Déclaration accablante du rapporteur spécial des Nations unies sur le traitement réservé par le Canada aux travailleurs étrangers temporaires
Le rapporteur spécial des Nations unies Tomoya Obokata (3e à
partir de la gauche)
discute de la situation des femmes, des filles et des personnes
bispirituelles autochtones du Canada, 25 août 2023.
Tomoya Obokata, rapporteur spécial des Nations unies sur les formes contemporaines d'esclavage, y compris leurs causes et leurs conséquences, a visité le Canada du 23 août au 6 septembre. Il s'est rendu à Vancouver, Toronto, Ottawa, Montréal et Moncton.
L'objectif déclaré de sa visite était « d'évaluer les efforts déployés par le Canada pour prévenir et combattre les formes contemporaines d'esclavage, notamment le travail forcé, le travail des enfants, la servitude domestique, la servitude pour dettes et l'exploitation sexuelle sur son territoire et à l'étranger ... et de présenter des recommandations constructives pour relever les défis qu'il a observés ».
En plus des représentants des gouvernements fédéral, provincial et québécois et des ministères, il a également rencontré des syndicats, des organisations de la société civile, des universitaires et des travailleurs canadiens et migrants travaillant, entre autres, dans l'agriculture, dans la santé, dans la transformation de la viande et des fruits de mer,
Dans sa déclaration de fin de mission, le rapporteur spécial des Nations unies a noté : « Je suis profondément troublé par les récits d'exploitation et d'abus dont m'ont fait part des travailleurs migrants. »
Il a déclaré : « Les régimes de permis de travail spécifiques aux employeurs, y compris certains programmes de travailleurs étrangers temporaires, rendent les travailleurs migrants vulnérables aux formes contemporaines d'esclavage, car ils ne peuvent pas dénoncer les abus subis sans craindre d'être expulsés. »
L'expert de l'ONU a souligné : « Les travailleurs étrangers dits 'temporaires' répondent à un besoin permanent sur le marché du travail et possèdent des compétences précieuses qui sont essentielles à l'économie canadienne », a-t-il ajouté, exhortant les autorités canadiennes à régulariser le statut des travailleurs migrants étrangers et à mettre fin au système des permis de travail fermés. « Le Canada doit permettre à tous les migrants un meilleur accès à la résidence permanente, afin d'éviter que les abus ne se reproduisent. »
Le rapporteur spécial doit soumettre son rapport sur le Canada au Conseil des droits de l'homme des Nations unies au plus tard en septembre 2024.
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 10 - Octobre 2023
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