Les manifestations de masse se poursuivent pour exiger la stabilité économique et l'abolition des sanctions contre la Russie

Les peuples d'Europe poursuivent leurs manifestations de masse alors que les crises politique, économique et financière dans leurs pays et dans toute l'Europe continuent de s'exacerber. Ce sont les peuples qui font les frais de gouvernements au service des riches et qui sont forcés de succomber à l'hégémonie des États-Unis et au diktat États-Unis/OTAN ou qui se révoltent contre eux. Tout au long du mois d'octobre, des manifestations contre les prix de combustibles et le coût de la vie élevé ont eu lieu dans plus de 90 pays à l'échelle mondiale.

À Prague, dans la République tchèque, des actions de masse remplissant le square Wenceslas ont lieu depuis le début de septembre. Le 28 octobre, la Journée de l'État indépendant de la Tchécoslovaquie, une fête nationale célébrant le jour en 1918 où la Tchécoslovaquie a été formée, des dizaines de milliers de gens se sont rassemblés dans le square dans une action appelée par une organisation du nom de « République tchèque d'abord ! ». Les manifestants ont exigé que le gouvernement de coalition du premier ministre Petr Fiala démissionne et ont réitéré l'appel que la République tchèque sorte de l'UE et de l'OTAN, qu'elle mette fin à son implication dans le conflit en Ukraine (que la République tchèque a approvisionné en armes lourdes), ainsi qu'aux sanctions contre la Russie. « La Russie n'est pas notre ennemi, le gouvernement de fauteurs de guerre est notre ennemi », a dit l'un des orateurs.

Un rassemblement semblable a été organisé dans la deuxième ville d'importance, Brno.

Prague, Tchécoslovaquie, 28 octobre 2022. Sur la pancarte, on peut lire : « Amateurs, démissionnez ».

Avant cette action, le 8 octobre, des milliers de personnes se sont rassemblées au square Wenceslas, répondant à l'appel des principaux syndicats du pays. La revendication était que le gouvernement prenne des mesures immédiates pour mettre fin à l'appauvrissement du peuple. Les syndicats ont souligné : « En remettant à demain, le gouvernement a laissé la situation se détériorer au point que notre pays a le plus haut taux d'inflation de l'Union européenne, des familles perdent leur pouvoir d'achat et des compagnies perdent leur compétitivité. Nous avons de façon répétée demandé au gouvernement depuis son assermentation de commencer à trouver des solutions. Nous présentons des solutions et des mesures concrètes sur comment procéder, nous offrons notre aide. Le gouvernement reste muet depuis des mois, et plutôt que de concrètement aider les gens et les entreprises, les élus ne font que tout simplement ignorer la situation. »

L'époque ressemble à celle des années 1990, au moment de l'effondrement de l'URSS, où les principaux syndicats du pays ont fait confiance à la restauration du capitalisme classique, à l'exception que cette fois les conditions désastreuses sont nettement perçues comme étant un problème appartenant au capitalisme, et non au socialisme, tandis que la revendication pour la démocratie se poursuit dans un nouveau contexte de néolibéralisme.

Prague, République Tchèque, 8 octobre 2022

Avant même cette action, il y en a eu une autre au square le 28 septembre, organisée par La République tchèque d'abord ! Suite à l'action de 70 000 personnes le 3 septembre, l'organisation continue d'exiger que le gouvernement tchèque conclue des ententes avec la Russie pour se procurer leur gaz et qu'il soit militairement neutre » face au conflit en Ukraine instigué par les États-Unis et l'OTAN pour provoquer la Russie.

Prague, République tchèque, 28 septembre 2022

En France, le 18 octobre, une grève générale nationale a eu lieu pour exiger des augmentations de salaire et le rétablissement du pouvoir d'achat des gens touchés par la crise. La Confédération générale du travail (CGT) informe qu'il y a eu près de 180 manifestations avec la participation de près de 300 000 personnes partout en France, dont 450 à Gap, 2 500 à Pau, 7 000 à Bordeaux, 10 000 à Le Havre et 70 000 à Paris.

Angers, France, 18 octobre 2022

Laval, France, 18 octobre 2022
Versailles, France, 18 octobre 2022
Paris, 18 octobre 2022
Valenciennes, France, 18 octobre 2022
Tulle, France, 18 octobre 2022

À Paris, le 16 octobre, plus de 100 000 personnes ont marché pour dénoncer l'échec du gouvernement Macron à régler les crises du coût de la vie et climatique.

Paris, France, 16 octobre 2022

Les travailleurs des raffineries de pétrole et des dépôts de carburants de TotalEnergies et d'ExxonMobil étaient déjà en grève depuis plusieurs semaines jusqu'au 20 octobre, jusqu'à ce que les employeurs offrent des augmentations de salaire. À l'apogée des grèves, plus de 30 % des stations-services étaient touchées par des pénuries.

Les travailleurs de la centrale nucléaire Bugey de Électricité de France ont entamé une grève le 13 octobre. Hormis le coût de la vie élevé, les travailleurs sont outrés que les monopoles imposent des prix exorbitants tout en faisant des profits obscènes au frais du peuple alors qu'une crise énergétique fait rage. Au 20 octobre, les grèves avaient touché 20 des 56 centrales nucléaires du pays.

Le 9 octobre à Paris, des centaines de manifestants ont brandi des drapeaux français et d'énormes banderoles où on pouvait lire « Résistance » et « Frexit ». Les manifestants ont scandé « Sortez de l'OTAN » et ont dénoncé le « bellicisme » de l'OTAN et la crise économique, conséquence des sanctions de l'UE imposées à la Russie en raison du conflit ukrainien. Ils ont aussi appelé à la démission du président Macron, et exigé que son gouvernement cesse d'approvisionner l'Ukraine en armes.

Paris, France, 9 octobre 2022

En outre, le 16 octobre, des dizaines de milliers de personnes ont marché à Chisinau, en Moldavie, en opposition au coût de la vie élevé et pour exiger la démission du président Maia Sandhu et de son gouvernement.

En Italie, le 16 octobre, des manifestations ont eu lieu à Rome, en Bologne, à Palerme, à Ancône et dans d'autres endroits, contre le coût de la vie élevé, le mercantilisme des compagnies énergétiques et le bellicisme impérialiste. Lors des actions à Rome, les manifestants ont appelé le gouvernement à sortir de l'alliance militaire de l'OTAN et exigé une fin au conflit en Ukraine. La nouvelle première ministre a répondu en affirmant que l'Italie était engagée envers l'OTAN.

Rome, Italie, 16 octobre 2022

À Chypre, le 15 octobre, des travailleurs mobilisés par la Fédération du travail pan-cyprienne ont marché vers le ministère des Finances à Nicosie, exigeant des salaires convenables et la reconnaissance de leurs droits, des mesures pour consolider les conventions collectives et une réduction immédiate de la taxe à la valeur ajoutée sur le combustible, l'électricité et d'autres biens et services essentiels.

Nicosie, Chypre, 15 octobre 2022

Le 14 octobre, le Parti des travailleurs de Belgique (PTB/PVDA) a continué de tenir ses manifestations hebdomadaires « Vendredis de la colère ». Celle-ci a eu lieu à Bruxelles devant le siège social du monopole énergétique Engie. Des marches de protestation ont eu lieu à Charleroi et Gand.

Bruxelles, Belgique, 14 octobre 2022

Une manifestation de masse de même calibre a eu lieu à Bruxelles le 21 septembre, à laquelle ont participé 10 000 personnes. Les manifestants ont dit à Euronews qu'ils voulaient que les politiciens européens locaux et nationaux prennent des mesures immédiates pour les aider à surmonter le fardeau financier de la crise. Ils disent qu'il relève des politiciens de traiter de ces questions maintenant et ils ont dénoncé le fait que le gouvernement n'assume pas ses responsabilités en prétendant que les problèmes géopolitiques sont la cause de la crise et qu'ils sont hors de leur contrôle.

Les agences de nouvelles rapportent que les travailleurs et les organisations de défense préparent une grève générale pour le 8 novembre.

À Graz, en Autriche le 14 octobre, les gens ont marché pour exiger une baisse des prix et des augmentations de salaire.

Graz, Autrice, 14 octobre 2022

À Amsterdam, aux Pays-Bas, le 13 octobre, des groupes d'étudiants et de jeunes ont manifesté contre la maltraitance par l'Université d'Amsterdam des étudiants internationaux. L'université les exploite comme des vaches à lait, sans fournir des logements adéquats et d'autres facilités et services lorsqu'ils arrivent. L'action a eu lieu dans le cadre d'actions grandissantes par le peuple des Pays-Bas pour le droit au logement.

Amsterdam, Pays-Bas, 13 octobre 2022

En Grèce, la classe ouvrière manifeste contre la persécution des travailleurs travaillant pour des employeurs et pour l'État. Le 9 octobre, un concert par l'Association musicale panhellénique a été organisé au square Th. Malerdou dans la ville de Larymna, en Grèce, en solidarité avec les travailleurs de la société d'État minière et métallurgique LARCO, qui luttent contre la privatisation de la compagnie et exigent sa réouverture et de la rendre pleinement opérationnelle.

Le 7 octobre, les syndicats à Thessaloniki ont organisé des manifestations massives en solidarité avec les travailleurs persécutés du vignoble de Malamatima et des mines d'or Hellas.

Les travailleurs grecs ont dit qu'ils se préparaient à des grèves massives le 9 novembre en opposition au coût de la vie élevé.

Thessaloniki, Grèce, 7 octobre 2022

En Allemagne, des activistes rapportent que des dizaines de milliers de gens ont été réduits à la pauvreté. Plusieurs d'entre eux ne peuvent s'acquitter de leurs factures d'énergie, alors que les compagnies énergétiques, tels des prédateurs, et d'autres, profitent de la situation.

À Berlin, la fin de semaine du 15 octobre, des centaines de personnes touchées par la crise du coût de la vie en Allemagne se sont rassemblés devant la Chancellerie fédérale pour dénoncer la situation qui se détériore, exigeant des logements décents et plus d'aide aux familles à faible revenu. Sur certaines des pancartes, on pouvait lire : « De l'aide immédiate pour les pauvres », ou encore, « Nous avons besoin d'aliments sains. Abolissons la pauvreté ! »

Avant cela, à Cologne, le 1er octobre, des centaines de personnes ont manifesté contre l'inflation galopante, en particulier contre les prix de l'énergie, scandant : « Assez, c'est assez : les prix doivent chuter ». Les manifestants ont exigé que les hausses des prix de l'essence soient retirées et qu'un plafond soit fixé pour les augmentations de loyer. Ils ont aussi exigé une augmentation des régimes de retraite et des avantages sociaux, ainsi qu'une réduction du coût des systèmes de transport en commun. Les Allemands exigent aussi de leur gouvernement qu'il ouvre le gazoduc Nord Stream 2 avec la Russie pour réduire les prix de l'énergie et pour que les gens aient du chauffage pour passer l'hiver.

Cologne, Allemagne, 1er octobre 2022

(Sources : Anadolou Agency, People's Dispatch, BBC, Global Times, Euronews, CMKOS. Photos : Naprvnimmiste, CMKOS, 902.gr, PressTV, CJB, KPO, LFI, Jeunes Insoumises, UDCGT53, Sindica Estudian, G. Ledhuy, CGT)


Cet article est paru dans
Logo
Volume 52 Numéro 1 - Octobre 2022

Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2022/Articles/LM520114.HTM


    

Site web :  www.pccml.ca   Courriel :  redaction@cpcml.ca