Inde

Les fermiers et les travailleurs indiens ne sont pas intimidés par les démonstrations de force

– J. Singh –

Le 5 avril, plus de 100 000 fermiers et travailleurs de toute l'Inde se sont rendus à New Delhi, la capitale, pour protester contre le gouvernement central et ses politiques anti-agriculteurs et anti-ouvrières. Le rassemblement, sous la bannière Mazdoor Kisan Sangharsh (lutte des travailleurs et des paysans), s'est tenu au Ramlila Maidan.

Les manifestants ont exigé un allègement de l'inflation, une garantie légale du prix minimum de soutien pour les principales cultures, un salaire minimum pour tous les travailleurs de 26 000 roupies (317 dollars américains) par mois, un allègement de la dette, une pension pour tous les fermiers de plus de 60 ans, l'abrogation des quatre codes anti-ouvriers et le retrait du projet de loi de 2020 sur l'amendement de la loi sur l'électricité, entre autres revendications. Les manifestants ont accusé le gouvernement de Narendra Modi de créer une crise de subsistance pour toutes les sections de la classe ouvrière.

Des milliers de personnes continuent de se rassembler dans des morchas à Mohali, Bargari, Mudaki et dans d'autres endroits pour exiger la libération des prisonniers politiques, la résolution de la crise de l'eau, un prix de soutien minimum garanti, le retrait du projet de loi sur l'électricité, etc.

Les fermiers vont de village en village pour tenir des réunions en préparation pour le rassemblement du 30 avril à Delhi, pour faire valoir leurs appels et resserrer les rangs. Ils expliquent aux gens leurs revendications à long terme : les fermiers décideront de leur production; lutte pour les cultures et les générations futures; pour le bien-être de tous; sauver l'air, l'eau et la terre de la pollution.

De nombreuses chaînes d'information ont été fermées au Pendjab, des journalistes ont été arrêtés et les congés du personnel de police ont été annulés avant les rassemblements de masse du 13 avril, à l'occasion de Baisakhi, la fête du printemps, et de la fondation de la Khalsa. Dix-huit bataillons des forces paramilitaires de l'État central ont également été déployés. Mais cette démonstration de force n'a ni effrayé ni découragé les insurgés. Ils ont continué de se mobiliser dans les villages, les villes et les cités, et le moral demeure élevé.

Le 7 avril, il y a eu un rassemblement de fermiers et d'ouvriers à Marra, un village de Patan Tehsil, dans le district de Durg, au Chhattisgarh. Des milliers de personnes y ont participé. Les orateurs ont abordé les problèmes des fermiers de la région et ont remis un mémorandum aux autorités municipales.

Des violences communautaires sanctionnées par l'État se produisent au Bihar et dans d'autres régions. Selon les informations disponibles, au moins quatre districts du Bihar ont été le théâtre de violences communautaires à l'occasion de Ram Navami cette année, et c'est à Bihar Sharif, à Nalanda, le district d'origine du ministre en chef Nitish Kumar, que ces violences ont été les plus graves. À Bihar Sharif, à environ 70 kilomètres de Patna, non seulement plus d'une douzaine de magasins et d'entrepôts ont-ils été incendiés, mais la Madrasa Azizia, vieille de plus de 100 ans et dont la bibliothèque comptait 4 500 ouvrages, a été incendiée. Des pierres ont été lancées sur une mosquée adjacente, sous les yeux de la police et d'autres fonctionnaires.

L'élite dirigeante et le gouvernement indiens suivent les procédures opérationnelles standard introduites par les Britanniques avant l'indépendance. Une vaste attaque contre les droits de la population est en cours sous tel ou tel prétexte. Ceux qui prétendent que « ce n'est pas la démocratie » disent le type de démocratie qu'ils veulent instaurer.


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Volume 53 Numéro 4 - Avril 2023

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