La Banque du Canada établit une politique économique et politique antihumaine

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a exposé la direction antihumaine de l'élite dirigeante dans un discours prononcé récemment au Forum des politiques publiques. Sous le titre : « Revenir à des prix stables et à un marché du travail équilibré », Tiff Macklem a réduit la classe ouvrière à des choses sans droits, à manipuler pour le bien de ceux qui contrôlent et possèdent l'économie. Il a déclaré que des mesures sont introduites, par exemple pour décourager les investissements par des taux d'intérêt plus élevés afin que les travailleurs souffrent d'un chômage plus élevé, rivalisent pour le travail disponible et se dissuadent de revendiquer des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail.

Sans preuve, Tiff Macklem a parlé du lien entre l'inflation actuelle des prix et la lutte des travailleurs pour des salaires plus élevés. Il a déclaré que l'inflation des prix est liée à des niveaux d'emploi élevés et que « de ce que fait la Banque du Canada pour refroidir l'économie en surchauffe » et de ramener un « niveau d'emploi durable maximal ».

Il a déclaré que : « La meilleure contribution que la Banque du Canada puisse apporter au bien-être des Canadiens et des Canadiennes est de maintenir des prix bas et stables. C'est parce qu'il existe un lien étroit entre une inflation autour de notre cible de 2 % et ce que les économistes appellent le 'niveau d'emploi durable maximal'. »

Il a ajouté : « Quand le niveau d'emploi durable maximal est dépassé, les entreprises n'arrivent pas à trouver assez de travailleurs pour suivre le rythme de la demande, ce qui fait monter les prix et l'inflation. C'est là où nous en sommes aujourd'hui. La situation de demande excédentaire actuelle signifie que les besoins en main-d'oeuvre au sein de l'économie dépassent l'offre. La Banque a commencé à relever les taux d'intérêt en mars pour refroidir l'économie en surchauffe. »

Selon Tiff Macklem, « la stabilité des prix et un marché du travail sain vont de pair ». Il ne précise pas ouvertement que le prix pour lequel il recherche la stabilité est le prix de la capacité de travail. Il ne dit pas non plus ouvertement qu'un marché du travail sain pour atteindre la stabilité du prix de la capacité de travail nécessite un grand nombre de chômeurs à la recherche d'un emploi et en concurrence les uns avec les autres pour l'emploi disponible. Le « niveau d'emploi durable maximal » impérialiste exige un certain taux de chômage, de sorte que les travailleurs se battent entre eux pour le travail disponible, ce qui réduit effectivement le prix de leur capacité de travail.

Le taux officiel de chômage est de 5,2 % et l'inflation annuelle des prix tourne autour de 6 %. Selon la théorie économique de l'élite dirigeante, le nombre de chômeurs n'est pas assez élevé pour atteindre un marché du travail sain et un équilibre entre l'offre et la demande de ces choses qu'on appelle des travailleurs, ce qui ferait baisser leur prix.

Les propos de Tiff Macklem ont-ils une quelconque valeur scientifique ? Même sa séquence d'événements est hautement suspecte. Avant l'actuelle flambée des prix, l'économie était dans le marasme depuis le début de la pandémie, avec de nombreux travailleurs au chômage ou partiellement employés. Les salaires en général stagnent depuis des années sous la pression de l'offensive antisociale. La tendance actuelle à lutter pour de meilleurs salaires et avantages sociaux est considérée comme une réponse à la récente inflation des prix, à la détérioration des conditions sociales et à la baisse du niveau de vie.

Parlant au nom de l'élite impérialiste dominante en tant que gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem déclare que l'économie n'est pas pour ceux qui font le travail et produisent les biens et services dont le peuple et la société ont besoin pour leur existence. Ceux qui sont les producteurs réels ne sont pas considérés comme des êtres humains ayant des droits, mais comme des choses sans droits que ceux qui contrôlent et possèdent les affaires économiques et politiques du pays manipulent pour servir leur but d'exproprier le profit maximum et de maintenir leurs positions de richesse et de privilèges dans le cadre du statu quo.

Les travailleurs qui doivent subir la perte de leur emploi et de leurs revenus à mesure que les investissements se tarissent sont des choses jetables sans droits dans le cadre de la quête des riches pour un « marché du travail sain » et des prix plus bas pour la capacité de travail des travailleurs. Leur rôle dans la vie est de servir ceux qui possèdent et contrôlent l'économie impérialiste et son but de profit maximum, certainement pas le bien-être du peuple et l'humanisation de l'environnement social et naturel.

Le profit est le but de l'économie pour ceux qui la contrôlent, et le profit existe en contradiction avec les salaires. Le but de l'économie impérialiste n'est pas de servir les êtres humains qui constituent la grande majorité de la population et qui font tout le travail de production des biens et services et qui font généralement tout ce que ceux qui contrôlent et possèdent exigent d'eux. Les êtres humains qui font le travail sont rejetés comme des choses sans droits qui sont manipulés au service de l'infime minorité dominante qui aspire au profit maximum et au pouvoir et aux privilèges qu'il apporte.

Tiff Macklem se sent satisfait et suffisant dans sa conception du monde lorsqu'il parle d'équilibrer les êtres humains et leur offre et demande parce que, dans son esprit, ces travailleurs ne sont pas des êtres humains avec des droits, mais des choses sans droits à manipuler froidement sans compassion ni scrupule. « Refroidir l'économie en surchauffe » et provoquer délibérément une augmentation de l'offre de travailleurs à la recherche d'un emploi et faire baisser les salaires est tout à fait logique du point de vue de Tiff Macklem qui sert ceux qui possèdent et contrôlent l'économie et leur obsession du profit maximum et de puissance.

Mais le monde de la grande production industrielle et d'une classe ouvrière instruite et mature a depuis longtemps dépassé le point de référence de l'élite dirigeante des riches et l'a rendu obsolète. Ceux qui font le travail ne se considèrent pas comme des choses ; ils revendiquent leurs droits du fait qu'ils sont humains. Ce qui leur manque, ce sont des formes économiques et politiques modernes conformes au développement massif des forces humaines et des forces productives.

Les êtres humains qui font le travail ont une conception du monde et un point de référence différents de Tiff Macklem et du reste de l'élite dirigeante. Ils ne se considèrent pas comme des choses sans droits. Ils exigent une nouvelle direction de l'économie qui soit moderne et humaine ; ils cherchent à inventer les nouvelles formes adaptées au stade actuel du développement. Ils organisent et développent leurs forces individuelles et collectives pour affirmer leurs droits dans le présent et créer les conditions pour construire le nouveau où les êtres humains ont le contrôle de toutes les affaires économiques, politiques et sociales qui affectent leur vie.


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Volume 52 Numéro 2 - Novembre 2022

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