Manifestation de masse à la conférence de guerre
de l'OTAN à Munich, Allemagne

Les Allemands rejettent les fauteurs de guerre et les plans de guerre contre la Russie

Le 19 février, les organisations allemandes contre la guerre et pour la paix ont tenu une manifestation de masse à Munich pour s'opposer à la Conférence annuelle de Munich sur la sécurité. Les militants contre la guerre la décrivent comme une conférence belliciste et un événement de relations publiques pour l'alliance agressive de l'OTAN, et un moyen de justifier les milliards dépensés en armements par l'Allemagne et l'Union européenne (UE) et leurs missions de guerre, qu'ils vendent à la population comme des « missions de paix ».

Quelque 3 000 personnes ont participé à un rassemblement et à une manifestation autour de l'hôtel Bayerischer Hof où se tenait la conférence de guerre. Dans la soirée, les militants ont organisé la conférence internationale de Munich sur la paix dans l'ancien hôtel de ville.


Dans l'appel à manifester, les militants contre la guerre rejettent l'augmentation des dépenses militaires de l'Allemagne, la présence d'armes nucléaires américaines sur le territoire allemand et l'augmentation générale de l'armement dans les pays de l'UE. Ils déclarent : « La militarisation croissante de l'Allemagne et de l'UE ne sert pas la paix, pas plus que la voie extrêmement dangereuse de la confrontation, de la rhétorique et des manoeuvres de guerre contre la Russie et la République populaire de Chine, qui peuvent s'intensifier militairement à tout moment et conduire à une guerre entre les puissances nucléaires.

« Cette politique de confrontation doit cesser. La paix en Europe et dans le monde ne peut exister qu'avec et non contre la Russie et la Chine. Au lieu d'imposer par la violence les intérêts et la suprématie des grandes puissances, le désarmement et la coopération internationale sont à l'ordre du jour. »

Les organisations allemandes contre la guerre et pour la paix ont émis ces demandes spécifiques :

« Réduisez au lieu d'augmenter! Au lieu de gaspiller des milliards en réarmement et préparatifs de guerre, l'argent de nos impôts doit être investi dans les services sociaux, les systèmes de santé et d'éducation et dans la protection de l'environnement.

« Nous exigeons la fin de tous les déploiements à l'étranger de la Bundeswehr [forces armées allemandes], le retrait de l'Allemagne de l'alliance de guerre de l'OTAN et de toutes les structures militaires de l'UE. Aucune participation aux projets de réarmement de l'UE. Pas d'acquisition de drones armés.

« Le soutien allemand aux guerres d'agression qui violent le droit international et à la guerre illégale par drones menée à partir de la base aérienne américaine de Ramstein doit cesser. Toutes les bases de troupes américaines et de l'OTAN en Allemagne et tous les centres de commandement des États-Unis et de l'OTAN doivent être fermés.

« Plus d'implication dans la stratégie de guerre nucléaire des États-Unis. Pas d'achat d'avions de chasse américains pour l'utilisation d'armes nucléaires stationnées en Allemagne. Le gouvernement fédéral doit adhérer au traité d'interdiction des armes nucléaires de l'ONU et mettre fin au déploiement d'armes nucléaires américaines à Büchel. »

L'Allemagne est le quatrième plus grand exportateur d'armes au monde, soulignent les organisations contre la guerre et pour la paix, contribuant ainsi aux conflits et aux guerres dans le monde.

Elles soulignent également la responsabilité de l'Allemagne et de l'UE dans la crise mondiale des réfugiés en contribuant aux guerres, aux changements climatiques, à la pauvreté et à d'autres problèmes qui poussent des millions de personnes à fuir leur pays, puis en refusant l'asile à tous ceux qui cherchent refuge, sauf quelques-uns. Elles écrivent :

« Les relations économiques et commerciales injustes, les sanctions et la guerre détruisent les moyens de subsistance des pays de l'hémisphère sud. Mais l'Allemagne et l'UE ferment leurs frontières, refoulent les réfugiés illégalement en violation des droits humains, et laissent des milliers de personnes se noyer en Méditerranée chaque année. Nous ne pouvons pas accepter cela.

« Fini les politiques économiques d'exploitation qui provoquent les guerres, la pauvreté et les déplacements. Notre solidarité est avec les réfugiés, en particulier ceux qui fuient les guerres menées avec des armes allemandes. La fuite ne constitue pas un crime. Personne n'est illégal. »

L'appel à l'action se termine en soulignant les besoins des jeunes pour un avenir brillant, tout en dénonçant leur recrutement comme chair à canon pour des guerres d'agression. Elles écrivent :

« Le mouvement pacifiste et les organisations de jeunesse progressistes manifestent depuis des années contre le manque de perspectives et la guerre. Alors qu'il y a de moins en moins de sécurité d'emploi, que les conditions de travail se dégradent et que les salaires réels baissent, la Bundeswehr se présente comme un employeur attrayant et recrute dans les écoles, les foires commerciales et sur les médias sociaux. Elle tente d'attirer les jeunes en manipulant leur intérêt pour la technologie et en leur offrant des études et de la formation. Il faut que ça cesse ! La jeunesse ne doit pas être sacrifiée dans la guerre !

« C'est pourquoi nous réclamons : L'éducation, pas des bombes ! Pas de publicité pour la mort ! Plus de centres de formation des civils et de meilleures conditions de travail et de formation ! »

Manifestations contre l'OTAN à d'autres endroits


Manifestation contre l'OTAN et le bellicisme en Ukraine, New York, 19 février 2022

Manifestation anti-guerre devant le centre de commandement de l'OTAN à Naples, Italie, 19 février 2022

Manifestation, le 21 novembre 2022, devant le ministère grec des Affaires étrangères exigeant que la Grèce sorte de l'OTAN et ne participe pas à une guerre en Ukraine

Action du 17 février 2022 devant l'ambassade des États-Unis à Kiev, avec la participation de militants solidaires de Cuba

(Les citations en allemand sont traduites par LML. Photos : ATIK Haber, Die Linke Bayern, AntiSiko, T. Mohr)


Cet article est paru dans
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Volume 52 Numéro 2 - 25 février 2022

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