Réflexions sur la crise actuelle en Ukraine
Rassemblement de fascistes à Odessa
Joe Lombardo est un militant contre la guerre très respecté d'Albany, New York.
La propagande du gouvernement des États-Unis et de ses médias se concentre toujours sur ce qui se passe maintenant et ne nous donne pas une vue d'ensemble. Ainsi, quand les États-Unis et leurs alliés intimident un pays jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus et qu'il riposte, vous n'entendez parler que de sa riposte et non de ce qui est arrivé avant. Il est particulièrement important, avec la crise actuelle en Ukraine, de regarder ce qui a précédé.
En 2013, le président de l'Ukraine était Viktor Ianoukovitch. Il était un chef du plus grand parti en Ukraine appelé le Parti des régions, qui voulait généralement de meilleures relations avec la Russie. Les États-Unis et leurs alliés européens ne voulaient pas que l'Ukraine ait de bonnes relations avec la Russie et les États-Unis ont injecté 5 milliards de dollars en Ukraine pour appuyer des centaines d'ONG afin de rapprocher le pays d'eux et de l'Occident. L'Ukraine avait traversé une terrible crise économique. Le pays, qui comptait autrefois environ 53 millions d'habitants, n'en comptait plus que 41 millions, car les gens partaient pour se rendre principalement dans les pays de l'Union européenne et en Russie à la recherche d'une vie meilleure.
En 2014, Viktor Ianoukovitch a négocié des prêts avec la Russie et l'Union européenne. L'enveloppe de prêts de la Russie semblait être dans le meilleur intérêt de l'Ukraine et il penchait en faveur de son acceptation. Les États-Unis et l'UE s'opposaient à ce que l'Ukraine l'accepte.
En 2014, les manifestants ont pris la place Maïdan dans le centre de Kiev pour s'élever contre la corruption du gouvernement et les conditions de vie en Ukraine.
L'Ukraine avait été divisée avec une partie de la population ayant une forte politique nationaliste et de droite, néonazie. La droite était principalement organisée en un parti, le Svoboda, et un parti d'extrême droite, le Secteur droit. Des membres de ces organisations sont venus à Kiev de tout le pays et ont rejoint les manifestants sur la place Maïdan. Beaucoup étaient armés et violents. Les États-Unis ont encouragé cette situation. Vous vous souvenez sans doute de la secrétaire d'État adjointe des États-Unis, Victoria Nuland, qui s'est rendue sur la place Maïdan pour offrir des friandises aux manifestants. De même, le sénateur John McCain est venu sur la place Maïdan et a parlé aux manifestants pour les encourager. Imaginez que des responsables russes ou chinois viennent à Occupy Wall Street avec des friandises et nous encouragent dans nos manifestations. Les États-Unis auraient considéré qu'il s'agissait d'une ingérence dans leurs affaires intérieures et auraient pris des mesures énergiques.
Rapidement, la manifestation de Maïdan est devenue violente. Les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont affirmé qu'elle avait été provoquée par les tirs de la police sur les manifestants. Le gouvernement ukrainien et la police ont affirmé qu'ils n'avaient pas tiré sur les manifestants. Lorsque j'étais à Kiev en 2019, j'ai été escorté par des personnes qui s'étaient opposées aux manifestations de Maïdan. Nous sommes allés sur la place Maïdan, et elles nous ont fait remarquer que les arbres autour de la place Maïdan étaient tous nouvellement plantés. Elles nous ont dit que tous les arbres avaient été abattus en 2014 et qu'une enquête sur les violences n'avait jamais été menée. Elles ont dit que les arbres ont été abattus parce qu'ils montraient que les balles avaient été tirées d'un angle différent de ce que les États-Unis et les manifestants prétendaient, et qu'ils contenaient les balles qui n'étaient pas des balles de la police, mais des balles tirées de fusils à grande puissance que la police n'avait pas. Nos hôtes de Kiev nous ont envoyé des vidéos qui semblaient prouver que les gens avaient été abattus par des tireurs embusqués venus de Géorgie. La plupart de ces vidéos ont finalement été retirées de YouTube, mais celle-ci a survécu : cliquez ici.
Les manifestants de Maïdan investissent l'hôtel de ville de Kiev et déploient des drapeaux racistes et fascistes. |
Les manifestants de Maïdan ont attaqué des bâtiments gouvernementaux et Viktor Ianoukovitch, craignant pour sa vie, a fui en Russie. Le gouvernement démocratiquement élu de Viktor Ianoukovitch a été renversé par un coup d'État de droite soutenu par les États-Unis. La question s'est alors posée de savoir qui allait prendre sa place. On se souvient peut-être de l'appel piraté entre Victoria Nuland et l'ambassadeur américain en Ukraine. Dans cet appel, elle a nommé la personne choisie par les États-Unis pour remplacer Viktor Ianoukovitch. C'était Arseni Iatseniouk, un membre de la droite dure de « Patrie », une formation de droite, ultra-nationaliste et antirusse. Il est apparu que les Européens, notamment les Allemands, souhaitaient une figure plus modérée à la tête de l'Ukraine. Ils ont préféré Vitali Klitschko, un boxeur devenu politicien aux opinions plus modérées qu'Arseni Iatseniouk. Au cours de l'appel piraté, nous entendions Victoria Nuland dire « F--- l'UE », et, bien sûr, le choix des États-Unis, Arseni Iatseniouk, est devenu le premier premier ministre de l'Ukraine après le coup d'État. La nouvelle ministre des Finances du gouvernement putschiste était Natalie Jaresko, originaire des États-Unis, et le fils de Joe Biden a pris un poste au conseil d'administration de la plus grande entreprise de gaz naturel du pays, avec un salaire de 50 000 dollars par mois.
Au moment de ce coup d'État, l'UNAC [United National Antiwar Committee] a écrit dans une déclaration : « Quels sont les objectifs [des États-Unis] et pourquoi la Russie est-elle si alarmée ? Pourrait-il s'agir de la campagne entre les États-Unis et l'OTAN pour encercler militairement la Russie et amener les pays voisins dans l'orbite militaire et financière occidentale ? Il est clair que la Russie ne restera pas passive pendant que le coup d'État soutenu par l'Occident, mené par des forces fascistes violentes [...] renverse un gouvernement démocratiquement élu et installe un régime fantoche à sa frontière. »
Le premier jour du nouveau gouvernement putschiste, ils ont adopté la loi linguistique. Bien que le russe ait été l'une des langues officielles en Ukraine et la langue maternelle d'environ un tiers de la population ukrainienne, il a été retiré comme langue officielle. Désormais, les écoles n'enseignent plus qu'en ukrainien, les plaques de rue et tous les documents officiels sont en ukrainien, même dans les régions russophones. Le Parti des régions, qui était le plus grand parti d'Ukraine, a été interdit, ainsi que ce que certains considèrent comme le deuxième plus grand parti, le Parti communiste. Voilà la « démocratie » que les États-Unis ont contribué à créer.
Bien entendu, l'Ukraine n'est pas le premier pays qui borde la Russie où les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN se sont installés. Malgré l'accord conclu par le secrétaire d'État James Baker au moment de la dissolution de l'Union soviétique, selon lequel l'OTAN ne s'installerait dans aucun des pays situés à l'est de l'Allemagne, elle est maintenant présente dans 14 de ces pays. Elle a placé des missiles nucléaires près de la frontière russe (la crise des missiles de Cuba à l'envers) et a organisé des « jeux de guerre » dans ces pays, juste à la frontière russe. Aujourd'hui, ils veulent faire entrer l'OTAN en Ukraine, le pays qui a la plus grande frontière avec la Russie parmi tous les autres pays européens. La Russie sera ainsi davantage encerclée.
Mais ce n'est pas seulement que l'OTAN encerclera davantage la Russie si l'Ukraine devient membre de l'OTAN. Il y a aussi le fait que l'Ukraine a un mouvement néonazi dynamique qui fait également partie du gouvernement. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il y avait un mouvement nazi en Ukraine. L'un de ses principaux dirigeants était Stepan Bandera, un dirigeant de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) et un collaborateur nazi. Il a été établi que l'OUN a appuyé et organisé les massacres de juifs ukrainiens pendant la Deuxième Guerre mondiale. Aujourd'hui, Stepan Bandera a été nommé « héros de l'Ukraine ». Des groupes comme les partis Svoboda et Secteur Droit se disent les héritiers de Stepan Bandera.
Les mouvements ultra-nationalistes et néonazis sont bien
vivants en Ukraine et dans l'armée ukrainienne. Le bataillon
Azov de l'armée ukrainienne utilise ouvertement des symboles
fascistes comme la croix gammée et fait le salut fasciste.
L'Union soviétique, y compris la Russie, a perdu plus de 20
millions de personnes pour vaincre les nazis pendant la Deuxième
Guerre mondiale et n'est pas du tout contente de voir le
fascisme à sa porte.
Des membres de la brigade Azov montrent leurs sympathies nazies à côté du drapeau de l'OTAN.
De nombreuses régions d'Ukraine n'ont pas suivi le coup d'État de 2014 et s'y sont opposées, notamment dans les régions de l'est et du sud du pays, où vivent de nombreux russophones. Dans la ville d'Odessa, une ville largement russophone, les gens ont protesté contre le coup d'État de Kiev et ont installé un camp de protestation permanent devant la Maison des syndicats de la ville. C'était une grande menace pour le gouvernement de Kiev. Non seulement Odessa était l'une des plus grandes villes du pays, mais c'était aussi son principal port, situé sur la mer Noire. Le 2 mai 2014, un match de football à Odessa a attiré des gens de tous les coins du pays. Les fascistes se sont mobilisés. Avant la fin du match, ils ont reçu des messages sur leurs téléphones les appelant à quitter le stade et à marcher vers la Maison des syndicats pour y attaquer les manifestants anti-Maïdan.
Une immense bande de fascistes a attaqué les manifestants, en a battu plusieurs et a tiré sur la foule. Beaucoup de manifestants ont couru dans le bâtiment pour se protéger. La bande fasciste a mis le feu au bâtiment à force de lancer des cocktails Molotov. Certains occupants sont morts d'asphyxie à cause de la fumée et d'autres ont sauté par les fenêtres pour être battus à mort sur le sol. La police n'a rien fait. Bien que la caserne de pompiers ne soit qu'à quelques rues de là, les camions de pompiers ne sont arrivés qu'une heure après l'incendie. Quarante-huit personnes ont été tuées et des centaines ont été blessées. Bien qu'il existe de nombreuses vidéos de l'événement réalisées à partir de téléphones portables, certaines montrant même des personnes tirant des coups de feu et fabriquant et lançant des cocktails Molotov, aucun des assaillants n'a été arrêté. Par contre, plusieurs des victimes ont été arrêtées. Le lendemain matin, lorsque les gens ont vu ce qui s'était passé à la Maison des syndicats et ont appris que les victimes avaient été arrêtées, 30 000 Odessites ont marché jusqu'au poste de police et les ont libérés.
Chaque année, le 2 mai, les habitants d'Odessa tiennent un mémorial pour les personnes qui ont été tuées. Chaque année, à cette date, les groupes fascistes se mobilisent et viennent à Odessa pour essayer de les en empêcher. Les habitants d'Odessa demandent donc la présence d'observateurs internationaux pour les protéger. L'UNAC a envoyé des délégations sur place à deux reprises. Je me suis rendu à Odessa en tant qu'observateur en mai 2019. Là-bas, nous avons vu des milliers de personnes se rendre au bâtiment incendié de la Maison des syndicats pour déposer des fleurs à la mémoire des personnes tuées par la meute fasciste. Des groupes de fascistes, dont certains portaient des croix gammées et d'autres symboles fascistes, sont venus pour tenter d'intimider la foule. Au milieu de l'après-midi, les familles des victimes sont arrivées et ont tenté de s'adresser à la foule. Mais la police ne leur a pas permis d'utiliser leur matériel de sonorisation. Cette nuit-là, des centaines de fascistes ont défilé dans les rues d'Odessa et ont organisé un rassemblement aux flambeaux dans le centre de la ville. La police les a autorisés à utiliser leur matériel de sonorisation. Ils ont scandé en marchant : « Pendez les communistes aux arbres. »
De plus, notre hôte, une femme qui avait préparé notre visite,
a vu son nom figurer sur un site web fasciste juste au moment de
notre arrivée et a dû quitter le pays de peur d'être battue ou
tuée.
La foule vient se recueillir à la mémoire des personnes
assassinées à la Maison des syndicats. Les fascistes viennent
l’intimider.
Voir la vidéo du rassemblement fasciste à Odessa.
Des manifestations contre le coup d'État à Kiev ont également eu lieu dans de nombreux endroits du pays, notamment en Crimée et dans les régions du Donbass, dans l'est du pays. Ce sont des régions où la population russophone est prédominante. Dans ces régions, de nombreuses familles ont des membres des deux côtés de la frontière russe. La Crimée a fait partie de la Russie pendant des centaines d'années, mais en 1954, lorsque l'Ukraine et la Russie faisaient toutes deux parties de l'Union soviétique, Nikita Khrouchtchev, le premier ministre soviétique de l'époque, a donné la Crimée à l'Ukraine, car elle était proche des deux pays. Lorsque l'Union soviétique a été dissoute, la Crimée a fait partie de l'Ukraine indépendante. Après le coup d'État, les habitants de la Crimée ont demandé un référendum dans lequel plus de 95 % ont voté pour le retour à la Russie. Dans les médias américains, vous entendrez dire que la Russie a envahi la Crimée et l'a reprise. Ce n'est pas ce qui s'est passé. Il n'y a pas eu d'invasion. Il y avait une base militaire russe en Crimée, qui était là lorsqu'elle faisait partie de l'Union soviétique et qui y est restée avec l'accord de l'Ukraine. C'était la seule base navale russe en eaux chaudes et elle était stratégiquement importante pour l'armée russe. Ces militaires russes étaient en Crimée, mais ils étaient moins nombreux que ne le permettait leur contrat avec l'Ukraine. Il n'y a pas eu d'invasion ni d'ingérence de la part des militaires russes stationnés là.
Dans la région du Donbass, des manifestations ont eu lieu contre le coup d'État de Kiev, notamment dans les villes de Donetsk et de Louhansk, où les manifestants ont pris possession des bâtiments gouvernementaux. Lorsque les militaires ukrainiens sont venus les arrêter, ils les ont affrontés. Dans la plupart des cas, les militaires ont refusé de tirer sur la foule. Finalement, les habitants de Donetsk ont mis en place leur propre gouvernement appelé République populaire de Donetsk (RPD) et les habitants de Louhansk ont créé la République populaire de Louhansk (RPL). Ces régions ont créé des milices pour se défendre contre les militaires ukrainiens et les combats ont persisté dans la région. La Russie, le gouvernement ukrainien et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), avec la médiation de la France et de l'Allemagne, ont élaboré les protocoles de Minsk, qui ont ensuite été signés par la RPD, la RPL et le gouvernement ukrainien. Ces protocoles étaient censés mettre fin aux combats dans le Donbass, mais l'accord a été continuellement rompu par l'armée ukrainienne et 14 000 personnes ont été tuées dans les combats du Donbass.
Au cours du mois dernier, nous avons entendu dire que les Russes ont massé des troupes à la frontière. Mais il a très peu été question de l'armée ukrainienne qui avait massé des troupes dans la région et y maintenait 150 000 soldats. Les bombardements des régions indépendantes du Donbass avaient fortement augmenté le mois dernier et la veille de l'entrée des troupes russes en Ukraine, ils avaient atteint un niveau intolérable et les dirigeants de ces deux républiques indépendantes ont demandé l'aide de la Russie.
Nous entendons dans les médias américains que des civils sont prêts à combattre l'avancée des militaires russes, que beaucoup quittent le pays et qu'il y a peut-être des centaines de morts parmi les civils. Nous n'avons pas entendu les voix des habitants du Donbass, de la Crimée ou des nombreux opposants au coup d'État de 2014. Nous avons entendu le président Biden proclamer : « Qui, au nom de Dieu, a donné à Poutine le droit d'envahir l'Ukraine ? » C'est d'une hypocrisie inouïe. Qui a donné aux États-Unis le droit d'envahir le Vietnam ? La Yougoslavie, l'Irak, l'Afghanistan, la Libye, la Syrie ? ... Ou de soutenir l'invasion saoudienne du Yémen ou les attaques d'Israël contre la Palestine ? Qui leur a donné le droit de sanctionner plus de 40 pays et de créer des coups d'État dans un pays après l'autre ? Les États-Unis ont leur armée partout dans le monde. Ils ont 20 fois plus de bases militaires étrangères que tous les autres pays réunis. Le pays qui possède le deuxième plus grand nombre de bases militaires étrangères est leur allié de l'OTAN, la Grande-Bretagne, et le pays qui possède le troisième plus grand nombre de bases étrangères est la France, autre alliée de l'OTAN. Que dire des quatre millions de Vietnamiens qui sont morts ou du million de personnes qui sont mortes en Irak ou des 14 000 personnes qui sont mortes dans le Donbass ? Qui a donné aux États-Unis ou à l'OTAN le droit de tuer toutes ces personnes ?
La guerre en Ukraine aurait pu être évitée si les États-Unis avaient simplement accepté de ne pas admettre l'Ukraine dans l'OTAN. Mais ils ont refusé de le faire. Les États-Unis ne reconnaissent pas les préoccupations légitimes de la Russie en matière de sécurité.
Le monde est en train de changer. L'hégémonie américaine dans les sphères politiques, économiques et militaires est remise en question, principalement par la Chine. Pourtant, les États-Unis refusent de le reconnaître et continuent de malmener le reste du monde. Alors que se déroule la crise en Ukraine, les États-Unis ont envoyé, par provocation, un navire de guerre dans le détroit de Taïwan, près de la Chine. Le premier jour de la guerre en Ukraine, il y a également eu une frappe aérienne américaine en Somalie, une frappe aérienne israélienne à Damas et 37 frappes aériennes saoudiennes au Yémen, mais comme les États-Unis soutiennent ces actions, nous n'entendons rien dans nos médias corporatifs.
La seule façon de mettre fin aux combats et peut-être à de futurs conflits est que les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN respectent les préoccupations légitimes de tous les pays en matière de sécurité, qu'ils respectent le droit à l'autodétermination de tous les peuples, y compris ceux du Donbass et de la Crimée, qu'ils ferment les bases militaires américaines à l'étranger, qu'ils ramènent les troupes à la maison et qu'ils mettent fin à l'OTAN.
(Traduit de l'anglais par LML)
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 3 - 1er mars 2022
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