Les États-Unis intensifient la rhétorique anti-chinoise
- Nick Lin et Philip Fernandez -
Une manifestation à San Francisco, le 22 juillet
2021, pour exiger que la Chine
cesse d'être ciblée.
Les États-Unis intensifient leur rhétorique
anti-chinoise ainsi que leurs efforts militaires
et politiques pour montrer à la Chine et à la
Russie que les États-Unis sont les maîtres
incontestés, la nation indispensable qui, en tout
temps, définit et interprète son soi-disant ordre
international fondé sur des règles en fonction de
ses intérêts et qu'aucune opposition ne sera
tolérée.
Pour faire valoir cette question, la
sous-secrétaire d'État des États-Unis, Wendy
Sherman, s'est rendue en Chine pour des réunions
avec le ministre chinois des Affaires étrangères
Wang
Yi et d'autres responsables de l'État dans la
ville portuaire de Tianjin en juillet 2021. Wendy
Sherman était le diplomate américain le plus haut
placé à se rendre en Chine depuis l'arrivée
au pouvoir de l'administration Biden six mois plus
tôt. Elle a déclaré que les États-Unis
maintenaient toujours une politique d'une seule
Chine. Malgré cela, le Sénat américain a adopté
une
loi en faveur de l'adhésion de Taïwan à
l'Organisation mondiale de la santé.
Le ministre des Affaires étrangères de la Chine,
Wang Yi, a clairement indiqué que la Chine n'avait
pas l'intention de vivre sous un « ordre
international fondé sur des règles » dans
lequel les États-Unis établissent et appliquent
les « règles » au niveau mondial. Le vice-ministre
des Affaires étrangères de la Chine, Xie Feng, a
déclaré : « le soi-disant ordre international
fondé sur des règles proposé par les États-Unis
vise à camoufler des règles établies par une
poignée de pays occidentaux. Il s'agit de la
version américaine de la ‘loi de la jungle' qui
consiste à abandonner le droit international
largement accepté et à piétiner le système
international, afin de pouvoir profiter des autres
et les intimider. »
Selon la Chine, la raison fondamentale de
l'impasse dans les relations sino-américaines est
que certains aux États-Unis dépeignent la Chine
comme un « ennemi imaginaire ». Le
ministre chinois des Affaires étrangères,Wang Yi,
a clairement déclaré que la Chine ne cherchait pas
l'hégémonie et était disposée à réaliser une
prospérité et un développement communs
avec tous les pays, y compris les États-Unis. Il a
déclaré que la Chine était l'un des fondateurs et
l'un des bénéficiaires de l'ordre international
depuis la Deuxième Guerre mondiale et
qu'elle s'efforcerait de « protéger le système
international avec les Nations unies en son
centre, de maintenir l'ordre international fondé
sur le droit international et défendre les normes
fondamentales régissant les relations
internationales sur la base des objectifs et des
principes de la Charte des Nations unies ».
La Chine a présenté trois exigences spécifiques à
la sous-secrétaire d'État des États-Unis, Wendy
Sherman, pour éviter que les relations
sino-américaines ne se détériorent davantage.
Premièrement, les États-Unis ne doivent pas
défier, dénigrer ou même tenter de subvertir la
voie et le système social que le peuple chinois a
choisis pour lui-même. Ce sont des questions
que les 1,4 milliard de Chinois doivent décider
eux-mêmes. Deuxièmement, les États-Unis doivent
lever toutes les sanctions unilatérales, le blocus
scientifique et technologique, etc. destinés
à bloquer le développement de la Chine et le droit
du peuple chinois à la modernisation.
Troisièmement, les États-Unis doivent cesser de
s'ingérer dans les affaires intérieures de la
Chine,
sa souveraineté et son intégrité territoriale.
Le ministre Wang Yi a exprimé l'engagement de la
Chine à trouver un moyen pour que les deux grands
pays aux systèmes, cultures et stades de
développement différents puissent
coexister pacifiquement sur cette planète par le
dialogue. Il a ajouté que ce serait encore mieux
si cela pouvait être selon l'avantage réciproque.
Pour
sa part, la sous-secrétaire d'État américaine,
Wendy Sherman, a une fois de plus joué la carte
américaine des « droits humains » et des « valeurs
démocratiques libérales
occidentales ». Elle a réitéré la position du
président Biden qui tient Pékin pour responsable
des cybermenaces, des violations présumées des
droits humains au Xinjiang, au Tibet et à Hong
Kong ainsi de ce que les États-Unis appellent les
menaces dans le détroit de Taïwan et dans les mers
de Chine orientale et méridionale.
Immédiatement après la visite de Wendy Sherman en
Chine, le secrétaire d'État américain, Antony
Blinken, et le chef du Pentagone, Lloyd Austin, se
sont rendus en Inde et dans des
pays d'Asie du Sud-Est. Leur objectif était de
renforcer les arrangements militaires et
diplomatiques visant à contenir la Chine. En même
temps, les États-Unis ont de nouveau envoyé un
navire de guerre dans le détroit de Taïwan, le
septième passage provocateur de ce type au cours
des six premiers mois de 2021, tout en organisant
un exercice militaire distinct dans la mer
de Chine méridionale. Au même moment, le HMS
Queen Elizabeth du groupe d'attaque
aéronavale britannique est entré dans la mer de
Chine méridionale en proclamant son
intention de contester les eaux territoriales de
la Chine pour défendre la « liberté de navigation
».
Le 27 juillet 2021, dans ses remarques lors de sa
visite au bureau du directeur du Renseignement
national, le président Joe Biden a utilisé la
question de la cybersécurité pour dire que la
guerre est une possibilité réelle. Sans nommer
directement la Chine, il a déclaré : « Je ne peux
pas le garantir, et vous êtes aussi bien informés
que moi, mais je pense qu'il est plus probable
que nous nous retrouvions – enfin, si nous nous
retrouvons dans une guerre, une véritable guerre
armée avec une grande puissance, ce sera à la
suite d'une violation cybernétique de grande
conséquence. »
La question de l'objectif de Joe Biden en parlant
de cette manière s'est immédiatement posée. La
discussion est généralement considérée comme le
fait de parler ou d'écrire à propos de
quelque chose, afin de résoudre un problème ou de
résoudre une question. Lorsque le président des
États-Unis peut affirmer de manière aussi
cavalière qu'il entrevoit à l'horizon « une
véritable guerre armée avec une grande puissance
», et que les plus hauts diplomates américains ne
cessent de répéter que le monde entier doit être
gouverné par « nos valeurs », il ne s'agit
pas d'une discussion. Ce sont les États-Unis qui
s'affirment comme la puissance et l'arbitre
indispensables d'un ordre international fondé sur
leurs propres règles. La Chine, comme c'est
aussi le cas avec la Russie, n'en veut pas.
Cet article est paru dans
Volume 52 Numéro 1 - 13 janvier 2022
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