La lutte de classe s'intensifie en France

Des travailleurs en grève de la raffinerie ExxonMobil à Gravenchon-Port-Jérôme en France, octobre 2022.

Les élites impérialistes au pouvoir tentent de faire porter le poids de la crise économique et politique qui balaie l'Europe à la classe ouvrière et à la jeunesse. Le peuple ne se laisse pas faire et résiste par des grèves, des réunions de masse et des manifestations.

Des grèves réclamant des augmentations salariales immédiates pour contrer l'inflation galopante des prix sont en cours dans toute la France. Les travailleurs ont fermé six des sept raffineries de pétrole et dépôts d'énergie de France. En réponse, le gouvernement français a déclenché ses pouvoirs de police, ordonnant aux travailleurs de reprendre le travail au dépôt de carburant de TotalEnergies près de Dunkerque et à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Gravenchon-Port-Jérôme, tous deux situés dans le nord de la France. Le refus de travailler sous les ordres de la police pourrait entraîner des amendes et des peines de prison.

Assemblée générale des travailleurs de l'usine ExxonMobil, le 7 octobre 2022

La Confédération générale du travail (CGT) et Force ouvrière (FO), les syndicats représentant les travailleurs de l'énergie, ont réagi avec colère à l'intervention du gouvernement du côté des monopoles mondiaux de l'énergie contre les travailleurs qui tentent d'augmenter leurs salaires face à l'inflation des prix. Ils ont appelé les autres syndicats à organiser des grèves, des réunions de masse et des manifestations contre l'utilisation des pouvoirs de police et pour des augmentations salariales immédiates.

Benjamin Tange, un responsable de la CGT sur le chantier de Dunkerque, a dénoncé l'ordonnance du gouvernement comme une « dictature de Macron ». Décrivant la recrudescence des luttes grévistes à travers la France, Benjamin Tange a déclaré : « Ce que nous voyons, c'est la colère accumulée depuis plusieurs mois et années, et la rupture de tout dialogue social. »

Les dirigeants de la CGT et de FO rencontrent d'autres syndicats pour discuter de l'élargissement du mouvement de masse pour les droits des travailleurs et les augmentations de salaire. Lors des réunions de masse des travailleurs de l'énergie organisés pendant leur grève, ils ont voté à une écrasante majorité pour poursuivre leur lutte jusqu'à ce que leurs revendications salariales soient satisfaites. Les travailleurs ont exprimé leur dégoût envers le gouvernement qui leur impose ses pouvoirs de police. Ils ont également dénoncé les monopoles de l'énergie, qui ne cessent de se vanter auprès de leurs investisseurs mondiaux des énormes profits qu'ils réalisent pendant la crise, tout en refusant d'augmenter les salaires.


Le 29 septembre, 250 000 manifestants sont descendus dans les rues en France pour réclamer une augmentation des salaires et des pensions et une réduction du temps de travail.

La résistance à l'inflation des prix en France s'intensifie, les grèves s'étendant à des secteurs et à des entreprises qui ne sont pas encore engagés dans des débrayages. L'élite dirigeante s'inquiète de cette évolution, qualifiant les grèves de « contagieuses ». Le journal Le Parisien s'inquiète de « la 'contagion' du mouvement à d'autres secteurs du pays ». Il cite notamment « les dockers, les agents portuaires, les cheminots ou encore les employés des centrales nucléaires et du secteur automobile ».

Les travailleurs de plusieurs centrales nucléaires françaises sont engagés dans des grèves partielles, notamment la centrale nucléaire de Gravelines et des centrales en Ardèche, en Moselle, dans la Drôme et dans le Tarn-et-Garonne.

Le Parisien poursuit : « La grève à la SNCF (Société nationale des chemins de fer) pourrait s'étendre à d'autres secteurs. La CGT-Cheminots, le principal syndicat des travailleurs de la SNCF, et Sud-Rail ont appelé à une grève mardi prochain [18 octobre] pour réclamer des augmentations de salaires et protester contre les réquisitions dans le secteur de l'énergie. ‘La colère gronde, y compris dans nos professions', prévient le syndicat, qui représente notamment les chauffeurs routiers. 'Nous demandons aux syndicats d'organiser des assemblées générales sur les lieux de travail le 18 et nous n'excluons aucun scénario pour le déroulement de l'action', a déclaré jeudi [13 octobre] le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun. »

La grève d'une journée des conducteurs de train organisée pour le 18 octobre mobilisera à la fois la SNCF et la RATP (Régie autonome des transports parisiens).

FranceInfo cite Vincent Gautheron, secrétaire général de la CGT RATP : « Nous nous mobilisons pour des revalorisations salariales, sur la question de la réforme des retraites et pour défendre le droit de grève, remis en cause par les décisions gouvernementales. »


Cet article est paru dans
Logo
Volume 52 Numéro 1 - Octobre 2022

Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2022/Articles/LM520113.HTM


    

Site web :  www.pccml.ca   Courriel :  redaction@cpcml.ca