Lettre à la rédaction concernant le rôle d'une société d'armements britannique au Canada


Le fabricant d'armes britannique BAE Systems est chargé de fournir au Canada
la frégate de type 26 que l'on voit ci-dessus.

Votre article sur le bellicisme de Charles III a montré, entre autres, comment la production de guerre est un fardeau parasitaire pour l'économie britannique. C'est également le cas au Canada, où le gouvernement a conclu des contrats avec la société britannique BAE Systems pour un montant de plusieurs milliards de dollars[1].

En 2018, le gouvernement canadien a choisi la plate-forme de conception du type 26 de BAE pour 15 navires de combat de surface qui coûtent des milliards de dollars. Le gouvernement présente ces dépenses de guerre comme répondant à la « Stratégie nationale de construction navale » du Canada, qui vise à construire une « flotte de haute-mer » capable de marauder dans le monde entier à la demande de l'OTAN et des États-Unis. Irving Shipbuilding à Halifax, en Nouvelle-Écosse, construit les navires de combat conçus par BAE, tandis que Lockheed Martin, le producteur de guerre américain, est le principal entrepreneur chargé de superviser le projet.

La décision d'opter pour le navire de type 26 de BAE a été controversée au moment de sa sélection, car la conception n'existait que sur la planche à dessin. Dans un article publié dans le magazine militaire canadien Esprit de Corps, David Pugliese écrit qu'au début du processus d'acquisition des navires, le gouvernement libéral a promis que « seuls les modèles existants ayant fait leurs preuves ou les modèles de navires déjà en service dans d'autres marines seraient acceptés, parce qu'ils pourraient être construits plus rapidement et seraient moins risqués. Les conceptions qui n'ont pas fait leurs preuves peuvent être confrontées à des défis, car les problèmes sont découverts une fois que le navire est dans l'eau et en service ».

David Pugliese poursuit : « Les critères ont ensuite été modifiés par le gouvernement canadien pour des raisons qui ne sont pas tout à fait claires. (Les autres navires qui participaient à la compétition canadienne pour obtenir le contrat avaient tous fait leurs preuves et étaient en service dans des marines alliées). »

Connaissant l'énorme présence de BAE dans l'économie britannique et ses contacts avec l'élite dirigeante, on peut se demander si la famille royale n'a pas exécuté une « danse des épées » pour que le gouvernement libéral servile s'assure que l'offre de BAE remporte le contrat.

Le budget en constante augmentation de BAE et de ses partenaires donne une idée des ressources publiques qu'ils retirent de l'économie canadienne pour cette production de guerre. L'approbation initiale du Conseil du Trésor canadien était de 26 milliards de dollars. En 2021, le directeur parlementaire du budget a estimé que le prix des 15 navires de type 26 était passé à 77,3 milliards de dollars.

Dans un autre article paru en décembre 2022, David Pugliese écrit : « Les députés membres du Comité permanent des opérations gouvernementales de la Chambre des communes ont déclaré qu'ils s'attendaient désormais à ce que le coût des 15 navires avoisine les 100 milliards de dollars ». L'article note également que l'acquisition, l'exploitation et le soutien des navires tout au long de leur cycle de vie d'environ 30 ans coûteront aux Canadiens entre 213,5 et 219,6 milliards de dollars.

Les navires de type 26 construits pour la marine britannique seront équipés d'un système de défense antimissile, d'un canon de calibre moyen de 1270 millimètres, d'une aire flexible sur le pont du navire dédiée à différentes missions, d'un radar à moyenne portée Artisan 997 et d'un réseau de sonars pour la détection sous-marine. Le pont d'envol pourra accueillir des hélicoptères de la taille d'un Chinook, tandis que l'aire dédiée aux missions pourra s'adapter pour accueillir des conteneurs et déployer des navires et des véhicules habités ou non. Au total, les marines britannique, australienne et canadienne exploiteront 32 frégates de lutte anti-sous-marine, toutes basées sur la conception de référence du Type 26.

Notes

1. BAE Systems plc est une entreprise britannique d'armement, de sécurité et d'aérospatiale basée à Londres, en Angleterre. Dans le secteur de la défense, elle est en 2020 la septième entreprise mondiale et la première entreprise européenne sur la base d'un revenu brut applicable de 36 milliards de dollars en 2022, tout en employant 93 100 personnes. Depuis 2017, c'est le plus grand fabricant de Grande-Bretagne. (Wikipedia)


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Volume 53 Numéro 6 - Juin 2023

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