Réunion du «Groupe de contact pour la défense de l'Ukraine»
Le secrétaire de la Défense des États-Unis Lloyd Austin et le Chef d'état-major des armées Mark Milley ont présidé la réunion du Groupe de contact pour la défense de l'Ukraine dirigé par les États-Unis, réunion qui a eu lieu à Ramstein, en Allemagne, le 21 avril. Près de 50 pays y ont participé. Lloyd Austin a souligné le volume d'équipement militaire envoyé par le Groupe de contact à l'Ukraine jusqu'à ce jour : 1 550 chars blindés, 230 chars d'assaut, ainsi que de l'équipement et des munitions en appui à plus de 9 nouvelles brigades armées. Il a dit que les États-Unis avaient devancé la date de livraison de chars d'assaut M2 Abrams pour qu'ils arrivent à l'automne et que la formation au combat d'équipes ukrainiennes débuterait en Allemagne, possiblement à la mi-mai.
Mark Milley a dit que les États-Unis avaient investi plus de 35 milliards de dollars en assistance militaire, comprenant deux millions de munitions de chars d'assaut et d'artillerie, des dizaines de milliers d'armes anti-char, des systèmes de défense antiaérienne (des systèmes de missiles Patriot) ainsi que la formation au combat de milliers de soldats ukrainiens. Selon les rapports, le Groupe de contact pour la défense omet de mentionner que les chars d'assaut Leopard expédiés en Ukraine sont un cauchemar logistique puisque chaque pays qui envoie des chars d'assaut a son propre système de tir et ses exigences spécifiques en termes de l'entretien et de la fabrication d'obus. Répondant aux questions des médias à savoir si des avions de combat F-16 seront envoyés en Ukraine, les deux représentants américains ont dit que, bien qu'il pourrait y avoir une décision en ce sens dans le futur, ce n'était pas à l'ordre du jour pour l'instant. Ils ont dit que « pour transformer l'aviation de l'Ukraine pour qu'elles soient à la hauteur de l'aviation russe » il faudrait « un niveau d'efforts importants de la part de plusieurs pays ». Dans l'immédiat, ont-ils dit, il faut se concentrer sur la défense aérienne.
Le 20 avril, des représentants israéliens et ukrainiens ont dit au réseau médiatique américain Axios que l'armée israélienne compte faire l'essai de son système d'alerte précoce dans la capitale ukrainienne de Kiev le mois prochain et le rendre opérationnel pour l'armée ukrainienne avant l'été.
Le Kiev Independent parle des possibilités d'une contre-offensive ukrainienne et, bien qu'il reflète la confiance que l'Ukraine puisse reprendre certains territoires actuellement contrôlés par la Russie, il dit que la logistique d'une offensive efficace est au-delà des capacités de l'Ukraine.
Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a dit que deux
points seront à l'ordre du jour de la réunion du sommet de
l'OTAN à Vilnius, en Lituanie, au mois de juillet : 1)
réaffirmer l'appui de l'OTAN à l'Ukraine aussi longtemps que
nécessaire et 2) qu'il s'attend à ce que « les alliés de l'OTAN
adoptent un programme pluriannuel afin de permettre à l'Ukraine
de transitionner de l'équipement, des standards et des doctrines
de l'époque soviétique vers les standards et doctrines de
l'OTAN, et d'assurer une opérabilité intégrale entre les forces
ukrainiennes et les forces de l'OTAN ».
À l'issue de la réunion, la ministre canadienne de la Défense,
Anita Anand, a annoncé que le Canada fournissait « des nouvelles
mesures d'aide militaire pour l'Ukraine ». Elle a annoncé une
allocation de 34,6 millions de dollars au fonds d'affectation
spéciale de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN)
pour l'ensemble complet des mesures d'assistance en faveur de
l'Ukraine (CAP). Elle a appelé cela un « don », ce qui donne
l'impression qu'il s'agit d'une action caritative. Elle a
précisé que ce « don » « favorisera la mise en uvre du
projet de combustibles du CAP-OTAN, qui permettra de
fournir à l'Ukraine 3,3 millions de litres de carburant
dont elle a grand besoin ; favorisera la mise en uvre du projet
de pont ruban amélioré du CAP-OTAN, qui fournira à l'Ukraine des
ponts flottants modulaires pour permettre le franchissement de
coupures humides; ; et permettra d'offrir une première
contribution au projet de trousses de premiers secours médicaux
du CAP‑OTAN ». Il s'agit d'une « aide non létale » qui donne
l'impression d'être de nature humanitaire et qui détourne
l'attention de l'objectif essentiel, à savoir la poursuite de la
guerre par procuration menée par les États-Unis et l'OTAN en
Ukraine, qui est à l'origine de la crise humanitaire dans ce
pays.
Anita Anand a également annoncé l'octroi d'environ 2,5 millions
de dollars pour l'achat de 40 fusils pour tireur d'élite
de calibre .50 assortis de munitions auprès de PGW Defence
Technologies Inc. Le gouvernement canadien envoie des fusils de
précision PGW à l'Ukraine depuis au moins 2018 dans le cadre du
renforcement des troupes canadiennes aux frontières de la Russie
et de la formation de l'armée ukrainienne pour réprimer la
dissidence de son propre peuple dans le Donbass et dans d'autres
régions face au gouvernement putschiste soutenu par les
néo-nazis. En 2018, lorsque CBC a demandé au propriétaire de PGW
s'il craignait que la vente d'armes à l'Ukraine n'entraîne une
escalade du conflit dans ce pays, il a répondu : « Cela peut
sembler insensible, mais [je ne suis] pas particulièrement
[inquiet]. Depuis la nuit des temps, l'humanité s'est engagée
dans la guerre, et pour cela, il faut notamment s'équiper
correctement. » En plus de contribuer à l'escalade du conflit,
ces remarques confirment la fraude selon laquelle ces livraisons
d'armes sont destinées à la défense et sont censées répondre à
l'agression russe, plutôt qu'à l'agression déclenchée par l'OTAN
en Europe de l'Est. La CBC avait alors rapporté que le fusil de
précision de calibre .50 était le premier résultat de la
décision du gouvernement Trudeau de commencer à exporter des
armes légères vers l'Ukraine.
Anita Anand a également profité de l'occasion pour souligner
l'annonce faite par le Canada le 11 avril selon laquelle le
Canada fera don de plus de 21 000 armes légères aux forces
armées ukrainiennes, y compris des fusils d'assaut, des
mitrailleuses et plus de 2,4 millions de munitions pour armes
légères, provenant de Colt Canada et évaluées à environ 59
millions de dollars[1].
Dans un communiqué de presse, Anita Anand a de nouveau répandu
la désinformation selon laquelle « les dons et le soutien
» annoncés par le Canada continueront « de fournir à
l'Ukraine le soutien dont elle a besoin pour défendre sa
souveraineté, sa liberté et son indépendance ». En fait,
l'instigation du conflit par le Canada, de son propre chef et au
sein de l'OTAN, et son implication dans une guerre par
procuration menée par les États-Unis et l'OTAN « jusqu'au
dernier Ukrainien », violent le droit international et
constituent un crime contre la paix et l'humanité. Les peuples
d'Europe luttent également contre l'anarchie et la violence
imposées par la guerre à leurs propres pays. Le soutien du
Canada aux néo-nazis qui ont servi à mener le coup d'État de
Maïdan en Ukraine en 2014 et à commettre des crimes odieux
contre la population russophone du Donbass est déjà de notoriété
publique et sera universellement condamné en temps voulu. Tenter
d'arracher la victoire au lieu d'une défaite est une tâche que
le Canada ne réussira pas parce que la cause est injuste et
qu'elle continuera d'être condamnée non seulement par l'opinion
publique mondiale, mais aussi par tous ceux dont la vie a été
sacrifiée sur l'autel des tentatives d'écraser la Russie. Alors
que les gangsters des États-Unis et de l'OTAN et leurs
représentants au sein du gouvernement canadien lui-même exercent
une pression accrue sur le Canada pour qu'il envoie plus
d'argent et d'armes et qu'il consacre plus de ressources à la
poursuite de la guerre, l'idée que l'enjeu est de savoir s'il
faut envoyer plus ou moins de matériel de guerre pour combattre
l'agression russe fait partie intégrante de la tentative
officielle de désinformation des Canadiens afin qu'ils ne
puissent pas s'orienter et s'opposer au rôle infâme que joue le
Canada.
Note
1. Colt Canada (anciennement Diemaco), situé à Kitchener, en Ontario, est la division canadienne du fabricant d'armes à feu américain Colt. En mai 2021, Colt Defence a été rachetée par un holding tchèque, le Ceská zbrojovka Group, et a pris le nom de Colt CZ Group. Les principaux produits de la société canadienne sont le fusil C7 et ses dérivés, fabriqués sous licence par Colt Defense USA, et le lance-grenades LV de 40 mm à chargement latéral EAGLE. Colt Canada se décrit comme le « Centre d'excellence pour les armes légères » du gouvernement canadien et l'unique fournisseur des Forces canadiennes pour la famille de fusils C7, malgré sa propriété américaine et sa non-affiliation au gouvernement canadien. Colt fabrique le AR-15, une version semi-automatique du M16 vendu aux États-Unis.
Cet article est paru dans
Volume 53
Numéro 4 - Avril 2023
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