Crise en Ukraine

Ne les laissons pas plonger les peuples d'Europe dans une guerre provoquée par les États-Unis et l'OTAN ! Tout en oeuvre pour rallier les Canadiens contre le bellicisme, le mensonge et la désinformation

– Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) –

Manifestation contre la guerre devant l'ambassade des États-Unis à Kiev le 9 février 2022. Des manifestations ont eu lieu ailleurs en Europe tout au long de février pour dénoncer la politique guerrière de l'OTAN, notamment lors de la Conférence de Munich sur la sécurité le 9 février.

Avec tout le bellicisme, les mensonges et la désinformation sur ce que fait ou ne fait pas la Russie en Ukraine pour défendre ses intérêts stratégiques, il est impératif d'aller au fond des choses et voir qui menace la paix en Europe. Est-ce la Russie qui a pris des mesures préventives pour défendre ses intérêts contre l'expansion incessante des forces américaines et de l'OTAN jusqu'à ses frontières à l'instigation des États-Unis ? Ou est-ce les États-Unis et leur alliance militaire agressive, qui comprend le Canada, qui ont étendu leur champ d'opération en Europe de l'Est, menaçant la Russie à ses frontières ?

Le président de la Russie Vladimir Poutine a déclaré : « Nous avons assisté à cinq vagues d'expansion de l'OTAN — son infrastructure militaire a atteint les frontières de la Russie. » C'est ce fait, et les conséquences qui en découlent, que servent à cacher le bellicisme, les mensonges et la désinformation sur ce qui se passe en Ukraine.

Au Canada, toute discussion sur l'OTAN et l'adhésion du Canada à l'OTAN est taboue. La moindre suggestion que l'OTAN n'est pas une force de paix est considérée comme une position extrémiste ou comme de la « désinformation pro-russe ». Étant donné le danger d'une guerre totale en Europe, il est urgent que les Canadiens n'acceptent aucune limitation de leur liberté d'expression ; ils ont besoin de cette liberté d'expression pour débattre de ce qui se passe et de la position qui favorise leurs intérêts et ceux des peuples du monde.

Dans une déclaration le 23 février, le premier ministre Justin Trudeau affirme que les actions de la Russie sont « non provoquées » et « une autre violation flagrante de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine » et qu'elles « contreviennent également aux obligations de la Russie dans le cadre du droit international et de la Charte des Nations unies. »

Il a dit que « le Canada exhorte la Russie à mettre fin immédiatement à toute action hostile et provocatrice contre l'Ukraine » et « appelle également à retirer du pays la totalité de ses forces militaires et agents interposés ». Le premier ministre ajoute : « La souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine doivent être respectées, et le peuple ukrainien doit être libre de déterminer son propre avenir. »

La prétention que les actions des États-Unis, du Canada et des autres pays participants sont pacifiques, non provocatrices et favorables à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine est une fraude historique. La soi-disant « révolution orange » fomentée par les États-Unis, le Canada et d'autres collaborateurs en Ukraine afin de provoquer un changement de régime, l'armement et l'entraînement des forces spéciales ukrainiennes, dont beaucoup proviennent de milices néonazies qui se prétendent des « combattants de la liberté », la supervision de leur intégration dans les forces armées régulières de l'Ukraine et l'incitation à des actions terroristes et à des insurrections dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, ne sont pas les actions de forces motivées par une volonté de veiller au bien-être des peuples d'Ukraine et d'Europe.

La plus grande fraude historique et la plus grande désinformation, cependant, est de laisser les peuples d'Ukraine et d'Europe hors de l'équation lorsqu'on parle de guerre. Le premier ministre croit-il que les peuples européens qui ont terriblement souffert de l'occupation et des crimes des nazis et des fascistes pendant la Deuxième Guerre mondiale vont rester les bras croisés pendant que les troupes américaines, canadiennes, allemandes et autres, alignées sur les forces néonazies locales, foulent leurs terres en invoquant des idéaux élevés ?

Le président américain Joe Biden, qui vient à peine d'abandonner ses alliés de l'OTAN en Afghanistan et continue d'imposer des sanctions paralysantes à ce pays qui, selon plusieurs rapports, provoquent la faim, la maladie et les privations à grande échelle, verse des larmes à propos des « actes sanguinaires de la Russie ». Il pense manifestement pouvoir remplir l'Ukraine et les pays européens d'armes mortelles et de forces spéciales sans être inquiété. Le soir du 23 février, il a déclaré : « Les prières du monde entier accompagnent le peuple ukrainien ce soir alors qu'il subit une attaque non provoquée et injustifiée par les forces militaires russes. Le président Poutine a choisi une guerre préméditée qui entraînera une perte de vie catastrophique et des souffrances humaines. La Russie est seule responsable de la mort et de la destruction que cette attaque entraînera, et les États-Unis et leurs alliés et partenaires répondront de manière unie et décisive. Le monde tiendra la Russie responsable. »

L'impuissance de Biden face aux frappes de précision de la Russie visant des infrastructures militaires, la défense aérienne, des aérodromes militaires et l'aviation de l'armée ukrainienne se mesure au nombre de fois qu'il répète les mots « sang » et « sanglant » lorsqu'il décrie la réponse de la Russie à la politique du bord de l'abîme des États-Unis.

La position des États-Unis est tout à fait farfelue. En décembre, le secrétaire d'État Antony Blinken, réagissant aux inquiétudes de la Russie quant à sa sécurité et à sa demande que l'Ukraine n'adhère pas à l'OTAN et reste neutre, a déclaré : « Aucun pays n'a le droit de dicter à un autre pays quelles politiques il doit adopter ou avec qui il peut s'associer ; aucun pays n'a le droit d'exercer une sphère d'influence. Cette notion devrait être reléguée à la poubelle de l'histoire. »

Ce genre de déclaration, qui nie de manière flagrante que ce sont les États-Unis qui dictent les politiques que tous les autres doivent suivre, dépasse même les mensonges sur les armes de destruction massive qu'ils ont proférés pour justifier leur invasion de l'Irak. Cela montre qu'ils pensent qu'ils peuvent dire ce qu'ils veulent et qu'il n'y a personne pour les en tenir responsables.

Mais l'histoire ne se plie pas aux souhaits et calculs arrogants. Elle obéit à ses propres lois. Ce sont les peuples qui font l'histoire lorsqu'ils interviennent de manière à défendre leurs propres intérêts dans une situation donnée. La demande de démantèlement de l'OTAN et du retour au pays de toutes les troupes et bases américaines, des forces spéciales de l'OTAN, des formateurs, des conseillers et des troupes répond à une nécessité historique. Les peuples ont intérêt à prendre des positions qui favorisent la résolution des conflits sur une base pacifique et cela veut dire exiger que l'OTAN cesse son expansion et cesse de menacer les frontières de la Russie. Les États-Unis et l'OTAN disent favoriser les solutions diplomatiques et la paix, alors qu'ils mettent le fusil à la tempe de pays entiers, menacent leur sécurité et s'engagent dans des actions terroristes contre eux, provoquent des guerres et des agressions pour obtenir un changement de régime. Qui peut croire qu'ils sont une force de paix ?

Le but du gouvernement du Canada, des États-Unis, de l'OTAN et de leurs médias est d'isoler la Russie. Ce n'est pas de rechercher la vérité à partir des faits et de laisser les gens tirer leurs conclusions.

Dans cette veine, la CBC et Radio-Canada « rapportent » : « La Russie a lancé une attaque de grande envergure contre l'Ukraine jeudi, frappant des villes et des bases par des frappes aériennes ou des bombardements. Le gouvernement ukrainien a déclaré que des chars et des troupes russes ont franchi la frontière et a accusé Moscou de déclencher une 'guerre totale'. »

Cela montre comment le discours incendiaire passe pour « reportage ». Une des grandes caractéristiques de ces « reportages » est l'absence de tout effort pour rapporter les faits. On passe sous silence des éléments importants afin de peindre l'image voulue. La mission des médias démocratiques, qui est de rapporter les faits pour aller au fond des choses et permettre aux lecteurs de tirer des conclusions justifiées, a depuis longtemps été abandonnée.

Ce que fait la Russie, elle le dit clairement. Les rapports sur le terrain le corroborent. La Russie dit que son action militaire vise à démilitariser et à dénazifier l'Ukraine. Dans un discours à la nation le 24 février, le président russe a déclaré : « Les républiques populaires du Donbass ont demandé l'aide de la Russie. [...] J'ai pris la décision d'une opération armée spéciale. Son objectif – défendre les gens qui depuis huit ans sont soumis à des brimades et à un génocide de la part du régime de Kiev. Dans ce but nous allons nous efforcer de parvenir à la démilitarisation et à la dénazification de l'Ukraine, ainsi que de traduire devant la justice ceux qui ont commis de nombreux crimes sanglants contre des civils, y compris contre des citoyens de la Fédération de Russie. » Le ministère de la Défense a déclaré : « Les forces armées russes ne portent pas de frappes d'artillerie ou aériennes sur les villes ukrainiennes, ce sont les infrastructures militaires qui sont ciblées, avec des armes de haute précision. »

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) appelle les Canadiens à s'opposer au bellicisme, aux mensonges et à la désinformation et à tirer les conclusions qui s'imposent. Ne les laissons pas plonger les peuples d'Europe et d'Eurasie dans une guerre provoquée par les États-Unis et l'OTAN. Exigeons le retrait de l'OTAN de l'Europe de l'Est et son démantèlement ! Opposons-nous au bellicisme du gouvernement canadien et des partis du cartel au Parlement.


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Volume 52 Numéro 2 - 25 février 2022

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