Faits concernant la « migration irrégulière » mis en contexte
Le Canada considère que les personnes qui franchissent la frontière canado-américaine sans passer par les postes frontaliers officiels sont des migrants irréguliers. Certains utilisent cyniquement la situation des immigrants et des réfugiés à des fins intéressées. En recourant à la pratique bien connue du diviser pour régner, on prétend que le nombre insoutenable d'immigrants et de réfugiés crée des crises sociales. Il n'y a rien de vrai là-dedans. Il s'agit d'une désinformation visant à dissimuler l'offensive antisociale menée contre le peuple depuis des décennies par les cercles dirigeants, afin de miner les luttes menées par le peuple pour unir ses efforts en vue de créer de nouveaux arrangements prosociaux. En outre, cela ne s'attaque pas aux raisons pour lesquelles les gens sont déplacés de leur pays d'origine et migrent vers d'autres pays, car cela impliquerait directement le Canada en tant que partie responsable.
C'est dans ce contexte que le premier ministre du Québec et d'autres ont demandé le renforcement de l'Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS), ce que le Canada et les États-Unis ont maintenant accepté de faire. Les chiffres réels de l'immigration dite irrégulière ne résistent pas à un examen approfondi.
En 2022, 39 171 personnes sont entrées au Canada par le chemin Roxham. Le point de passage du chemin Roxham entre le Québec et l'État de New York est bien connu, mais ce n'est pas le seul endroit où de tels passages aux frontières sont effectués. Les chiffres totaux de la migration par des passages non officiels au Canada depuis les États-Unis ne sont pas facilement disponibles.
Toutes les personnes qui traversent la frontière de manière irrégulière ne demandent pas l'asile en tant que réfugiés. Seules 20 891 personnes ayant traversé le Canada à pied ont demandé l'asile en 2022, sur un total de 60 158 demandes. L'ETPS et son récent élargissement à l'ensemble de la frontière terrestre et des cours d'eau intérieurs entre le Canada et les États-Unis auraient pour effet de renvoyer ces personnes aux États-Unis.
Les coups d'État, les sanctions, les agressions et les guerres menés par les États-Unis sont l'une des principales raisons pour lesquelles des personnes sont déplacées et forcées d'émigrer. Le Canada, en tant qu'adepte de l'apaisement envers l'impérialisme américain et membre de l'alliance agressive qu'est l'OTAN, est totalement impliqué dans ces activités. Une majorité de Québécois et de Canadiens s'opposent à ce soutien à l'impérialisme américain et considèrent que le Canada ne devrait pas créer de réfugiés en premier lieu et qu'il devrait accueillir ceux qu'il a victimisés et déplacés, non pas par charité, mais pour assumer la responsabilité de ses méfaits.
Le nombre de personnes demandant le statut de réfugié doit être examiné dans le contexte des chiffres globaux de l'immigration au Canada. Le Réseau des droits des migrants note que 616 429 Ukrainiens ont été autorisés à se rendre au Canada depuis 2022 et que près de 1,2 million de nouveaux permis de travail et d'études ont été approuvés au Canada en 2022. Le réseau souligne en outre que « lorsque les demandeurs d'asile arrivent à pied des États-Unis, ils passent par les contrôles de sécurité normaux et le processus de demande d'asile comme n'importe quel autre demandeur. Le taux d'acceptation des demandeurs d'asile qui traversent à pied est de 60 %, soit le même que celui de tous les autres demandeurs ».
Autrement dit, les passages irréguliers au chemin Roxham ou ailleurs n'ont rien d'exceptionnel, et ces passages et les demandeurs d'asile ne comptent pas pour beaucoup dans le nombre total de personnes qui migrent vers le Canada. Les faits et les chiffres montrent clairement que l'ETPS n'est pas nécessaire et que les demandes de l'abroger sont justifiées.
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 3 - Mars 2023
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