Opposons-nous au bellicisme, au mensonge et à la désinformation
Ce qui est pertinent et ce qui ne l'est pas dans l'examen des événements en Ukraine
Ce supplément du Marxiste-Léniniste se propose d'offrir aux lecteurs des informations importantes et un contexte pour ce qui se passe en Ukraine aujourd'hui. Cela comprend une partie de l'histoire des développements actuels, y compris le coup d'État organisé par les États-Unis en 2014, l'effort des populations de Donetsk et Louhansk pour établir la République populaire de Donetsk (RPD) et la République populaire de Louhansk (RPL), les bombardements du gouvernement ukrainien dans le Donbass qui ont tué environ 15 000 personnes et d'autres développements pertinents.
La publication de ces informations provenant de sources bien informées a pour but d'aider ceux qui cherchent à vérifier les faits concernant le conflit actuel en Ukraine et qui veulent des solutions pacifiques, à commencer par l'opposition à ce que font les États-Unis et l'OTAN, y compris le Canada.
Le bellicisme des États-Unis, du Canada, des autres pays de l'OTAN et de leurs partisans augmente en volume et en intensité. Il pue le chauvinisme et le revanchisme car il présente les États-Unis et les pays de l'OTAN comme les champions de la liberté, de la démocratie et de la paix, tandis que ceux qui ne se joignent pas à eux sont dépeints comme des ennemis, des autoritaires, des gens qui n'ont pas de considération pour les peuples, etc. Le premier principe de tout mouvement antiguerre digne de ce nom est de servir la cause des peuples du monde, et non de dresser les uns contre les autres au nom d'idéaux dits supérieurs. Il s'agit de favoriser les solutions qui garantissent la paix, et non de fomenter la destruction d'un pays pour servir les intérêts des autres.
La propagande de guerre patriotarde ne fait même pas mention des guerres d'agression et d'occupation et des crimes commis contre les peuples de tant de pays par les États-Unis et l'OTAN. L'histoire des cinq dernières décennies montre sans l'ombre d'un doute ce que représentent les États-Unis et l'OTAN. Elle montre que leurs objectifs en Ukraine ne sont pas de défendre la liberté, la démocratie et la paix. Leur prétention qu'il s'agit d'une guerre dangereuse parce qu'elle se déroule en Europe vise à cacher leurs propres crimes en Europe, mais aussi en Asie, en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, et aux États-Unis même. C'est tout simplement une façon de justifier ce qu'ils font aujourd'hui.
Minneapolis, 24 février 2022
Les faits montrent que dans la situation actuelle, les objectifs des États-Unis et de l'OTAN sont d'utiliser l'Ukraine pour détruire la Russie, également une nation européenne soit dit en passant, dont les États-Unis et les pays de l'OTAN n'accepteront pas l'existence indépendante et le droit d'être. Leur folie chauvine à invoquer des valeurs européennes est telle qu'ils choisissent qui est légitime et qui ne l'est pas sur la base de qui est d'accord avec ce qu'ils appellent la paix, la liberté et la démocratie, et au diable tout ce qui vient contredire leurs verdicts. Le monde est censé oublier qui ils sont, ce qu'ils représentent et ce qu'ils ont fait. Leur logique ne tient pas compte non plus du fait que les peuples du monde s'insurgent au prix de leur vie contre leurs soi-disant valeurs, ils s'opposent chaque jour à leur exploitation, leur oppression et leur humiliation.
Les propagandistes des États-Unis et de leur alliance agressive qu'est l'OTAN pratiquent l'aveuglement volontaire quand ils affirment qu'il s'agit de la première guerre en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale. Comment peuvent-ils prétendre oublier qu'ils ont eux-mêmes bombardé la Yougoslavie pour déposer le président de l'époque, Slobodan Milosevic, et démembrer ce pays ? Leur bombardement de 78 jours a tué des milliers de personnes, causé de terribles traumatismes, détruit des infrastructures, le patrimoine culturel de l'humanité, et donné un statut de combattants de la liberté à des trafiquants de drogue et des éléments criminels, utilisés ensuite comme entrepreneurs privés en Afghanistan, en Irak, en Syrie et dans d'autres pays.
Au nom de la doctrine impérialiste de la « responsabilité de protéger », ils ont déclenché des guerres civiles en Yougoslavie, blâmé tels ou tels croyants ou ethnies et provoqué la première crise massive de réfugiés dans le cadre de leur soi-disant Nouvel Ordre mondial, laquelle crise ils ont également imputée à ceux qui résistaient au diktat des États-Unis et de l'OTAN. Dans cette guerre, ils ont prétendu être les libérateurs des Kosovars, tout comme ils prétendent aujourd'hui être les libérateurs du peuple ukrainien, selon une définition étriquée de qui est le peuple ukrainien.
Selon leur chauvinisme guerrier, ce qui se passe en Ukraine est unique parce que l'Ukraine est européenne et a donc, d'une certaine manière, plus de valeur que si cela se produisait en Asie, en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Les tentatives de présenter les États-Unis, l'OTAN et leurs « coalitions de volontaires » comme des libérateurs n'effaceront pas les faits de ce qu'ils font aujourd'hui ou de ce qu'ils ont fait et continuent de faire en Irak, en Afghanistan, en Libye, et de ce qu'ils sont en train de faire au Yémen, en Syrie et dans de nombreux autres endroits. Elle n'effacera pas la mémoire des Européens épris de liberté qui ont grandi dans l'ombre des crimes commis contre eux pendant la Deuxième Guerre mondiale. Et ce, malgré la prise de contrôle de leurs pays par des intérêts privés qui ont usurpé les pouvoirs décisionnels pour faire fortune dans des guerres de destruction et la vente d'armes et de munitions.
Les Canadiens doivent sérieusement réfléchir à ce qui se passe et poser les questions pertinentes. Il y en a plusieurs. Pourquoi la population russophone de l'Ukraine, qui représente un tiers de la population, ne compte-t-elle pas aux yeux des États-Unis, du Canada et de l'OTAN ? Pourquoi n'est-elle pas défendue en tant que partie intégrante du peuple ukrainien, plutôt que d'être séparée et attaquée au nom de grands idéaux ? Et pourquoi la Russie, elle aussi, ne se bat-elle pas pour l'ensemble du peuple ukrainien et pourquoi se contente-t-elle d'identifier ceux qui, selon elle, font partie de sa grande famille ? Pourquoi la Russie est-elle isolée, non respectée, l'objet de diffamation personnalisante au sujet de Poutine, comme si l'utilisation des pouvoirs de police par le régime de Poutine était fondamentalement différente de ce qui se passe aux États-Unis, au Canada et dans les pays de l'OTAN ? Pourquoi la Russie n'est-elle pas traitée comme un pays européen - non seulement le pays ayant la plus grande masse continentale d'Europe mais du monde entier, le pays qui a subi 27 millions de pertes humaines pendant la Deuxième Guerre mondiale et dont les peuples méritent le respect ? Pourquoi la transformation de l'Ukraine en base avancée pour isoler la Russie est-elle considérée comme héroïque ? Cela n'honore pas l'héroïque peuple ukrainien, qui a fait preuve d'un courage et d'un sacrifice sans égal pendant la Deuxième Guerre mondiale, qui a fait corps avec l'Armée rouge pour libérer son pays et toute l'Europe des fascistes et des nazis.
Rappelons-nous l'histoire du mouvement contre la guerre depuis le bombardement de la Yougoslavie. À chaque guerre, le mouvement a dû s'opposer à la désinformation qui visait à écarter les peuples du monde comme facteur de décision. Milosevic a été diabolisé pour que les peuples d'Europe et du monde restent passifs et ne s'opposent pas aux bombardements de l'OTAN. On les a accusés d'être des partisans de Milosevic pour dissimuler les objectifs des États-Unis, les contradictions entre les grandes puissances d'Europe et pour tenir les peuples d'Europe à l'écart des prises de décisions. Le mouvement antiguerre a tenu bon et a fini par s'affirmer brillamment. N'avait-on pas invoqué les agissements de Milosevic pour justifier la prise de contrôle et le démembrement de la Yougoslavie, pour détourner l'attention de ce que faisaient les États-Unis, la France, l'Allemagne et l'OTAN dans la région ? De même, lors de l'invasion de l'Irak, non seulement Saddam Hussein, l'ancien ami des États-Unis, des Britanniques et d'autres pays, a-t-il été diabolisé, mais les mensonges débridés ont servi à justifier l'invasion et les crimes odieux commis dans ce pays. Il en va de même pour tous les autres cas d'opérations des États-Unis et de l'OTAN et de leurs prétendues coalitions de volontaires.
Au nom de toutes les victimes de l'agression et de la guerre des États-Unis et de l'OTAN, au nom de toutes les victimes des sanctions et des crimes odieux que les États-Unis ont commis et cherchent à justifier, et au nom de tous ceux qui sont victimes de l'usage de la force aujourd'hui, exigeons que les États-Unis retirent leurs troupes et leurs armes d'Europe. Exigeons le démantèlement de l'OTAN, que la sécurité de la Russie et des autres pays déstabilisés par les navires de guerre et les provocations des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada et de l'OTAN soit garantie et que la cause de la paix l'emporte en résolvant les conflits sans recourir à la force.
L'usage de la puissance militaire contre la puissance militaire ne peut qu'aggraver une situation déjà dangereuse. Il est nécessaire de tirer des conclusions fondées de ce qui se passe en Ukraine pour pouvoir mobiliser efficacement les peuples du monde en tant que force pour la paix, la démocratie et la liberté. La nécessité de renforcer le mouvement antiguerre doit nécessairement s'opposer en toutes conditions et circonstances au bellicisme, aux mensonges et à la désinformation. Cette tâche est aussi importante que jamais aujourd'hui, sinon plus, surtout quand on voit ampleur que prend la propagande qui présente l'OTAN et les États-Unis comme des libérateurs.
Tout en oeuvre pour mobiliser le peuple pour sortir le Canada de l'OTAN, démanteler l'OTAN et faire du Canada une zone de paix. Les Canadiens ont besoin d'un gouvernement antiguerre, pas d'un gouvernement qui s'engage dans des guerres pour établir les États-Unis comme « la nation indispensable » aux dépens des préoccupations légitimes de tous les autres pays et peuples.
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 3 - 1er mars 2022
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