compris une station radiophonique, et contre toute opposition à un immense centre de formation policière de l'ordre de 90 millions de dollars, qu'on appelle Cop City, à Atlanta, en Géorgie.
En avril, suite aux raids du FBI l'année dernière, trois membres de l'APSP et du mouvement Uhuru ont été accusés de « conspiration dans le but de clandestinement semer la discorde dans la société américaine » et de « propager la propagande russe », en grande partie parce qu'ils se sont opposés à la guerre par procuration des États-Unis en Ukraine et qu'ils accusaient les États-Unis de génocide. L'APSP, le mouvement Uhuru et la coalition Black Is Black et près de 40 autres organisations, dont plusieurs font partie du mouvement de libération noir, se sont unis pour manifester à Washington le 4 novembre, pour faire valoir leur droit de parole. Parmi leurs revendications, il y a : « Libérez la Palestine », « Ne touchez pas à Haïti », « Nous vous accusons de génocide » et « Fermez Cop City ».
La résistance audacieuse qui perdure depuis plus de deux ans à Cop City à Atlanta, en Géorgie, ne tarit pas en dépit du meurtre aux mains de la police d'un manifestant et des accusations de terrorisme domestique portées contre plus de vingt personnes s'opposant à Cop City. Celles-ci risquent des peines de prison prolongées. Les forces de l'ordre de la Géorgie ont aussi ciblé plus de soixante personnes en vertu de la loi RICO – une loi anti-trafiquants et anti-corruption de la Géorgie. Ces personnes ont été mises en examen mais pas encore inculpées. Parmi les personnes mises en examen, il y a celles qui ont fait des collectes pour la libération sous caution et d'autres dont le seul délit est d'avoir participé à un concert de musique en opposition à Cop City. L'énorme centre de 90 millions de dollars a comme mission de former la police dans les techniques de guérilla urbaine, que plusieurs interprètent comme faisant partie des plans du gouvernement pour accroître la répression et les incarcérations de masse. La construction du centre s'est faite en détruisant une forêt essentielle à l'environnement. La résistance persiste et a rassemblé des forces autochtones et noires ainsi que d'autres à Atlanta et partout au pays.
La loi RICO fédérale, dont le but est présumément de combattre les gangs et les forces mafieuses, a plus souvent qu'autrement servi à attaquer les syndicats et les individus de tous horizons qui résistent aux attaques du gouvernement. La loi RICO de la Géorgie et les autres lois de l'État sur le terrorisme sont vagues et ne précisent pas ce qui constitue le terrorisme et la corruption. La mise en examen se base sur les convictions des gens et l'organisation communautaire pour en conclure qu'il s'agit de conspirations criminelles. Selon cette loi, le fait de s'entre-aider, de promouvoir le collectivisme et même de publier du matériel caractérise une entreprise criminelle. Il s'agit de tenter d'intimider et de réduire au silence la résistance et de créer un précédent juridique, de sorte que tout acte en appui de quelque chose avec lequel l'État est en désaccord peut être criminalisé en évoquant qu'il s'agit d'une « conspiration criminelle ».
Ces attaques visent aussi à embourber tout le monde dans des batailles juridiques visant à discréditer les mouvements du peuple pour l'égalité, la justice, contre la violence policière, les attaques de l'État et beaucoup d'autres causes. Il sert aussi à attaquer des rivaux dans la lutte factionnelle intense qui fait rage au sein de la classe dirigeante américaine. En effet, les médias monopolisés ont pris soin de mentionner que Trump avait été accusé en vertu de la loi RICO de la Géorgie. C'est aussi un moyen de salir ces personnes héroïques qui résistent aux attaques et à la violence organisées par l'État en utilisant les mêmes moyens que ceux utilisés contre Trump, laissant entendre que tout le monde est corrompu.
La classe ouvrière des États-Unis d'un océan à l'autre lutte pour son droit de parler et de s'organiser. « Pas en notre nom » est devenu la puissante bannière du peuple américain dans sa lutte pour les droits de tous et toutes, au pays et à l'étranger.
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 10 - Octobre 2023
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