La crise européenne continue de s'approfondir

La «Communauté politique européenne» – une nouvelle tentative ratée de contrôler l'Europe

Un nouvel organisme appelé « Communauté politique européenne » (CPE) a été créé dans une nouvelle tentative de contrôler ce qui se passe en Europe. Décrit comme un nouveau groupement politique européen informel qui se consacre à l'avancement de la sécurité et de la coopération énergétique à travers le continent, il vise à rassembler les pays qui ne sont pas nécessairement d'accord avec la position de l'UE sur l'Ukraine et d'autres questions, mais vise néanmoins à tendre la main pour « contrer les récits russes », comme l'ont dit certains dirigeants de l'UE. Il a été lancé par le président français Emmanuel Macron et a tenu sa première réunion à Prague, en République tchèque, le 6 octobre. Les dirigeants des pays membres de l'UE ont tenu une réunion informelle du Conseil européen à Prague le 7 octobre.

Emmanuel Macron a proposé ce nouveau groupement lors de la conférence de l'UE sur l'avenir de l'Europe, le 9 mai, et l'a ensuite promu lors d'une réunion du Conseil européen, l'organe exécutif de l'Union européenne, le 23 juin, dans le contexte où l'Ukraine cherchait à accélérer son adhésion à l'UE. Plus précisément, son objectif réel est maintenant révélé comme étant un organe qui rassemble des dirigeants de presque tous les pays européens, même ceux qui ne sont pas membres de l'UE, à l'exception de la Russie et de la Biélorussie. En d'autres termes, l'objectif est de cibler et d'isoler davantage la Russie et la Biélorussie pour s'être opposés à l'expansion de l'OTAN d'une manière qui met en danger leur sécurité en permettant de contourner les conditions d'adhésion à l'UE ou à l'OTAN.

Dès lors que certains pays d'Europe prennent sur eux de décider quels pays font partie de l'Europe, ils violent d'emblée l'esprit de la Charte des Nations unies et du droit international qui stipule que tous les pays, grands ou petits, sont égaux et interdit toute ingérence dans leurs affaires intérieures ou toute violation de leur souveraineté.

Selon les rapports, 27 États de l'UE et 17 pays européens ont participé à la CPE. Comme beaucoup s'y attendaient à la suite de cette réunion à Prague, l'UE a tenté d'affirmer que la CPE soutenait la position de l'UE et « ouvrait la voie au prochain Conseil européen formel à Bruxelles les 20 et 21 octobre, au cours duquel les dirigeants devraient prendre des décisions et adopter des conclusions sur les trois questions discutées à Prague ». Un rapport du Conseil européen indique que ces trois questions sont « la guerre de la Russie contre l'Ukraine », son impact sur la situation énergétique en Europe et ses ramifications économiques.

Les médias indiquent qu'à l'issue de la réunion, les participants se sont félicités de leur front uni contre la « guerre de la Russie contre l'Ukraine » et ont déclaré que cet organisme représente des « valeurs communes ».

La première ministre britannique de l'époque, Liz Truss, aurait déclaré : « Les dirigeants quittent ce sommet avec une plus grande détermination collective à s'opposer à l'agression russe. Ce que nous avons vu à Prague est une démonstration énergique de solidarité avec l'Ukraine, et pour les principes de liberté et de démocratie. »

Le premier ministre belge Alexander De Croo a déclaré que les pays participant à la réunion de la CPE montraient son importance : « L'ensemble du continent européen est ici, à l'exception de deux pays : la Biélorussie et la Russie. Cela montre donc à quel point ces deux pays sont isolés. »

Aucune déclaration commune n'a été publiée à l'issue de la réunion, ni même prévue, car aucune n'aurait été possible. Un communiqué publié sur le site du Parlement européen affirme qu'en raison de sa nature informelle, les participants n'ont pas publié de déclaration finale. La CPE a été comme « un coup d'épée dans l'eau », a estimé le commentateur Thierry Messan.

Il a été annoncé que la prochaine réunion de ce forum aurait lieu dans six mois en Moldavie, l'année prochaine en Espagne, puis au Royaume-Uni.


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Volume 52 Numéro 1 - Octobre 2022

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