Numéro 16

19 août 2022

Anniversaire de la Conférence historique tenue à Chertsey, Québec, en 1989

Les événements actuels révèlent l'importance de la conférence de Chertsey


Hardial Bains s'adresse aux participants de la rencontre du PCC(M-L) à Chertsey, Québec, en 1989.

Le 19 août 1989, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) tenait une conférence historique à Chertsey, au Québec. Des centaines de membres et sympathisants du PCC(M-L), avec familles et amis, ont participé à cette rencontre sociale et politique d'une semaine pour discuter des événements en cours, célébrer le travail du PCC(M-L) et réaffirmer sa ligne de marche. Les événements de la rencontre ont été présidés par le dirigeant national et premier secrétaire du Comité central du Parti, Hardial Bains.

Aujourd'hui, les événements continuant de s'inscrire dans le contexte du repli de la révolution, le Parti continue de se tenir fermement sur ses deux pieds et d'assumer les tâches assignées au mouvement ouvrier et communiste pour ouvrir la voie du progrès à la société en faisant place au renouveau. L'importance de la conférence de Chertsey devient toujours plus évidente avec le temps. Les développements nationaux et internationaux depuis Chertsey confirment les prédictions du camarade Bains sur ce que la régression et la sombre réaction avaient en réserve pour les peuples du monde et également sur la résistance déterminée de la classe ouvrière et des peuples du monde entier et le besoin inéluctable de la direction politique, de l'organisation et de la théorie révolutionnaires du Parti pour réaliser les objectifs du mouvement.

À l'époque, le monde vivait la transition entre l'essor et le repli de la révolution. De nombreux bouleversements se sont produits en un court laps de temps, notamment l'effondrement de l'Union soviétique et la fin de la division bipolaire du monde.

« En cette occasion importante, nous célébrons les victoires du dernier quart de siècle, nous célébrons les victoires au sens immédiat et, surtout, à cet égard, je voudrais souligner les victoires que nous avons remportées depuis 1985, que nous avons caractérisée comme une année charnière, a dit le camarade Bains dans son discours principal à Chertsey. C'est l'année où Gorbatchev est entré sur la scène de l'histoire et que le Parti a pris des décisions importantes. »

Le camarade a souligné que le Parti n'a d'aucune façon été entravé par l'offensive anticommuniste brutale de la bourgeoisie anglo-américaine. Il était tout à fait préparé et a relevé le défi d'affirmer sa ligne de marche dans les nouvelles conditions.

« La bourgeoisie anglo-américaine mène l'offensive contre le communisme, mais ce n'est pas nouveau. La bourgeoisie est intrinsèquement et instinctivement opposée au communisme depuis 1840 et mène depuis une offensive anticommuniste qui n'a pas de relâche. Elle a renouvelé cette offensive au XXe siècle avec la guerre froide. Mais ce qui est spécifique à la période actuelle, ce qu'il faut surtout souligner et mettre en évidence à l'heure actuelle, c'est que la bourgeoisie anglo-américaine incite et encourage les groupes réactionnaires, les régimes réactionnaires et les éléments fascistes qui ont été renversés en Pologne, en Hongrie et dans divers autres pays. Elle joue avec la vie des gens tout comme elle l'a fait lorsqu'elle a incité Hitler à attaquer l'Union soviétique et à envahir la Tchécoslovaquie pour commencer, puis la Pologne et d'autres pays. Elle ne voit pas les conséquences que cela peut avoir, parce que l'ascension de Mikhaïl Gorbatchev, l'ascension des nouveaux tsars, la restauration des formes capitalistes, n'est pas une débâcle pour le communisme — le communisme a vécu la débâcle quand Nikita Khrouchtchev a pris le pouvoir. C'est une débâcle pour l'humanité, parce que personne ne peut prétendre que ce sont des forces démocratiques qui sont à l'oeuvre et que l'humanité peut maintenant s'endormir en croyant que le monde n'est plus en danger sur aucun front, qu'il n'y a plus rien à craindre.

« Dans cette situation contre-révolutionnaire, sur la base de l'offensive contre le communisme, la montée des vestiges du fascisme est permise dans le monde entier, en particulier en Europe de l'Est où la criminalité de l'impérialisme anglo-américain est la plus prononcée et où la réaction est la plus enragée.

« Mais, dans cette situation également, notre Parti sait garder la tête haute et il s'affaire à se donner un caractère de masse en gagnant les travailleurs à ses positions. Comme par le passé, le Parti est dynamique, sain, vigoureux, très vivant et bien portant. »

La célébration, c'est quand des progrès sont réalisés dans le sens politique, a souligné le camarade Bains. Aujourd'hui, nous sommes réunis pour célébrer les réalisations du Parti depuis l'année charnière que fut 1985 et, surtout, l'esprit que le Parti a su susciter, l'esprit qui imprègne le mouvement dont font partie les individus qui composent le Parti. Nous sommes réunis pour célébrer la création de cet esprit, a-t-il dit.

Abordant le rôle des individus, le camarade Bains a dit n'être qu'« un simple individu parmi d'autres » : « Bien sûr, le progrès n'est pas possible sans les individus. Certains individus jouent un rôle positif, d'autres un rôle négatif. Il est difficile de croire qu'il existe des individus qui ne jouent aucun rôle, bien que beaucoup le prétendent, surtout dans la société dans laquelle nous vivons, où l'on propage généralement l'idée qu'il existe une position anodine, une position inoffensive pour la société. Or, cette position n'existe pas dans la réalité. Pour déterminer qui joue un rôle positif, notre Parti connaît très bien et chérit les fils et les filles de la classe ouvrière qui s'avancent pour assumer la tâche du Parti. Ce sont ces individus qui sont immortels dans le sens de notre révolution, dans le sens de notre nouvelle société. Ce sont eux qui sont réellement les architectes de toutes les victoires. » L'importance de chaque individu, a enchaîné le camarade Bains, se voit uniquement dans ce contexte.

Comme ce fut le cas en 1989, aujourd'hui aussi le Parti poursuit son travail, en faisant avancer la ligne générale pour faire place au renouveau, ainsi qu'en réalisant les projets spécifiques qu'il se fixe de temps à autre pour répondre aux besoins de l'époque, au besoin du mouvement émancipateur de la classe ouvrière. À cet égard, et c'est le plus important, il s'attaque à tous les obstacles sur son chemin et démontre clairement qu'il est un Parti qui ne pourrait en aucun cas être paralysé ou éliminé. »

À l'occasion de son 33e anniversaire, nous célébrons une fois de plus ce grand événement que fut la rencontre historique tenue à Chertsey, au Québec, le 19 août 1989. Il incombe aux membres du Parti, au sein de leurs organisations à tous les niveaux, d'amener les travailleurs et les jeunes à discuter de la signification des événements qui se déroulent aujourd'hui, afin qu'ensemble nous puissions trouver nos repères et discerner la façon de sortir de la crise d'une manière qui humanise l'environnement naturel et social et favorise le peuple. C'est le travail d'investir le peuple du pouvoir de décider qui ouvre la voie au renouvellement du processus politique, en mettant l'individu à égalité avec le collectif comme un seul être, répondant à l'intérêt général de la société en ce moment. Tout comme en 1989 le Parti a su apporter la direction en engageant le peuple dans l'analyse de la signification des événements en cours, de même aujourd'hui, alors que tous ces événements ont atteint leur paroxysme, le Parti encourage le peuple à analyser la signification des événements en cours et à prendre une position qui lui soit favorable.

Cinq ans après la conférence de Chertsey, le camarade Bains soulignait : « Les peuples étaient engagés dans un grand mouvement pour exiger une profonde transformation économique et ce mouvement grandissait dans plusieurs régions du monde, particulièrement en Europe de l'Est, mais pas uniquement là. Cependant, ce mouvement s'est retourné contre lui-même, manipulé par l'impérialisme mondial et le révisionnisme. En quelques mois après la Conférence de Chertsey, d'une période d'essor de la révolution nous sommes passés à une période de repli.... Pour nous, la Conférence de Chertsey a été une déclaration du PCC(M-L) que non seulement il n'allait pas être manipulé par l'impérialisme mondial et le révisionnisme, mais qu'il allait poursuivre son travail. »

L'analyse de la nature de cette période par le camarade Bains a préparé les forces révolutionnaires du Canada pour ce qui allait suivre en identifiant précisément les développements à l'échelle nationale et internationale à ce point tournant crucial. Il a parlé de la victoire historique de l'Union soviétique et de Staline sur le nazisme et le fascisme et des programmes sociaux créés par les sociétés socialistes. Il a mis en garde contre les grands dangers posés par l'impérialisme anglo-américain et la réaction mondiale et décrit les grandes tragédies dans lesquelles ils ont plongé les peuples du monde, les innombrables guerres, invasions, coups d'État et violences médiévales contre les peuples qui luttent pour l'indépendance et le progrès social. Il avertit que d'autres grandes tragédies allaient s'abattre sur le monde.

La prédiction de Hardial Bains que l'hystérie anticommuniste encouragée par la réaction provoquerait une offensive généralisée contre les peuples d'Europe et d'ailleurs s'est réalisée. Le vieux monde s'était exclamé dans l'euphorie : « le communisme est mort » et « l'histoire est arrivée à sa fin ». Il a prédit que cette euphorie ferait bientôt place à la pire vengeance et la plus sombre réaction. Il a dirigé le PCC(M-L) dans les préparatifs pour faire face à la trahison de ceux qui persistent à agir comme avant, même dans nos rangs. Il a dirigé le PCC(M-L) comme parti qui reste inébranlable et fidèle à ses convictions.

Le Ve Congrès du Parti ayant eu lieu un an auparavant, le camarade Bains a fait le bilan du travail accompli par le Parti pour appliquer les décisions du Congrès et du travail constant du Parti pour répondre aux besoins du mouvement.

« ...Nous célébrons l'anniversaire de naissance d'un mouvement auquel la classe ouvrière et le peuple du Canada ont donné jour, et ce mouvement a aujourd'hui plus d'un quart de siècle. Ce n'est pas moi en tant qu'individu qui compte, parce que les individus ne déterminent pas le cours des choses. C'est la force sociale. Le génie de l'histoire veut que quiconque se dresse aujourd'hui au-dessus des masses finit par se faire trancher la tête, au sens figuré [...]. Nous ne sommes plus à l'époque des chevaliers et des héros individuels. Nous sommes à l'époque du travail collectif de la classe ouvrière et de ses alliés. Nous sommes à l'ère du Parti, l'époque de l'impérialisme et de la révolution sociale du prolétariat, comme le disait le camarade Lénine. Avec cette rencontre, nous célébrons donc les développements, le mouvement progressiste, le renforcement, la stabilisation et la consolidation d'un mouvement politique. Ce mouvement politique, il est ici, c'est notre Parti, ses alliés, ses organisations de masse, surtout la presse de masse du Parti dont nous sommes très fiers. »

Le camarade Bains a énoncé de manière militante ce que les communistes devaient faire pour continuer à bâtir le PCC(M-L) en tant que parti politique de la classe ouvrière afin de réaliser l'unité politique du peuple. Il a prédit avec certitude que la jeunesse, en dépit de l'anticommunisme répandu massivement par la réaction, répondrait à l'appel des communistes et prendrait position pour une cause juste. « Nous déclarons ouvertement que nous voulons le pouvoir de la classe ouvrière et de personne d'autre... parce que c'est la classe ouvrière qui est la classe productive, c'est la classe la plus complètement révolutionnaire et que ses buts ne peuvent être réalisés sans le renversement du capitalisme par la révolution. [...] Aujourd'hui, peu importe la question abordée, [...] la bourgeoisie ne peut trouver de solution. Seule la classe ouvrière peut trouver une solution. C'est donc la classe ouvrière qui est au centre, et nos points de vue sont ceux de la classe ouvrière. »

Le camarade Bains a déclaré : « Le problème le plus pressant en termes de travail spécifique est celui de gagner les masses des travailleurs au Parti. [...] Nous devons aller de l'avant, avec toute la passion du mouvement, comme on va vers une personne qu'on aime, puisque cet être qui nous est cher, la classe ouvrière, est la seule force sociale en mesure de sauver le monde, de sauver l'humanité. À l'ombre du grave danger posé par l'impérialisme anglo-américain et la réaction mondiale, il n'existe aucune autre façon de sauver le monde de la crise qui nous menace. [...] La classe ouvrière peut perdre certaines batailles, mais non la guerre. »

« Un nouveau communiste a vu le jour en sol canadien, un communiste nourri par l'esprit marxiste-léniniste de notre Parti. Avec cette personnalité nouvelle, croyez-vous qu'ils pourront nous écraser, nous détruire ? ! Je vous dis : nous serons un jour des millions, regardez nous bien aller ! [...] parce que nous représentons ce que veut la classe ouvrière, nous représentons ce que veulent les masses opprimées et les peuples partout dans le monde. Nous sommes des gens sans préjugé aucun. Nous ne nous divisons pas en fonction de la race, de la religion, de l'origine nationale, du sexe ou du style de vie. Nous nous unissons sur la base du marxisme-léninisme, une idéologie commune à la classe ouvrière de tous les pays. Nous nous unissons sur la base de l'internationalisme prolétarien aux travailleurs de tous les pays. »

Cette nouvelle personnalité n'a pas été laissée au hasard. Pour qu'une personnalité démocratique moderne émerge du travail pour régler les comptes avec la vieille conscience de la société, la réalisation de ce but a été mis à l'ordre du jour, une ligne de marche a été fixée pour l'entretenir et la tâche a été prise en main pour tout accomplir sur une base consciente et planifiée.

Cinq ans après la rencontre de Chertsey, parlant de l'acte du Parti le camarade Bains a souligné : « En août 1989, je déclarais au nom du PCC(M-L) que des femmes et des hommes nouveaux avaient vu le jour sur le sol du Canada. Qui sont ces êtres nouveaux ? Ceux qui ont des idéaux élevés, sont honnêtes et sincères, ont une conscience claire et qui ont tout sacrifié, qui ont inauguré une nouvelle façon de vivre dans les conditions du capitalisme en putréfaction. Ces conquêtes colossales sont maintenant sous le tir croisé de ceux qui veulent une vie révolutionnaire à temps partiel. Ils nous disent que c'est de l'extrémisme que d'exiger que l'on soit responsable de ses paroles et de ses actes, que le PCC(M-L) refuse toute conciliation avec la putréfaction que la société capitaliste est en train de produire. Ils proposent que les communistes aient dans la vie deux attitudes différentes, qu'ils agissent d'une certaine manière lorsqu'ils font de la politique et d'une autre le reste du temps. Si nous dégénérons au niveau de cette sorte de « communistes », nous deviendrons des hypocrites, une force bourgeoise décadente et impuissante. Nous ne deviendrons pas une telle force. Nous n'avons jamais admis l'imbécillité ou l'impuissance, et nous n'acceptons pas l'impuissance face à la situation actuelle. [...] Notre Parti s'exprime avec conviction sur tous les fronts. Aucun océan n'est plus profond que ses convictions. Ses idéaux sont plus élevés que les sommets de l'Himalaya et sa détermination est telle que personne ne peut la restreindre. »

Dans la période suivant la contre-révolution de 1989-1991, plusieurs partis se sont effondrés, incapables de s'orienter dans ces conditions nouvelles et complexes. La rencontre de Chertsey est un événement dont la signification s'approfondit de jour en jour. Chertsey représentait et représente encore plus aujourd'hui la force, la maturité et la vitalité du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste).

Le discours prononcé par le camarade Bains fournit des orientations cruciales qui permettent à l'être humain moderne de prendre le contrôle de sa vie. Il a fourni les lignes directrices qui ont permis de lancer l'Initiative historique et son premier plan d'action quinquennal en 1995 et les plans d'action subséquents en identifiant année après année la tâche cruciale à accomplir afin d'atteindre les objectifs que le Parti s'est fixés. Cela a conduit à l'adoption du programme « Arrêtez de payer les riches – Augmentez les investissements dans les programmes sociaux ! » en 1997 et, malgré la perte monumentale du camarade Bains le 24 août 1997, au succès du VIIe Congrès tenu en 1998 qui a adopté l'Initiative historique et ligne de marche, au succès du VIIIe Congrès tenu en 2008 sous le thème « Jeter les fondements du Parti communiste de masse » et, aujourd'hui, dans des conditions où les travailleurs du monde entier prennent la mesure des conséquences de l'offensive antisociale brutale et où les événements montrent que tout se précipite, à la préparation réussie du IXe Congrès sous le thème « Place au renouveau ». Le renouvellement de la vie interne et externe du Parti lancé par le VIIIe Congrès donne lieu à des résultats remarquables qui permettront au Parti de faire face à ses obligations dans la période à venir. Il s'agit d'une conjoncture historique rare dont l'issue sera décisive pour l'humanité. Comme il l'a toujours fait, le Parti place sa confiance dans la classe ouvrière, la jeunesse et les forces éclairées.

Le camarade Bains avait conclu cette rencontre historique à Chertsey en lançant : « Nous marcherons ensemble et réaliserons les tâches que nous nous sommes fixées pour la période actuelle. Regardez-nous bien, nous allons gagner ! »

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