Ne touchez pas à Haïti !
Une délégation du Kenya visite Haïti pour préparer le terrain pour une force interventionniste étrangère
Une délégation kenyane « responsable de la sécurité » a visité Haïti du 20 au 23 août dans le cadre d'une soi-disant mission d'évaluation pour préparer le terrain pour que le Kenya dirige un force interventionniste étrangère à la demande des États-Unis et du « Core group » contre Haïti. La France et le Canada sont grandement impliqués dans le « Core group » de même que des intérêts privés américains qui opèrent en Haïti.
La mission de la force d'intervention étrangère dirigée par le Kenya est prétendument de contrôler les gangs violents et de renforcer les capacités de la police nationale haïtienne (PNH) qui est un organisme corrompu connu. En réalité, son but est de supprimer la résistance du peuple haïtien et de maintenir le pouvoir des oligarques haïtiens, actuellement dirigés par le régime illégitime d'Ariel Henry, au nom d'intérêts privés étroits basés aux États-Unis, au Canada, en France et ailleurs.
D'ailleurs, le fait que la délégation de dix personnes est arrivée au bord d'un vol de American Airlines (AA 819) non pas en provenance du Kenya mais des États-Unis en dit long. La délégation a été accueillie à l'aéroport international par les membres du régime d'Ariel Henry. La délégation kenyane a rencontré le premier ministre Henry, les membres de son « gouvernement », ses trois membres nommés au « Haut Conseil de la Transition » et des membres haut placés du commandement de la PNH.
Le principal objectif au cours de la visite de trois jours a été de collaborer avec le haut commandement de la PNH pour le développement d'un « plan de sécurité » dans le cadre de leurs missions interventionnistes, un plan qui en réalité avait déjà été préparé par la police placée sous le commandement de la police des États-Unis et du Canada.
Le plan prévoyait à l'origine une force de 1 000 hommes. Toutefois, au cours de leur visite, les responsables kenyans ont déclaré qu'ils auraient besoin d'un seuil minimum de 2 000 officiers prêts à être déployés et d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU), que les États-Unis ont déclaré vouloir rédiger. La délégation a également proposé une « force de protection statique » visant à protéger les « infrastructures stratégiques » telles que le port maritime, l'aéroport et l'académie de police.
Le ministre kenyan des Affaires étrangères, Alfred N. Mutua, a été cité par le New York Times le 5 septembre comme ayant déclaré : « La question n'est pas de savoir si nous allons en Haïti ou non – nous y allons. Nous sommes convaincus. » Il a déclaré qu'il espérait que les officiers kenyans se déploieraient en Haïti d'ici la fin de l'année. Alfred N. Mutua affirme que le Kenya est en partie inspiré par l'unité panafricaine envers les descendants des peuples africains réduits en esclavage qui se sont libérés de la domination française. Les paroles n'engagent à rien. Ce qui inquiète les Haïtiens, c'est que cette intervention militaire a pour but de cimenter la domination étrangère sur Haïti à un moment où l'oppression du peuple haïtien par l'ingérence et la domination étrangères est déjà intolérable.
Aucun déploiement protocolaire, aucune tentative de revendiquer un mandat de l'ONU pour une intervention non militaire relevant de l'ONU, aucun idéal élevé ne peut prêter à cette mission une quelconque légitimité.
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 9 - Septembre 2023
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