Déclaration de l'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique
L'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique (UBCIC) est outrée d'apprendre qu'un nouveau raid de la GRC a eu lieu au poste de contrôle de Gidimt'en et que cinq personnes ont été arrêtées par le Groupe d'intervention pour la sécurité de la collectivité et l'industrie (GISCI), sous couvert d'un mandat de perquisition pour vol de moins de 5 000 dollars. Le lien éventuel entre le point de contrôle de Gidimt'en et le mandat de perquisition délivré par le GISCI avant les arrestations n'est pas clair à l'heure actuelle. Ces arrestations s'inscrivent dans un schéma inquiétant d'intimidation policière des peuples autochtones qui revendiquent leurs droits d'accès à leurs propres territoires et rejettent l'extraction de combustibles fossiles. L'UBCIC soutient sans équivoque ceux qui défendent le titre et les droits des dirigeants héréditaires des Wet'suwet'en.
Le grand chef Stewart Phillip, président de l'UBCIC, a déclaré : « Le point de contrôle de Gidimt'en est un camp stratégiquement situé à 44,5 kilomètres sur la route forestière de la rivière Morice. Sous la direction de leurs chefs héréditaires, les Wet'suwet'en s'opposent au plus grand projet de fracturation hydraulique de l'histoire du Canada. Le raid d'aujourd'hui constitue une réponse fédérale à la défense autochtone de leurs terres contre ce projet de fracturation.
« Le gazoduc Coastal GasLink (CGL), propriété de TC Énergie (anciennement TransCanada), vise à relier les opérations de fracturation du nord-est de la Colombie-Britannique à une installation de gaz naturel liquéfié (GNL) dans la ville côtière de Kitimat. Le droit des peuples autochtones de vivre sans violence ni intimidation sur leurs propres terres ne doit jamais être subordonné aux intérêts des entreprises de combustibles fossiles. Les vidéos partagées en ligne montrent plus d'une douzaine d'agents armés du GISCI faisant la queue pour effectuer le raid – pourquoi diable une telle force serait-elle nécessaire ? »
« Le GISCI est connu pour ses arrestations violentes d'autochtones sur leurs territoires, et il semble que ce soit un nouvel exemple. Ironiquement, nous attendons actuellement les résultats d'un examen systémique des activités du GISCI qui a été lancé par la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes de la GRC au début du mois. Nous demandons que le GISCI soit suspendu indéfiniment et certainement pour la durée de cet examen », a déclaré le chef Don Tom, vice-président de l'UBCIC.
« José Francisco Cali Tzay, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, s'est rendu au Canada le mois dernier et a rencontré les chefs héréditaires wet'suwet'en, a déclaré K'áwázit Marilyn Slett, secrétaire-trésorière de l'UCICB. Le rapport préliminaire qu'il a rédigé à l'issue de cette visite fait état des mêmes préoccupations que celles que nous avons exprimées à maintes reprises, à savoir que la criminalisation des défenseurs des droits humains autochtones est endémique et qu'il faut y mettre un terme. Le raid d'aujourd'hui contrevient à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, pour la mise en oeuvre de laquelle le Canada et la Colombie-Britannique ont tous deux adopté des lois, et constitue une démonstration flagrante de la suprématie actuelle du complexe militaro-industriel colonial. »
(29 mars 2023. Traduction par LML)
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 3 - Mars 2023
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