Le rôle du Canada à la conférence de guerre d'Halifax
La ministre de la Défense du Canada, Anita Anand, était co-hôte du 14e Forum d'Halifax sur la sécurité internationale (HISF), du 18 au 22 novembre, avec le président du HISF, Peter Van Praagh. Elle a prononcé le discours principal, intitulé « Le leadership canadien au XXIe siècle ».
Une des annonces principales contenues dans son discours était que le Canada « propose à la Municipalité régionale d'Halifax d'accueillir le bureau régional nord-américain de DIANA,
l'accélérateur d'innovation de défense pour l'Atlantique Nord de l'OTAN. L'objectif de DIANA est de faciliter la coopération entre les opérateurs militaires et les meilleures jeunes entreprises de l'Alliance, les chercheurs scientifiques et les jeunes entreprises, les chercheurs scientifiques et les entreprises technologiques les meilleurs et les plus brillants de l'Alliance pour résoudre les problèmes importants des Alliés en matière de défense et de sécurité. » Elle a ajouté : « Regroupant plus de 300 entreprises du secteur des sciences et de la technologie en démarrage, la Base des Forces canadiennes Halifax, un centre de Recherche et développement pour la défense Canada et sept universités, la Municipalité régionale d'Halifax est un hôte naturel pour le DIANA [1]. »
Anita Anand a déclaré que le Canada « se range fermement du côté de la démocratie et de l'ordre international ». Elle a cité l'universitaire américain Francis Fukuyama dont la thèse sur la fin de l'histoire a prédit « l'ultime victoire de la démocratie libérale ». Elle a dit : « Je pense que nous pouvons tous convenir que sa prédiction était prématurée. Ce n'est toutefois pas une raison de perdre espoir. Le mois dernier, M. Fukuyama a écrit que la démocratie libérale ne fera un retour que si les gens sont prêts à lutter pour elle. »
Dans le cadre de cette « lutte » pour consolider la démocratie libérale dans le monde et en Ukraine, où cette bataille fait rage, Anita Anand a souligné que « le Canada travaille de concert avec ses partenaires pour faire face à la crise de la sécurité en Europe », entre autres choses. Elle a annoncé que le Canada s'est engagé à verser 534 millions de dollars supplémentaires pour une aide militaire additionnelle à l'Ukraine, une formation plus poussée des troupes ukrainiennes fournie en Grande-Bretagne dans le cadre de l'opération UNIFIER, une collaboration avec d'autres partenaires de l'OTAN et une collaboration étroite avec l'industrie de l'armement pour fournir davantage d'armes à l'Ukraine.
Elle a dit que « nous travaillons aussi étroitement avec les États-Unis de sorte à renforcer nos défenses continentales. Nous devons investir dans l'Arctique, un endroit qui présente un intérêt économique et géopolitique grandissant pour des pays comme la Russie et la Chine ». Dans ce cadre, Anita Anand a dit qu'en juin, le Canada avait annoncé qu'il allait « investir 38,6 milliards de dollars au cours des 20 prochaines années en vue de la modernisation de nos capacités du NORAD ».
La région indo-pacifique a été une préoccupation majeure dans le discours d'Anand. « Il s'agit de la région économique connaissant la plus forte croissance dans le monde; au cours des dernières années, elle a assuré près des deux tiers de la croissance mondiale. Chaque enjeu qui influera sur la sécurité mondiale au fil des prochaines décennies — allant de la croissance économique à la démocratie, en passant par les changements climatiques et les droits des femmes et des filles — passe par la région indopacifique », a-t-elle dit.
Tout en reconnaissant que cette région est « le foyer de la Chine », Anita Anand a dit que le Canada travaillerait avec les États-Unis et d'autres alliés pour continuer à surveiller le détroit de Taïwan dans le cadre de l'opération PROJECTION (opérations navales canadiennes dans le monde entier pour protéger « les intérêts du Canada ») et de l'opération NEON, qui vise la République populaire démocratique de Corée.
Anita Anand a également indiqué que le Canada allait revoir la politique de défense du gouvernement Trudeau, « Protection, Sécurité, Engagement » et qu'il allait augmenter le budget militaire du Canada.
En plus de son discours d'ouverture, la ministre Anand a été occupée pendant le Forum à tenir une des réunions bilatérales avec divers alliés de l'OTAN. Elle a notamment rencontré une délégation du Congrès américain ainsi que le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, pour discuter de « l'intégration continue de la défense » entre les deux pays et de la nécessité de moderniser NORAD. Elle a également rencontré la vice-première ministre ukrainienne, Olha Stefanishyna, ainsi que les ministres de la Défense du Kosovo, de la Slovénie, de la Suède, de la Suisse et des Pays-Bas, afin de renforcer la coopération militaire bilatérale et d'obtenir un soutien pour la guerre par procuration menée par les États-Unis et l'OTAN en Ukraine contre la Russie. Elle a également rencontré des dirigeants de fonds spéculatifs et de l'industrie de l'armement.
Comme on peut le constater, le genre de « leadership » que le Canada veut assurer au XXIe siècle consiste à être leader mondial de la guerre et de l'agression dans le monde entier, en s'accrochant au manteau de l'impérialisme américain. Cela n'apporte aucun honneur au Canada ou aux Canadiens. Cette voie dangereuse que poursuit le gouvernement de guerre de Justin Trudeau doit être arrêtée par le peuple canadien épris de paix qui doit intensifier ses efforts organisés pour établir un gouvernement anti-guerre et pour faire du Canada une zone de paix.
Note
1. DIANA est un nouveau front des préparatifs de guerre de l'OTAN dans ce qu'elle appelle les « technologies émergentes et perturbatrices ». L'OTAN crée deux centres pour superviser cette activité, un en Europe et un en Amérique du Nord. Ces centres vont gérer la direction par l'OTAN de la recherche et du développement publics et privés dans neuf domaines de technologies émergentes : intelligence artificielle (IA), le traitement des mégadonnées, autonomie, technologies quantiques, biotechnologie, technologies hypersoniques, espace, fabrication de nouveaux matériaux, et énergie et propulsion.
(Sources : Ministère de la Défense, OTAN.)
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 5 - Novembre 2022
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