Promotion de l'intégration plus poussée du Canada dans la machine de guerre américaine

Le 14e Forum d'Halifax sur la sécurité internationale, (HISF), alias Conférence de guerre d'Halifax, a eu lieu du 18 au 20 novembre. Cette réunion des forces États-Unis/OTAN et de leurs alliés a réuni quelque 400 personnes de 50 pays, dont « des décideurs, des chefs militaires, des universitaires et des représentants de l'industrie pour aborder les enjeux mondiaux en matière de défense et de sécurité, notamment le changement climatique, la sécurité alimentaire, l'énergie, la technologie, la désinformation, ainsi que l'avenir de la démocratie et le soutien à l'Ukraine ».

L'objectif premier de la conférence était de consolider le soutien à la quête d'hégémonie et de dictature des États-Unis dans le monde en tant que « nation indispensable ». Les tentatives des États-Unis et de leurs alliés de criminaliser et d'isoler la Russie et la Chine font partie intégrante de cet objectif.

Le rôle du Canada dans la Conférence de guerre d'Halifax a été un apaisement total de l'impérialisme américain, non seulement en tant qu'hôte et commanditaire de l'événement, mais aussi par le biais des accords conclus cette année entre le gouvernement Trudeau et l'administration Biden à la conférence. Un moment significatif a été la rencontre bilatérale entre la ministre canadienne de la Défense, Anita Anand, et le secrétaire d'État américain, Lloyd Austin, le 19 novembre, où la ministre Anand s'est engagée à travailler avec les États-Unis pour intégrer davantage les deux armées et moderniser NORAD. Le ministère de la Défense nationale (MDN) a écrit : « La ministre Anand et le secrétaire Austin ont également discuté de la modernisation du Commandement de la défense aérospatiale et l'Amérique du Nord (NORAD). Elle a notamment souligné que l'Aviation royale canadienne et la United States Air Force travaillent en collaboration dans le but de peaufiner des plans pour établir un réseau de sites de radars transhorizon à la fine pointe de la technologique au Canada et aux États Unis. Ces sites amélioreront considérablement notre capacité à détecter les menaces en cours sur de longues distances, notamment au dessus de l'Arctique. Les scientifiques canadiens de la défense collaborent avec leurs homologues américains pour cerner les priorités initiales en matière de recherche et développement, entre autres, les façons dont l'aérodynamique hypersonique, la technologie quantique et les capacités spatiales façonneront les menaces nouvelles et émergentes, et comment le NORAD peut y répondre. »

Le Canada s'est engagé à verser 38,6 milliards de dollars au cours des 20 prochaines années pour la modernisation de NORAD.

Selon le MDN, « la ministre Anand a également présenté une mise à jour au secrétaire Austin sur la Stratégie indopacifique du Canada qui sera bientôt publiée. La ministre et le secrétaire ont discuté des opérations PROJECTION et NEON dirigées par le Canada, et la ministre Anand a déclaré que le Canada augmentera sa présence militaire et renforcera ses relations en matière de défense et de sécurité avec ses partenaires dans la région, dans le cadre de la stratégie à venir ».

Le MDN a indiqué que le 19 novembre, la ministre Anita Anand a également rencontré « la délégation du Congrès américain présente au HISF et l'a remerciée pour sa présence continue au Forum au fil des ans. Ils ont discuté de l'étroite relation de défense entre le Canada et les États-Unis et des moyens de la renforcer. »

Le déroulement de la conférence a reflété la militarisation croissante de la vie, où des questions clés auxquelles l'humanité tout entière est confrontée - comme le changement climatique et la sécurité alimentaire - sont cooptées par les gouvernements des États-Unis, des pays de l'OTAN et d'autres alliés comme prétextes pour augmenter les dépenses militaires et donner aux militaires un rôle de plus en plus important dans les affaires civiles. Cela comprend le rôle que jouent l'OTAN, son Assemblée parlementaire et ses groupes de réflexion pour s'ingérer dans les affaires intérieures de ses pays membres, pour dicter les dépenses militaires et la politique étrangère et aussi pour criminaliser l'opposition à l'OTAN.

Il est important pour les Canadiens et les Québécois de se tenir au courant de la conférence et de ses travaux, afin de savoir quel dangereux bellicisme est en cours au nom des valeurs canadiennes, de concentrer les efforts du mouvement anti-guerre et ne pas devenir la proie de la militarisation de la vie menée au nom de la sécurité, des droits, des valeurs ou de tout autre grand idéal.


Cet article est paru dans
Logo
Volume 52 Numéro 5 - Novembre 2022

Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2022/Articles/LS520514.HTM


    

Site web :  www.pccml.ca   Courriel :  redaction@cpcml.ca