Le Syndicat canadien de la fonction publique condamne la fermeture du poste frontalier du chemin Roxham
Dans un communiqué de presse du 29 mars, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a condamné la fermeture du poste frontalier irrégulier du chemin Roxham, le principal point d'entrée au Canada utilisé par les demandeurs d'asile qui voyagent à pied depuis les États-Unis.
La fermeture du chemin Roxham déclare le syndicat, « compliquera la vie de milliers de personnes réfugiées vulnérables et pourrait coûter des vies ». Il explique qu'en vertu de l'Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS) élargie, « toute personne demandeuse d'asile doit présenter sa demande dans le premier pays sûr où elle arrive » et il note que dans cette entente le Canada désigne les États-Unis comme un pays sûr. Cependant, il fait remarquer que « les militants soulignent que les États-Unis ne garantissent pas la sécurité des personnes réfugiées ». Il poursuit en expliquant que « le Conseil canadien pour les réfugiés précise que les personnes réfugiées dans le système américain s'exposent à la détention arbitraire, à un renvoi accéléré avant qu'elles n'aient la chance de comparaître devant un(e) juge et à des poursuites pénales pour être entrées aux États-Unis ».
Le SCFP ajoute que les défenseurs des droits humains « soutiennent depuis longtemps que la solution aux passages frontaliers non officiels est de suspendre l'ETPS et de laisser les gens traverser aux points d'entrée officiels en toute sécurité. Deux tribunaux ont jugé, en 2007 et en 2020, que l'ETPS était inconstitutionnelle. La Cour suprême du Canada a entendu une cause concernant cette entente à la fin de 2022, mais elle n'a pas encore rendu sa décision ».
Le syndicat poursuit en citant le Réseau des droits des migrants qui affirme que « des personnes réfugiées et migrantes mouraient déjà en traversant le chemin Roxham parce que l'entente sur les tiers pays sûrs (ETPS) et d'autres lois sur l'immigration les empêchent de voyager en toute sécurité ».
« La décision antidémocratique du Canada de fermer le chemin Roxham poussera les personnes demandeuses d'asile, dont beaucoup veulent désespérément être en sécurité, à traverser par des moyens plus dangereux », ajoute le SCFP.
« Des gens ont perdu des membres et sont morts en traversant dans des conditions dangereuses à divers endroits le long de la frontière canado-américaine. La récente décision du gouvernement canadien va rendre ce type de tragédie plus courant. Il s'agit également d'un plan coûteux et irréalisable qui va causer une surveillance accrue des frontières et encourager l'industrie de la traite de personnes.
« Le Canada est à contre-courant de l'histoire, écrit le syndicat. En vertu du droit international, les gens ont le droit de demander le statut de réfugié et le droit à un processus équitable pour déterminer si ce statut leur sera conféré. »
Le SCFP appelle ses 715 000 membres à « agir en appuyant la campagne du Réseau des droits des migrants pour soutenir les personnes demandeuses d'asile en quête de sécurité au Canada ».
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 3 - Mars 2023
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